Solennité du Christ Roi . Eyenga enene ya Kristu Mokonzi
Es-tu roi ?, demande Pilate à Jésus. Non, Jésus ne ressemble pas aux rois avec leur
luxe et leur protocole, quand il est né sur la paille d’une étable, quand il travaillait
le bois de ses mains à Nazareth, quand il touchait les lépreux et mangeait à la
table des pécheurs, quand il « triomphait » à Jérusalem monté sur un
petit âne, quand il était cruellement fouetté puis crucifié. Et lorsque nous
les voyons face à face : Jésus l’inculpé et Pilate le juge du plus grand
empire qui ait dominé le monde, il est clair que Jésus n’est pas roi !
Pilate est d’ailleurs déconcerté pas cet étrange prévenu qui n’a ni armes
ni gardes pour le protéger. Non sans curiosité, il lui demande : « Es-tu
le roi des Juifs ? » La réponse de Jésus lève toute ambiguïté : « Ma
royauté ne vient pas d’ici… »
Il y a au moins trois manières d’être roi : 1°) la royauté politique à
la manière de Rome : on domine les autres en les asservissant ; 2°)
la royauté messianique à la manière de l’attente juive : un descendant de
David remonte sur le trône et défait les ennemis d’Israël et de Dieu ; 3°)
et puis enfin, la royauté à la manière de Jésus, très différente des deux premières…
Ce dimanche du Christ Roi s’est ouvert par la grande vision du chapitre
sept de Daniel : les empires qui se sont succédé dans l’histoire sont
comparés à des bêtes sauvages et cruelles, lion, aigle, léopard. Et voici, en
contraste, qu’apparaît, « venant avec les nuées du ciel, comme un Fils
d’homme ». Ce n’est donc pas un personnage quelconque : son
pouvoir à lui est plein d’humanité et non bestial, et il vient de Dieu, car les
« nuées » sont le symbole du monde divin.
Mais en quoi consiste cette royauté si particulière de Jésus ? Écoutons ce qu’il en dit lui-même : « Oui, je suis roi. Je suis
venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui
appartient à la vérité écoute ma voix. »
Jésus règne par la foi que nous lui donnons. Honorer ce roi-là, rendre
honneur à Jésus, c’est écouter sa voix, c’est conformer notre vie personnelle,
familiale, professionnelle, sociale, à la vérité. C’est imiter Jésus qui n’est
pas venu « se » servir lui-même, mais qui n’est que le « témoin
fidèle », comme le dit la seconde lecture, témoin d’un Autre, de la
vérité de Dieu.
Ne laissons pas ces « rois » que sont l’argent, le confort, la
vie superficielle, le succès mondain envahir nos cœurs à la place du seul vrai
roi dont le règne n’est qu’amour.