MESSAGE DE NOEL 2012
Aux frères et sœurs du
Diocèse d’Inongo
« Le Fils de Dieu s’est fait notre frère humain, en naissant comme
un enfant… » (Jn 1,14 ; Lc 2,7)
Les
« sans-voix » et les faibles au cœur de notre foi chrétienne
Frères et sœurs bien-aimés, Joyeux Noël à
vous tous et vous toutes !
En cette « année de la foi »,
je vous souhaite paix et espérance en Celui qui, par amour pour nous, a voulu
naître comme un enfant de notre terre ! Il est la Parole même de Dieu
adressée aux hommes du passé, du présent et de l’avenir (He 1, 1-3), ainsi qu’à
tout l’univers.
Qu’Il
nous révèle le sens profond de sa proximité inédite et scandaleuse avec les
exclus. Qu’Il nous apprenne à respecter, à aimer et à défendre les innombrables
silencieux et faibles de notre société. Qu’Il fasse de nous des bâtisseurs
d’une « nouvelle civilisation », celle d’une radicale fraternité
entre tous les humains de cette terre. Bonne fête de la Nativité du Seigneur.
Chers frères et sœurs,
Selon l’Evangile de Luc (Lc 2, 1-14), Jésus
naît dans un pays dominé par l’Empire romain et intérieurement divisé entre
« gens de valeur » et « gens sans valeur » comme l’étaient
les bergers. Jésus naît parmi les pauvres ; Il naît pauvre (Lc 2,7). Depuis
son humble naissance jusqu’à sa mort ignominieuse sur la croix au milieu de
deux malfaiteurs (Lc 23,33), Jésus s’est volontairement identifié aux derniers…par
amour. Le Dieu qu’Il annonce et dont Il se fait le témoin par sa praxis n’est
pas le Dieu des puissants et des vainqueurs. Il est avant tout le Dieu des
faibles et des perdants ; le Dieu de ceux qui, comme les enfants, ne
savent ni parler ni se défendre. Le Dieu de Jésus (Notre Dieu) est un Dieu
amoureux de l’homme, de tout homme et de tout l’homme. A ses yeux, nul n’est
perdu, nul n’est indigne. En s’identifiant
à un enfant, Jésus nous dévoile le visage d’un Dieu autre, un
Dieu humain, un Dieu proche et solidaire des faibles et des « sans
voix ».
Quel Dieu est donc notre Dieu « pour
nous aimer ainsi fils de la terre » ? Il est vraiment juste et bon de
lui rendre gloire. Qu’il ouvre nos vies
à la puissance de l’Amour dont il nous
aime, afin que nous pissions, à notre tour, nous livrer totalement à lui dans
l’Amour qui nous constitue (Rm 5,5).
Chers frères et
sœurs,
Célébrer Noël c’est aussi accueillir la
joyeuse nouvelle subversive de la dignité inestimable des innombrables
marginalisés de notre société, de notre pays. Dieu lui-même, en son Fils, est
venu briser le désordre établi par des structures humaines mensongères et
violentes, semeuses de divisions. Il est venu, en son Fils, abattre nos
frontières de tout genre pour faire asseoir à une même table l’homme et la
femme, le noir et le blanc, le pauvre et le riche, le musulman et le chrétien,
l’inculte et le savant. Célébrer Noël c’est respecter, aimer et défendre les « laissés
pour compte » de nos villages, de nos cités, de nos communautés
familiales, scolaires, professionnelles…..Pensons spécialement à nos frères et
sœurs de l’Est en situation de guerre. Que de misères à cause du dieu
Argent ! On ne peut pas, au nom de notre foi, rester neutre face à cette
situation de guerre, de péché.
Je propose que pour les festivités de Noël et
Nouvel An de cette année, chaque paroisse organise une fête pour ceux et celles
que nous ne fêtons jamais (les handicapés, les prisonniers, les épileptiques,
les orphelins…etc.)
Frères et sœurs bien-aimés,
Aujourd’hui plus que jamais en ce temps de
grande crise mondiale, notre monde a besoin des « bâtisseurs
d’unité », des « abatteurs » de frontières. Nous le serons
vraiment dans la mesure où, à la suite de Jésus, nous donnerons aux faibles et aux
« sans-voix »leur place dans la société et l’Eglise : la
première ! C’est une exigence
de notre foi chrétienne. C’est un combat
chrétien pour une véritable mondialisation selon le cœur de Dieu. C’est un combat de chaque jour…
Que la Vierge Marie qui a cru à la parole lui
dite de la part de l’Ange (Lc1, 45) nous aide à croire au « Dieu de
l’impossible » qui choisit les faibles, renverse les puissants de leur
trône et élève les humbles (LC 1,52).
Que le Seigneur fasse briller sur nous son
visage tout au long de l’année nouvelle 2013. Qu’Il nous transforme par son
Amour en des hommes et des femmes solidaires
des plus démunis pour une humanité véritablement fraternelle. Que notre
Dieu nous bénisse et bénisse tous nos frères et sœurs en humanité. Amen !
+
Philippe NKIERE KENA
Evêque d’Inongo
Inongo,
ce 24 décembre 2012
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