La
mémoire de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise,
inscrite au calendrier romain
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« La
mémoire de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise »
doit être désormais « inscrite dans le Calendrier Romain le
lundi de la Pentecôte, et célébrée chaque année », indique
un décret de la Congrégation pour le culte divin et la discipline
des sacrements signé de son préfet, le cardinal Robert Sarah et du
secrétaire, Mgr Arthur Roche.
Le
pape François souhaite ainsi favoriser « la croissance du sens
maternel de l’Eglise et de la vraie piété mariale »,
précise le décret.
On se
souvient aussi que la mosaïque placée Place Saint-Pierre en action
e grâce pour la protection de Marie lors de l’attentat contre
Jean-Paul II le 13 mai 1981, place Saint-Pierre, a pour titre
« Marie, Mère de l’Eglise».
Et
le monastère où Benoît XVI s’est retiré s’appelle «Mater
Ecclesiae», «Mère de l’Eglise». Benoît XVI a
lui-même mentionné ce titre de Marie en 2009,
à l’occasion d’un voyage à Brescia (Italie), ville de Giovanni
Battista Montini, futur Paul VI. Il a évoqué la dévotion
profonde de Paul VI envers la Vierge Marie et la doctrine mariale du
pape Montini et du concile, centré sur Marie, «Mère»
de l’Eglise.
A
cette occasion, il a composé cette prière: « Ô Vierge
Marie, Mère de l’Eglise, nous te recommandons cette Eglise de
Brescia, et toute la population de cette région. Souviens-toi de
tous tes enfants ; présente leurs prières à Dieu ; garde
leur foi solide ; fortifie leur espérance ; augmente leur
charité. Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ».
Le
pape François insiste aussi sur cette notion de l’Eglise comme
« mère » et mère « courageuse » (catéchèse
du 17
septembre 2013)
et « miséricordieuse ».
Enfin,
il est significatif que cette célébration coïncide avec la
Pentecôte qui célèbre le don de l’Esprit Saint. Le décret
explique encore: « Guide prévoyante de l’Eglise naissante,
Marie a donc commencé sa propre mission maternelle déjà au
cénacle, priant avec les Apôtres dans l’attente de la venue de
l’Esprit Saint. »
Il
précise: « Cette célébration nous aidera à nous
rappeler que la vie chrétienne, pour croître, doit être ancrée au
mystère de la Croix, à l’oblation du Christ dans le banquet
eucharistique et à la Vierge offrante, Mère du Rédempteur et de
tous les rachetés. »
Et
cela impliquera des modifications dans les livres liturgiques.
Voici
le texte du décret dans sa traduction officielle en français.
AB CONGREGATIO
DE CULTO DIVINO ET DISCIPLINA SACRAMENTORUM
DECRET
sur la célébration
de la bienheureuse Vierge Marie
Mère de l’Eglise
dans le Calendrier Romain Général
sur la célébration
de la bienheureuse Vierge Marie
Mère de l’Eglise
dans le Calendrier Romain Général
La
joyeuse vénération dédiée à la Mère de Dieu dans l’Eglise
contemporaine, à la lumière de la réflexion sur le mystère du
Christ et sur sa propre nature, ne pouvait pas oublier cette figure
de Femme (cf. Gal 4, 4), la Vierge Marie, qui est à la fois Mère du
Christ et Mère de l’Eglise.
Ceci
était déjà en quelque sorte présent dans la pensée de l’Eglise
à partir des paroles prémonitoires de saint Augustin et de saint
Léon le Grand. Le premier, en effet, dit que Marie est la mère des
membres du Christ, parce qu’elle a coopéré par sa charité à la
renaissance des fidèles dans l’Eglise; puis l’autre, quand il
dit que la naissance de la Tête est aussi la naissance du Corps,
indique que Marie est en même temps mère du Christ, Fils de Dieu,
et mère des membres de son Corps mystique, c’est-à-dire de
l’Eglise. Ces considérations dérivent de la maternité de Marie
et de son intime union à l’œuvre du Rédempteur, qui a culminé à
l’heure de la croix.
La
Mère en effet, qui était près de la croix (Jn 19, 25), accepta il
testament d’amour de son Fils et accueillit tous les hommes,
personnifiés par le disciple bien-aimé, comme les enfants qui
doivent renaître à la vie divine, devenant ainsi la tendre mère de
l’Eglise que le Christ a générée sur la croix, quand il rendait
l’Esprit. A son tour, dans le disciple bien-aimé, le Christ
choisit tous les disciples comme vicaires de son amour envers la
Mère, la leur confiant afin qu’ils l’accueillent avec affection
filiale.
Guide
prévoyante de l’Eglise naissante, Marie a donc commencé sa propre
mission maternelle déjà au cénacle, priant avec les Apôtres dans
l’attente de la venue de l’Esprit Saint (cf. Ac 1,14). Dans ce
sentiment, au cours des siècles, la piété chrétienne a honoré
Marie avec les titres, en quelque sorte équivalents, de Mère des
disciples, des fidèles, des croyants, de tous ceux qui renaissent
dans le Christ, et aussi de “Mère de l’Eglise”, comme il
apparaît dans les textes d’auteurs spirituels ainsi que dans le
Magistère de Benoît XIV et de Léon XIII.
De ce
qui précède on voit clairement le fondement sur lequel le
bienheureux pape Paul VI, en concluant, le 21 novembre 1964, la
troisième session du Concile Vatican II, a déclaré la bienheureuse
Vierge Marie “Mère de l’Eglise, c’est-à-dire Mère de tout le
peuple chrétien, aussi bien des fidèles que des Pasteurs, qui
l’appellent Mère très aimable”, et a établi que “le peuple
chrétien tout entier honore toujours et de plus en plus la Mère de
Dieu par ce nom très doux”.
Le
Siège apostolique a ainsi proposé, à l’occasion de l’Année
Sainte de la Réconciliation (1975), une messe votive en l’honneur
de la bienheureuse Marie Mère de l’Eglise, insérée par la suite
dans le Missel Romain; il a aussi accordé la faculté d’ajouter
l’invocation de ce titre dans les Litanies Laurétanes (1980) et il
a publié d’autres formules dans le recueil des messes de la
bienheureuse Vierge Marie (1986). Pour certaines nations, diocèses
et familles religieuses qui en ont fait la demande, il a concédé
d’ajouter cette célébration dans leur Calendrier particulier.
Le
Souverain Pontife François, considérant avec attention comment la
promotion de cette dévotion peut favoriser, chez les Pasteurs, les
religieux et les fidèles, la croissance du sens maternel de l’Eglise
et de la vraie piété mariale, a décidé que la mémoire de la
bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, soit inscrite dans le
Calendrier Romain le lundi de la Pentecôte, et célébrée chaque
année.
Cette
célébration nous aidera à nous rappeler que la vie chrétienne,
pour croître, doit être ancrée au mystère de la Croix, à
l’oblation du Christ dans le banquet eucharistique et à la Vierge
offrante, Mère du Rédempteur et de tous les rachetés.
Une
telle mémoire devra donc apparaître dans tous les Calendriers et
les Livres liturgiques pour la célébration de la Messe et de la
Liturgie des Heures; les textes liturgiques nécessaires à ces
célébrations sont joints à ce décret et leurs traductions,
approuvées par les Conférences Episcopales, seront publiées après
la confirmation de ce Dicastère.
Là où
la célébration de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise,
est déjà célébrée, selon les normes du droit particulier
approuvé, à un jour différent avec un degré liturgique supérieur,
même dans le futur, peut être célébrée de la même manière.
Nonobstant
toutes choses contraires.
Du
siège de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des
Sacrements, le 11 février 2018, en la mémoire de la bienheureuse
Vierge Marie de Lourdes.
Robert
Cardinal Sarah
Préfet
Préfet
+
Arthur Roche
Archevêque Secrétaire
Archevêque Secrétaire
[Texte
original: Latin]
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