Mot de circonstance de la sœur Charlotte Umba, directrice du centre Maris Stella à l’occasion de l’inauguration et bénédiction de la concession du cenntre ce dimanche 15 aout 2010.
Son excellence Mgr Philippe NKiere, évêque d’Inongo
Son excellence Mgr Léon lesambo, évêque émérite d’Inongo
Monsieur le commissaire de district de Mai ndombe
Révérende Mère Générale SCIC
Ma sœur supérieure de St Joseph de Calasanz
Monsieur les abbés
Révérends frères,
Révérendes sœurs
Distingués invités
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Distingués invités,
La joie d’aujourd’hui est un événement pour le centre Maris Stella qui partage avec vous la joie de l’obtention d’une concession, mieux de son patrimoine propre. La date du 15 aout marque son inauguration, sa bénédiction par son Excellence Monseigneur Philippe Nkiere, évêque d’Inongo. La remise de brevets de fin d’études pour la première promotion du centre est l’un des événements que nous allons vivre tout à l’heure.
Chers invités,
Maris Stella est un centre de formation professionnelle et de promotion féminine pour le développement organisé et géré par les sœurs Congolaises de l’Immaculée Concption. Il est privé et agrée, il est baptisé Maris Stella quine traduit par « Etoile de la mer ». Le centre prend donc La sainte Vierge Marie comme modèle de vie, comme patronne. En voici l’historique.
Cette institution est le fruit d’une longue histoire vécue par une sœur, présente devant vous, dans le cheminent de sa vie religieuse. Tout est parti en 1977 à Makaw, une paroisse située sur le Kasaï. C’était la première mission d’affectation après le noviciat. En sa qualité d’initiatrice de Bilenge ya Mwinda, elle a encadré 12 jeunes garçons et filles désœuvrés et non scolarisés. Cette tache lui a inspiré beaucoup d’expérience dans la vie des jeunes. Le changement opéré dans le comportement de ces jeunes l’a fort marquée : ils ont su se prendre en charge eux-mêmes : chacun d’eux s’est trouvé un métier pour pouvoir dignement gagner a vie. Beaucoup parmi eux se sont engagés dans des mariages et d’autres sont bien épanouis en foyers heureux.
En 1981, mutée pour Inongo, la même sœur a été inspirée par la parole de Jésus que nous trouvons dans Luc 9, 56 : « Je suis venu appeler non les justes mais les pécheurs »
Soutenue par Mgr Léon Lesambo, par le curé de la paroisse St Albert, le Père Jules, CICM et également par des consœurs, j’ai entrepris l’encadrement des jeunes filles ouvrières, célibataires et des filles mères désœuvrées. Ici aussi comme à Makaw, plusieurs conversions se sont opérées. Ensuite comme religieuse j’ai connue des mutations successives.
Rappelée de nouveau à Inongo en 2001, quelques filles m’ont abordé pour réclamer leur encadrement. J’ai posé le problème à la hiérarchie.
Toutes, nous étions touchées en voyant les jeun es dont la plupart sont des filles de 15 à 25 ans désemparées, vivre en conflits continuels avec les parents certaines n’ont pas eu la chance de poursuivre leurs études soit à cause du divorce des parents soit par manque des moyens financiers ou encore à l’irresponsabilité de parents ou d’elles-mêmes. Alors s’ouvrent pour ces jeunes la voie de la débauche, de l’ivrognerie, de la mendicité, de vol …avec toutes les conséquences, comme les enfants non désirés, les avortements provoqués, les maladies sexuellement transmissibles, les enfants mal nourris, le sida et enfin la mort.
Devant une telle situation, rester indifférent serait pour nous non seulement une faute grave contre la dignité humaine, mais également contre le sens même de notre charisme.
En effet, nous sommes appelés comme religieuse de la congrégation des sœurs Congolaises de l’Immaculée conception à vivre et témoigner par le célibat consacré, l’amour de Dieu et celui du prochain. Et nous essayons de la faire non seulement en parole mais aussi par les différentes œuvres telles l’enseignement, la santé, catéchèse et tout apostolat jugé bon par l’évêque du lieu.
Cela nous est devenu une nécessité de travailler à la promotion intégrale de ces jeunes pour les rendre autonomes et capables de se prendre en main en toute vraie liberté du cœur, de corps et de l’Esprit au lieu de tout attendre d’un homme.
En effet, nous sommes conscientisées, cette prise de conscience nous a conduits à voir, juger et agir. Aussi, avec l’accord de la hiérarchie, j’ai accepté la mission après ma formation à EBES à Kinshasa/Gombe, que j’ai compris de créer un centre de formation à Inongo.
Avec l’accord de la hiérarchie de la congrégation et de l’évêque le centre fut créé en 2001. Au départ, le centre était purement professionnel. Et à la longue, à partir du 05 novembre 2005, le Centre est devenu privé et agrée par un arrêté du Ministre des affaires sociales qui dans une autre lettre du30 mars 2005, a confié au centre deux projets, à savoir :
La sécurité alimentaire, et
La promotion, l’encadrement des jeunes plus spécialement les jeunes filles mères désœuvrées et orphelines.
Dans le domaine de la didactique, Maris Stella comprend trois volets :
L’alphabétisation
Les sections organisées, et
L’action féminine ou foyer.
Il y a 3 sections organisées :
La nutrition qui va de paire avec l’art ménager pour répondre au vœu de sécurité alimentaire ;
L’hôtellerie pour l’accueil
La coupe couture et la broderie.
Les deux derniers aspects et l’alphabétisation répondent au voeu de la promotion humaine des jeunes filles mères
La durée de la formation est de 4 ans : 3 ans des cours et 1 de pratique professionnelle. Pour chaque option, il existe un programme des affaires sociales qui détermine la grille-horaire et les différentes matières à enseigner.
Parlons maintenant de son lieu de fonctionnement. Au début, les cours se donnaient sous les vérandas des maisons des SCIC. Deux ans après, la paroisse St Albert a cédé provisoirement l’ancien bureau de l’Inspection diocésaine, a coté de la cathédrale. Dans l’entre temps, les SCIC se démenaient pour trouver au centre un terrain avec des bâtiments scolaires propres. Ce lieu a été choisi et les travaux de construction ont vu le jour.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous étions obligées de venir fonctionner dans ces assises avant même la bénédiction par Monseigneur l’Evêque et le finissage des travaux de construction. Nous sommes maintenant enfin dans la concession propre au centre Maris Stella.
Quant aux cours, ils sont assurés par 11 animateurs encadreurs secondés par 5 mamans pour le service de foyer. Par la fréquentation : cette année scolaire qui s’achève, le centre a encadré 76 jeunes filles et 45 mamans. Dans la déperdition, nous regrettons deux cas de folie.
A part l’encadrement des filles, le centre Maris Stella s’occupe aussi des mamans ; une action féminine ou le foyer s’exerce.
Cette section voudrait libérer les mamans de certaines normes révolues de la coutume.
Il faudra que les mamans deviennent libératrices de leurs familles. C’est ainsi que les actions suivantes sont menées pour elles :
Initiation au petit commerce, tenue du budget familial ;
Fabrication de savon de ménage, produits de nettoyage, la pâtisserie ;
Exercice sur des recettes complètes pour la nutrition, l’équilibre alimentaire ;
Initiation à la couture, tricotage, broderie
Exercice de service de table, literie et l’hôtellerie, potager ;
Sensibilisation et motivation aux activités de l’Eglise : catéchèse, Renouveau, légion de Marie sans oublier l’amour patriotique.
Du point de vue financier, signalons que les élèves ne payent pas les frais scolaires. La raison est qu’elles ne sont pas supportées, pou beaucoup, par leurs parents. Leur exiger de payer les frais scolaires, c’est les exposer au mal.
Le centre est soutenu financièrement par les SCIC. Nous n’oublions pas l’appui matériel pour une fois de l’Unesco, Unicef, du ministre des affaires sociales et du diocèse d’Inongo par le canal de l’abbé Lucien Ilibi.
Notre projet est ‘obtention d’un atelier et d’une hôtellerie pour la pratique professionnelle. Le centre dispose de beaucoup des machines à coudre.
Chers invités,
Le centre Maris Stella, dans sa logique, voudrait mettre en pratique les deux adages suivants :
« Si vous me donnez du poisson, j’aurai faim. Mais si vous m’apprenez à pécher, je n’aurai plus faim »
Eduquer un homme, c’est éduquer une personne. Mis éduquer une femme, c’est éduquer une société ou une nation.
C’est cela qui justifie l’identité de ce centre.
Bien chers invités,
Nous ne pouvons terminer notre adresse sans toute fois remercier son Excellence Mgr Léon Lesambo pour ses encouragements, lui qui a donné son accord pour cette initiative. Nos remerciements vont au Père Jules van Moerckeke, ancien curé de St Albert : il nous a beaucoup soutenue et conseillée.
Nous exprimons le même sentiment de gratitude à vous, Mgr Philippe NKiere. Dès votre arrivée dans le diocèse, vous avez exprimé votre joie en disant, nous citons : « Je croyais tut trouver à Inongo, sauf cela ». Vous avez ainsi bien senti le bien fondé de l’œuvre et vous avez mis la main dans la pate par votre conscientisation et vos multiples conseils.
A vous Mère Générale et chérées consœurs,
Les filles que nous sommes appelées à former affichent de fois un comportement qui laisse à désirer, qui décourage car c’est l’âge problématique. Mais, il faut cheminer avec elles. C’est l’œuvre que le Seigneur a placé sur notre chemin. Pardonnez leurs imperfections. Continuez à soutenir davantage cette œuvre qui donne aujourd’hui ces premiers fruits : 3 brièvetés. A vous tous nos sincères remerciements pour toutes les actions que vous avez posées et que vous poserez à l’avenir.
A vous agents de l’Etat,
Avec un accent plus particulier au groupe des affaires sociales, nous vous remercions pour les multiples contacts qui permettent une bonne collaboration, une certaine ouverture. Nous vous invitons à une sensibilisation accrue au niveau des jeunes qui vagabondent dans notre cité d’Inongo.
Ce centre est déjà un acquis, il est capable d’accueillir beaucoup d’apprenants.
A vous, le personnel enseignant de Maris Stella,
Vous qui peinez jour pour jour pour former ces jeunes, veuillez trouver en ce moment nos sincères remerciements et félicitations pour le rendement. Le travail que vous faites est un vrai apostolat. Que le Seigneur notre grand bienfaiteur vous récompense au centuple.
A vous chers élèves finalistes,
Lors du jury tant oral qu’écrit, vous avez épaté les examinateurs. Vous avez ainsi maitrisé les enseignements.
Tout à l’heure vous allez recevoir le fruit après 4 ans d’encadrement, d’effort intellectuel. Nos sincères félicitations. Nous osons croire que vous allez faire preuve de ce que vous avez appris partout où vous irez. Bonne chance.
A tous ceux et toutes celles qui de près ou de loin soutient spirituellement, matériellement ou financièrement le centre Maris Stella, nous réitérons nos sincères remerciements. Encore une fois grand merci à vous tous présentes en ce lieu.
Que Dieu notre père vous récompense poutre tout l’encouragement que vous nous témoignez aujourd’hui. Merci.
Sœur Charlotte Umba
Directrice du centre.