jeudi 27 novembre 2008

Pourquoi me persécutes-tu ?



Conférence Episcopale Nationale du Congo
Pourquoi me persécutes-tu ? (Ac 9,4)
Message de l’Union des Supérieures Majeures au sujet de la reprise de la guerre en RD Congo
Nous, supérieures majeures des Congrégations religieuses, des Instituts séculiers oeuvrant en RD Congo (USUMA, en sigle), réunies en assemblée plénière du 09 au 20 Novembre 2008, sommes profondément consternées par l'évolution très préoccupante de la guerre dans le Nord-Est et dans l'Est de notre pays. Certaines de nos consoeurs supérieures majeures n'ont pas pu voyager jusqu'à Kinshasa pour participer à notre assemblée à cause de la reprise des hostilités. Nous les portons dans nos prières et plus spécialement toute la population meurtrie et condamnée à vivre dans des conditions infra humaines.
Fortes de notre espérance et solidaires avec notre peuple, nous continuons de nous interroger sur le sens et la finalité de ces souffrances inutiles infligées à tout un peuple: pourquoi me persécutes-tu ? (Ac 9, 4). Ce questionnement est fondamental, il invite à aller aux causes profondes de cette guerre que nos pères Evêques n'ont cessé de dénoncer, à savoir la balkanisation de la RD Congo et le pillage des ressources naturelles. Mais, il faudrait aussi rappeler aux auteurs de cette tragédie, la grave responsabilité qui est la leur devant Dieu et devant l'histoire. La perte inutile de tant de vies humaines, la désintégration de familles, les viols et les violences sexuelles dont nos sœurs et mères sont victimes, l'entassement des populations dans les conditions bestiales qui sont une offense à la dignité humaine, l'enrôlement forcé des mineurs dans les milices armées, la promiscuité dans laquelle pères, mères et enfants sont contraints de vivre et toutes les conséquences négatives qui en découlent sur le plan tant moral que physique révoltent notre conscience de femmes et de religieuses.
Cette triste situation ne peut pas laisser dans l'indifférence l'opinion tant nationale qu’internationale. Pourquoi cette souffrance ? Pourquoi me persécutes-tu ? C'est la question lancinante que nous nous posons au nom de Celui qui est à l'origine même de la dignité inaliénable de chaque personne humaine et à qui nous avons consacré notre vie pour ces frères et sœurs.
Nous en appelons donc à une cessation immédiate de la guerre et au retour de la paix pour que les populations déplacées et en désarroi puissent regagner leurs habitats et vaquer à leurs occupations habituelles. Que les militaires quels qu'ils soient arrêtent de tuer leurs frères et sœurs, de violer leurs mamans, leurs sœurs et leurs enfants. Qu'ils mettent fin au pillage de nos églises, nos paroisses, nos couvents et nos maisons.
Nous demandons à nos Gouvernants, à toute la Classe politique et à la Communauté internationale de s’investir sincèrement pour l'avènement d'une paix durable à nos frontières et sur tout le territoire national. Pour ce faire, un dialogue franc entre les belligérants et la mise sur pied d'une armée républicaine dignement traitée, soucieuse de la sécurité de la population et de ses biens s'avère impérieuse et urgente.
Nous attirons singulièrement l'attention de l'opinion tant nationale qu'internationale sur les viols massifs et les violences sexuelles des femmes et demandons que justice soit faite. Plusieurs instruments juridiques au niveau international et national devraient être d'application immédiate pour que ces crimes ignominieux et imprescriptibles contre la dignité de la femme soient sévèrement châtiés, et les femmes violées dédommagées.
A toutes les consacrées, nous rappelons que la crise multiforme engendrée par la guerre constitue, encore une fois, un. défi à notre sens de consécration. En intensifiant notre communion avec le Christ persécuté à travers nos frères et sœurs, nous sommes appelées à être pour chacun d'eux et pour chacune d'elles, des signes vivants de l'amour de Dieu et de l'unité qui reste le désir ardent de notre peuple divisé pour des intérêts inavoués.

Nous exhortons chaque communauté religieuse à trouver des modalités propres, notamment l'adoration eucharistique, la prière du rosaire et d'autres formes de sacrifices pour implorer la paix dans nos cœurs, dans nos familles religieuses et dans notre pays tout entier. Que la Très Sainte Vierge Marie, Notre Dame de douleurs, nous obtienne la paix et la concorde.

Fait à Kinshasa, le 20 novembre 2008

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Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj

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Mgr Léon LESAMBO
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Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm
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