En toute circonstance, rendons grâce à Dieu et demeurons assidus dans la prière
Mes chers diocésains,
La Paix du Christ !
Du 1er au 15 décembre, ma dernière visite pastorale de l’année 2020 m’a conduit à Makaw en passant par Semendwa, Bokoro, avec une pause au petit séminaire Saint Louis de Gonzague, pour se clôturer à Nioki. Pour cette visite, j’étais accompagné, outre du chancelier et des sœurs intendantes, du vice-économe et des prêtres responsables diocésains des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM), de la Commission Justice et Paix et de la Commission de la Pastorale. Ainsi se sont-ils imprégnés de nouveau des réalités de notre diocèse, et leur regard de collaborateurs nous aidera sans nul doute dans notre mission commune.
Je remercie l’hôpital de Bokoro qui a disposé son véhicule pour notre transport de Bokoro à Makaw en passant par Semendwa, sur des routes cahoteuses, à travers de vastes savanes et divers villages. Je voudrais de tout cœur remercier les prêtres, les religieux, les religieuses et les fidèles qui se sont dépensés pour nous réserver un accueil enthousiaste et fraternel. Je suis reconnaissant pour leur esprit de sacrifice, leur dévouement, leur générosité et le temps partagé dans la joie, malgré les conditions de travail pas toujours gratifiantes. Je ne peux oublier cette foule immense, composée d’hommes, de femmes et de jeunes, qui chantait et danser, même parfois sous la pluie. Je ressens encore de l’émotion lorsque nous chantions le Te Deum, après un moment de recueillement.
Au cours de cette visite pastorale, j’ai été témoin de la joie des fidèles et de la ferveur de leur foi, entre autres au cours des messes très participatives dans les églises devenues, pour l’occasion, petites. Je revois encore ces jeunes élèves confirmés à Bokoro, plus de 500, des tout petits, mais aussi quelques adultes. A ce propos et sans entrer dans les détails, il me revient à l’esprit les questions posées par trois petits séminaristes lors de mon entretien avec eux. L’un d’eux m’a invité à repenser une évangélisation en profondeur d’une paroisse particulière parce qu’il constate le peu d’engagement des fidèles pour la prise en charge de l’église et des prêtres. Un autre regrette le peu de vie dans les CEVB ; et un dernier a plaidé pour l’augmentation du nombre de prêtres dans certaines paroisses, surtout là où il n’y a qu’un seul prêtre et qu’il y a très peu d’animateurs pastoraux dans les villages, d’ailleurs rarement ou pas du tout visités par les prêtres.
A leurs questions, j’ai renvoyé aux thèmes de l’année pastorale passée « Seigneur, augmente en nous la foi » et celui de l’année pastorale en cours « Que votre charité se fasse inventive ». Je voulais par là leur rappeler que nous devons travailler et demander la grâce du don d’une foi qui ne soit pas comme du simple vernis sur nos corps, mais une foi qui nous fait croire que Jésus-Christ est notre seul Sauveur et qui est venu nous libérer de tout ce qui fait obstacle à notre attachement indéfectible à Dieu. Bien plus, cette foi doit être créative, engagée et engageante, soutenue par une communauté qui prie et qui édifie – dans le sens de construire et de sanctifier par le bon exemple – son église et notre diocèse.
Mes chers Diocésains, nous ne devons pas attendre la célébration d’un jubilé pour entretenir ou améliorer nos infrastructures. Nous ne devons pas laisser les mauvaises herbes envahir nos concessions et les couper seulement lors de la visite de l’évêque. Par exemple, il n’est pas question d’assister passivement à l’effondrement de la toiture de la belle église Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Makaw, de laisser l’eau de pluie affaiblir ses structures parce que Rome ne nous envoie pas d’argent. Mes chers diocésains, une église qui n’est pas prise en charge par ses propres fidèles est vouée à une tiédeur ou à une mort spirituelle, lentement et sûrement. Bien plus, si nous ne sommes pas généreux, si nous ne donnons pas avec joie pour notre église, notre diocèse, nous ne pouvons pas non plus tendre la main vers les autres. Soyons généreux lorsqu’on nous demande de soutenir les Œuvres Pontificales Missionnaires, car on ne donne qu’à celui qui donne avec générosité. Mes chers diocésains, point n’est besoin de le répéter : « Il y a plus de joie (bonheur) à donner qu’à recevoir » (Rm 1, 10). Et pourtant dans beaucoup de nos paroisses, nous prenons des heures et des heures pour la quête, mais pour enfin ne récolter que des paniers des billets de 50 et 100 francs usagés, donc inutiles.
A Nioki où s’est terminée ma visite, nous nous sommes réjouis pour les vœux perpétuels de deux de nos religieuses SIC et pour le jubilé d’argent de deux de leurs aînées. Avec elles et en toute circonstance, soyons dans la joie et rendons grâces à Dieu. Pour elles et avec elles, demeurons assidus dans la prière afin qu’elles soient des témoins de la Lumière, l’Enfant Jésus, qui vient nous visiter. Préparons nos cœurs pour l’accueillir avec joie et dans la paix.
Avec la joie et la paix apportées par l’Enfant Jésus, je me rendrai à la paroisse de Banzow au début de l’année 2021. Ainsi, j’aurais visité toutes les paroisses de notre diocèse et découvert ses énormes défis. Mais avec une foi ferme et profonde, avec une charité agissante et inventive, et pas une charité où certains se comportent en spectateurs, nous pouvons ensemble relever ces défis. Fort de notre bonne volonté et pour l’amour de l’église, je puis dire que rien n’est impossible à ceux qui espèrent en Dieu.
A vous, mes chers Diocésains, je souhaite anticipativement un «Joyeux Noël », et vous rassure de mes humbles prières, alors même que je me confie aux vôtres. Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen.
Inongo, le 19 décembre 2021.
+ Donatien Bafuidinsoni
Évêque d'Inongo
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