samedi 16 octobre 2010

Interview Mgr Philippe

(Voici l'interview de Mgr Philippe sur http://www.ademis.org/)

Monseigneur, pouvez-vous nous parler de l’historique du diocèse d’Inongo?
Les premiers missionnaires scheutistes sont arrivés en 1907 à Inongo, où ils ont fondé la première mission catholique du Mai Ndombe. L’un d’entre eux, le P. Jules Denis, est arrivé à Bokoro en 1910 où il a fondé une seconde mission catholique, appelé Sainte Croix, donc nous venons de célébrer le centenaire. La chose merveilleuse du commencement de l’évangélisation c’est que les premiers agents ont été des catéchistes venus d’ailleurs et qui sont arrivés ici pour faire la première annonce du Christ. Quand les missionnaires sont arrivés il y avait déjà un terrain assez favorable à l’accueil de l’Evangile. En 1946 fut ordonné le premier prêtre local. Le territoire dépendait encore de Kinshasa, mais en 1953 il a été érigé comme vicariat apostolique et diocèse en 1959. Le premier évêque a été Mgr Jan van Cauwelaert, nommé en 1954. En 1963 il a été remplacé par un évêque congolais, Mgr Leon Lesambo. J’ai été nommé son successeur en 2005.
Quelles sont les grandes difficultés pastorales ?
Le diocèse est énorme, plus de 100.000 km2, avec près d’un million d’habitants très dispersés dans un territoire où le lac et beaucoup de cours d’eau rendent les communications très difficiles. Voilà une première difficulté. Une autre, c’est le manque de personnel ecclésiastique. Nous disposons seulement 75 prêtres, qui ne peuvent pas servir convenablement tous les chrétiens du diocèse. Heureusement, nous avons des animateurs laïcs, catéchistes et ceux qu’on appelle ici les assistants pastoraux, mais qui naturellement, n’administrent pas les sacrements. Une troisième difficulté c’est la prolifération des Eglises de réveil partout, mais surtout, pour moi, la plus grosse difficulté ce sont les superstitions. Les gens sont très superstitieux.Quelle est la réponse pastorale à ces difficultés ?En 2006 nous avons tenu notre assemblée diocésaine et après avoir tout analysé, nous avons choisi ce que j’appellerai les quatre orientations fondamentales qui nous ouvrent comme un chemin. La première c’est la Parole de Dieu : les chrétiens doivent connaître la Parole de Dieu et la confronter avec les réalités. Une seconde ce sont les communautés : on ne peut pas construire une Eglise sans communautés, surtout des communautés de base, petites, qui abordent les problèmes réels à la lumière de la Parole de Dieu. La troisième orientation fondamentale c’est la prise en charge des plus démunis, des exclus, des abandonnés ; c’est très important, parce qu’une Eglise qui ne s’occupe pas des abandonnés, qui ne voit pas en eux le visage du Christ, manque d’une de ses dimensions essentielles. La dernière orientation fondamentale est celle que nous avons appelée « diaconie », qui veut s’occuper de protéger la nature que nous avons reçue de Dieu. Ces quatre orientations, nous les avons mises aussi dans un chant en lingala, qu’on chante chaque fois qu’on célèbre une Eucharistie, n’importe où dans le diocèse.
Quels sont les problèmes environnementaux à Inongo ?
Par exemple, il y a une entreprise qui s’appelle Sodefor (Société de Développement forestier) qui pratique une exploitation forestière qui pose des questions concernant les ressources et les personnes. Là, comme Eglise, nous avons le devoir de demander que la justice soit respectée. Pas seulement pour les travailleurs de la compagnie, mais également pour les ressources naturelles, spécialement le bois, pour qu’elles puissent servir à notre pays et au bien de tous.Avez-vous un message à donner ?Oui, un double message. Dans tout le pays nous sommes en train de traverser une période de désert et souffrance. Le Seigneur aujourd’hui aussi a revêtu le visage du crucifié et dans la mesure où nous deviendrons des frères et des sœurs du Crucifié, nous deviendrons des frères et des sœurs des crucifiés. Le Seigneur est présent dans les crucifiés. Le deuxième message, plein d’espérance, trouve sa source dans le dynamisme de notre Eglise locale : tous ces prêtres, sœurs, séminaristes, pères et mères de familles chrétiennes... sont le fruit du courage des missionnaires étrangers... nous aussi nous devons nous engager pour que ce même miracle soit possible de nouveau.
Inongo, est-il un diocèse missionnaire ?
Oui, mais il doit encore le devenir. Nous avons envoyé quelques missionnaires dans le monde, mais il y a du travail à faire pour croître la conscience missionnaire des chrétiens. On ne peut pas être Eglise sans être missionnaire soi-même.
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