HOMELIE DE NOËL 2022
Lectures :
Messe de la nuit : Is 9, 1-6 ; Tt
2, 11-14 ; Lc 2, 1-14
Messe du jour : Is 52, 7-10; Hb 1,
1-6; Jn 1, 1-18
Chers Frères et Sœurs !
Mes chers diocésains !
« Ne craignez
pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie
pour tout le peuple » (Luc 2, 10). Alors,
« éclatez en cris de joie, vous ruines de Jérusalem, car le Seigneur console
son peuple, il rachète Jérusalem ! » (Isaïe 52, 9).
1. Ne craignez pas. Eclatez en cris de joie, vous mes diocésains,
vous frères et sœurs, vous enfants de Mai-Ndombe. C’est le message que je voudrais vous
transmettre en ce jour de Noël.
Aujourd’hui, comme au temps de Quirinius, un Sauveur, le Christ, nous est né, L’Enfant-Dieu nous est donné, non pas
dans une mangeoire, mais dans nos crèches, dans nos églises, dans nos familles,
mieux dans nos cœurs.
2. Pendant quatre semaines,
nous nous sommes préparés spirituellement pour accueillir ce mystère de la
Nativité, de l’Incarnation. Nous avons
préparé nos cœurs, nous avons aplanis les montagnes et les collines qui se
dressent comme des obstacles sur le chemin du Seigneur qui vient à nous. Dans cette démarche de foi, nous avons voulu
quitter les ténèbres et agir comme des enfants de la lumière, en faisant régner
la vérité et la justice pour tous les hommes, sans distinction de langues, de
races, d’origines ou de tribus. Pendant plusieurs jours, nous avons chanté: « Tokozilayo,
tokoyamba yo, Emmanuel, Mobikisi»; ou encore: «Emmanuel e eyaka e, yaka kobikisa biso e yaka».
3. Aujourd’hui, ce jour
tant attendu est arrivé. Ne craignez
pas ! Eclatez en cris de joie ! Car, « le Seigneur lui-même
vient nous sauver ! ». Et Il
est là ; il est déjà là. C’est cela
la bonne nouvelle que l’ange annonce à l’humanité ; C’est là une bonne nouvelle
qui nous rappelle que la naissance du Christ est un motif de joie et
d’espérance pour tout le peuple (cf. Luc 2, 10). Cette naissance vient faire toute chose
nouvelle, vient « faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le
bien» (Tite 2, 14), c’est-à-dire elle nous invite au renouvellement de
notre propre vie, à naître aujourd’hui avec l’Enfant Jésus.
4. En effet, les lectures
prévues pour les différentes messes de Noël (la messe de minuit et la messe du
jour) sont remplies des cris de joie, une joie qui se veut contagieuse,
partagée. Dans la nuit de Noël,
l’annonce des anges aux bergers est une bonne nouvelle, un motif de joie pour
tout le peuple (cf. Luc 2, 10). La
première lecture de la messe du jour invite à la même joie. Célébrer Noël, c’est donc faire l’expérience
de la joie et l’exprimer dans sa vie, dans sa famille et autour de soi. Parce qu’un enfant nous est né, un fils nous est
donné, l’Enfant de Dieu vient à nous.
Par cette naissance, Dieu lui-même nous rejoint dans notre vie de chaque
jour pour nous attirer à lui, pour faire de nous ses enfants.
5. En effet, la venue d’un
enfant dans une famille est toujours (un) signe de joie, mais aussi
d’espérance. Joie pour les parents, pour
les proches, les amis et connaissances.
L’enfant qui est né nous projette dans l’avenir et oblige à lui préparer
un futur que nous souhaitons le meilleur possible. A cause de cela, il devient le centre de
l’attention, des préoccupations, de l’amour de tout le monde. Comme autrefois pour le peuple de Dieu, ainsi
que pour nous chrétiens d’aujourd’hui, l’Enfant Jésus est celui qui vient nous
libérer de nos péchés ; Il est la lumière qui illumine nos ténèbres, la
source de la joie quand nous sommes envahis par la tristesse et la détresse, la
source de la paix dans notre monde déchiré par les guerres et les violences, de
l’espérance qui ranime nos cœurs quand tout semble perdu, bouché comme un lendemain sans vrai bonheur. La
lumière de Noël nous invite à l’espérance, quelle que soit l’obscurité qui peut
habiter sur les chemins de nos vies, puisque désormais l’Emmanuel, Dieu, est
avec nous et demeure parmi nous.
6. Ne craignez pas. N’ayez pas peur ! L’ange le dit aux bergers qui gardaient leurs
troupeaux dans la nuit. L’annonce de la
naissance de l’Enfant Jésus vient nous sortir de nos peurs et de nos
torpeurs. Peur des ténèbres, peur de
l’insécurité, de la guerre, de la violence, peur de l’incertitude du lendemain,
peur de manquer les biens nécessaires à notre vie quotidienne, peur de tomber
malade et de ne pas pouvoir se faire soigner comme il faut et là où il faut,
peur de l’autre, surtout de l’étranger.
Noël vient nous réveiller de nos torpeurs, de tout ce qui nous empêche
d’être libres, d’être éveillés dans la foi pour aller à la rencontre de la vie,
de la lumière, de la vérité, de la fraternité, de l’amour, de la tendresse de
Dieu révélée dans un petit enfant. Noël
vient nous libérer de notre égoïsme pour embrasser l’universalité de l’amour de
Dieu ; il vient briser les chaînes du tribalisme pour nous ouvrir à
l’universalité de la fraternité, nous détache des traditions qui nous rendent
esclaves de certaines croyances et des forces retardatrices ou rétrogrades ; il
vient nous affranchir de la corruption des mentalités et des mœurs afin de nous réconcilier avec notre vocation et nous faire entrer
dans l’espérance des fils et des filles de Dieu.
7. En cette fête de la
Nativité, Dieu nous donne la preuve de son amour, de sa tendresse. Cet amour, cette tendresse se manifeste à
travers la paix, la joie, la lumière et l’espérance que nous apporte l’Enfant
Jésus. Noël, c’est la fête de la
paix ; la paix que les Anges annoncent aux hommes et à ceux qui aiment
Dieu. Noël, c’est la fête de la
joie ; la joie de savoir qu’un enfant nous est né, un fils nous est donné,
celui qui nous libère de nos péchés, de nos misères, de nos soucis, de nos
inquiétudes. Noël c’est la fête de la
lumière ; la lumière qui luit dans nos ténèbres afin d’éclairer nos
chemins, notre marche vers Bethléem, pour aller à la rencontre de l’Enfant
emmailloté et couché dans une mangeoire.
Noël, c’est la fête de l’espérance ; l’espérance qui nous rassure
que la promesse faite à nos pères par les prophètes se réalise
aujourd’hui : nous avons parmi nous le Sauveur, il habite avec nous.
8. A l’instar des bergers,
en ce jour de Noël, la gloire du Seigneur nous enveloppe de sa lumière. Et à cause de cette bonne nouvelle, avec les
anges et toute la multitude de chrétiens dispersés dans le monde, chantons et
louons Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la
terre aux hommes, qu’Il aime ». A la
prière de la Sainte Vierge Marie, allons partout, ouvrons et offrons nos plus
beaux cadeaux, surtout ceux que nous apporte l’Enfant Jésus, la paix, la joie,
la lumière et l’espérance à notre humanité, à notre pays, à notre province, à
nos familles, à nos cœurs, aujourd’hui, demain et pour les siècles des siècles. Amen.
A chacun, à chacune et à
vos familles, je souhaite un Joyeux Noël et vous présente mes vœux les
meilleurs pour une heureuse et sainte année 2023, avec l’assurance de mes
prières et de ma bénédiction.
Inongo,
le 24 décembre 2022
*Mgr Donatien BAFUIDINSONI, SJ. Evêque d’Inongo.