samedi 22 novembre 2008

Le récit d’un voyage au pays natal/ Diocèse d’Inongo



Cher abbé Chancelier,

Puisque vous avez couvert les événements relatifs à notre voyage avec les délégués de Medicus Mundi, je me permets de relater, en peu de mots, les conditions de transport .

A Kinshasa, nous étions logés chez les pères scheutistes à St Raphael / 1ère Rue Limete. Quelle surprise! Ce jour là, dans toute la commune de Limete, pas d'électricité, donc pas d'eau. La sentinelle me dit : « Mr l'abbé, eza délestage ». Comme le père recteur savait que nous serions là, il a fait démarrer un petit groupe électrogène, le temps pour nous de manger et d'aller au lit.

Le matin, c'était le voyage pour Semendwa avec Maf. Au départ, le pilote nous avait dit qu'on ferait : Kinshasa- Bokoro- Kutu- Tolo - Semendwa mais juste avant le décollage, il nous signifie qu'on va atterrir d'abord à Semendwa…à bord du même petit porteur, avaient aussi pris place l'abbé Lokutu, curé de Makaw et la sr Wivine Mbo Nsele. Après une heure et vingt du décollage, nous étions à Semendwa où nous attendait l'abbé Isapo Nzenkoy, curé de Semendwa.

Puis, il fallait continuer le voyage pour Makaw avec la jeep de Bokoro venue nous attendre. Un calvaire. Il fallait s'arrêter après chaque 2 km puisque le radiateur chauffait. Le mécanicien était parfois obligé d'aller chercher de l'eau dans des bidons dans le ruisseau le plus proche pour refroidir ce radiateur. De Semendwa pour arriver à Makaw, on a mis plus ou moins quatre heures du temps (64km). La route n'existe plus, il n'y a plus que des sentiers. Plus d'une fois, on a fait la savane… Le séjour à Makaw s'est déroulé dans les conditions que tu peux bien imaginer.

Le jour de notre départ de Makaw, comme toujours, beaucoup de passagers attendaient pour prendre place à bord de la jeep. Il fallait trouver une solution à l' «africaine». La plupart étaient des élèves du petit séminaire et du lycée qui devaient regagner Bokoro où les cours avaient déjà commencé. En conscience, on ne pouvait pas les laisser. Pour nos hôtes, la capacité de la jeep ne pouvait pas les supporter tous. Ils avaient raison mais étaient eux aussi embarrassés…la photos en annexe vous montre les conditions de notre voyage. Drame de conscience: fallait-il continuer à mettre à l'aise nos hôtes (un surcharge de trop en effet pouvait nous mettre en difficulté) et laisser ces élèves faire 120 km à pied avec des valises en tête? En pleine brousse, entre Kemba et Bokoro, notre jeep est en effet tombée en panne. Le chauffeur me dit: radiateur ezali ko chauffer trop (entendez le radiateur est surchauffé). Pour redémarrer le jeep, il fallait descendre et pousser. Heureusement que nous avions ces élèves avec nous…avec leurs concours, la jeep a redémarré, à la grande satisfaction de nos hôtes .

A Bokoro, le canot de Lonkesa nous attendait. Sur notre route, tous étaient soit à pied soit en pirogue…..A Kutu, ya Philippe était au beach pour nous attendre.

Après la nuit à Kutu (Lonkesa), nous avions de nouveau pris le canot pour Nioki. Ici aussi, les jeep sont en panne pour ne pas dire qu'il n'y a aucune jeep en bon état… J'ai alors demandé à l'abbé Pierre Ezoka (vicaire de Nioki) et au frère André de transporter nos deux hôtes par moto ….je me suis contenté de faire le pied jusqu'à la résidence des frères. Nos bagages étaient transportés par les porteurs dans une charrette….le matin, c'était le départ pour Kin.

Le MaiNdombe est beau, c'est un paradis terrestre. Quelle souffrance voir qu'il faut des projets pour approvisionner nos hôpitaux en eau courante alors qu'on a des rivières intarissables à quelques mètres près! De quoi se demander: mais pourquoi ! Notre peuple mérite-t-il tout cela ? Ce n'est pas juste et digne.

De toutes les façons, le temps n'est pas aux larmes, il nous faut continuer à travailler et à prêcher l'espérance. Nous remercions de tout cœur ceux qui se démènent pour nous aider à sortir de cette situation inhumaine.

Même si aux grands maux, il faut de grands moyens, avec un peu de bonne volonté et de détermination, on peut donner à notre peuple qui a trop souffert un tout petit sourire . C'est le sens de la dernière photos. Vivra verra.

Photos :



  1. A la piste de Semendwa
  2. le radiateur chauffé : il fallait s'arrêter après cheque 2 km
  3. le mécanicien rentre de la fontaine où il est allé chercher de l'eau pour refroidir le radiateur
  4. les conditions de notre voyage dans la jeep
  5. retour avec le canot ( Kutu-Nioki).
  6. Tôt ou tard, notre peuple pourra sourire



De Rome,

Jean-Willy BOMOI, abbé.

E-mail: mumpebomwi@yahoo.fr




1 commentaire:

Anastácio Soberbo a dit…

Olá, goût très du Blogue.
Il est très beau.
Désolé de ne pas écrire plus, mais mon français écrit est mauvais.
Une étreinte du Portugal

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