Un évêque nommé qui n’a jamais pris possession du diocèse:
conflit ethnique autour de la nomination de l’évêque diocésain !
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Le pape François a accepté la renonciation de Mgr Peter
Ebere Okpaleke au gouvernement pastoral du diocèse d’Ahiara (Nigeria), ce 19
février 2018, après plusieurs années de polémiques sur cette
nomination. D’après un communiqué de la Congrégation pour l’évangélisation
des peuples diffusé le même jour, le pape, remercie l’évêque « pour son
amour envers l’Eglise ». Il souhaite « qu’il n’y ait jamais plus
d’actions blessant le Corps du Christ » dans le diocèse.
Le pape « n’entend pas pour l’instant nommer un
nouvel Evêque à Ahiara mais se réserve de continuer à avoir lui-même une
sollicitude spéciale envers ce diocèse ».
Il a nommé Mgr Lucius Iwejuru
Ugorji, évêque d’Umuahia, administrateur apostolique sede vacante et ad
nutum Sanctae Sedis, souhaitant « qu’avec le nouvel administrateur,
soit reprise la vie ecclésiale et qu’il n’y ait jamais plus d’actions blessant
le Corps du Christ ».
Cette décision a lieu au terme d’une polémique enlisée
depuis la nomination en 2013 de Mgr Okpaleke à la tête du diocèse, refusée par
une partie des catholiques pour des raisons présentées comme ethniques.
L’affaire était remontée jusqu’au Vatican: le pape
François avait reçu en privé une délégation du diocèse, le 8 juin dernier 2017.
Après une « évaluation attentive », il avait souligné le « caractère
inacceptable de la situation à Ahiara ».
Deux jours plus tard, le pape avait fait savoir que tout
prêtre du diocèse d’Ahiara devait lui écrire avant le 9 juillet pour déclarer
son obéissance au pape et son acceptation de l’évêque, sous peine
d’être suspendu a divinis et de perdre son ministère. Le pape
disait sa « douleur » pour le mal infligé au « Peuple de
Dieu ».
Au cours des mois de juin et de juillet 2017, précise la
note du dicastère, le pape a reçu 200 lettres de la part de prêtres du Diocèse
d’Ahiara, dans lesquelles ces derniers lui ont manifesté leur obéissance et
leur fidélité. Toutefois, « certains ont fait état de leurs difficultés
psychologiques à collaborer avec l’évêque après ces années de conflit. En
considération du repentir, le Saint-Père n’a pas voulu donner suite aux
sanctions canoniques et a chargé la Congrégation pour l’évangélisation des
peuples de répondre à chacun d’entre eux ».
Le dicastère « a exhorté chaque prêtre à réfléchir
sur le grave dommage infligé à l’Eglise du Christ, souhaitant que jamais à
l’avenir n’aient à se répéter des actions aussi irraisonnables d’opposition
envers un évêque légitimement nommé par le Saint-Père. (Il) a également demandé
à ce que le clergé accomplisse des gestes de pardon et de réconciliation envers
l’évêque ».
Le pape François exprime sa reconnaissance « à ceux
– prêtres, religieux, religieuses et fidèles – qui ont fait preuve de proximité
vis-à-vis de Mgr Okpaleke et l’ont soutenu par leur prière. Il est également
reconnaissant aux Frères évêques de la Conférence épiscopale du Nigeria pour le
soutien accordé à leur confrère ».
Dans une lettre rendue publique, Mgr Okpaleke prend note
que « depuis l’annonce de (sa) nomination, il y a eu des réactions
violentes et des résistances de la part d’un groupe de prêtres diocésains
d’Ahiara, de laïcs et d’autres ». « Jusqu’ici, je n’ai pu prendre
possession du Diocèse d’Ahiara », déplore-t-il : « Cinq ans, deux
mois et une semaine se sont écoulés depuis la nomination pontificale. Les
interventions de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et de la
Secrétairerie d’Etat n’ont pas, elles non plus, donné les fruits
désirés ». Mgr Okpaleke a été ainsi contraint de résider à Awka.
« En prenant en considération ce qui précède, je me
suis convaincu en conscience que demeurer évêque d’Ahiara ne bénéficie plus à
l’Eglise », affirme Mgr Okpaleke : « Ainsi, pour le bien de l’Eglise
et du diocèse d’Ahiara en particulier, j’ai humblement demandé au Saint-Père
d’accepter ma démission de la charge d’évêque d’Ahiara… Je considère ma
démission comme la seule option correcte pour faciliter la ré-évangélisation
des fidèles et, beaucoup plus important et urgent, des prêtres d’Ahiara ».
Source et texte de Zenit, 19 Février 2018.
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