Aux prêtres, aux religieux et religieuses, aux laïcs du diocèse d’Inongo
Au sujet de l’arrivée des Sœurs Passionistes dans le diocèse
Mes chers diocésains ! La paix du Christ ! J’espère que ce petit mot vous trouvera en bonne santé physique et spirituelle. Après la visite aux communautés dans les paroisses de Kiri, Mpenzwa, Ibamba et Beronge, je suis vite parti à Kinshasa pour les réunions de la Cenco. Je vous remercie pour vos prières, car la visite dans cette partie du diocèse n’a pas été facile, étant donné les conditions de nos routes, que dis-je, des sentiers, des ponts et autres. Car, voyager assis derrière une moto sur plus de 300 km aller et retour à travers les forêts et en franchissant des rivières n’a pas été de tout repos. Le corps a été sérieusement mis à rude et dure épreuve.
Pendant cette visite pastorale, j’ai vu la misère de mon peuple et j’ai vu que les défis pastoraux sont immenses. J’ai retenu mes larmes devant des enfants à peine habillés, des jeunes qui n’étudient pas ; et même quand ils vont à l’école, mais quelle école, avec des bâtiments dans quel état minable ? Dans cette partie de la contrée, comme partout ailleurs, le constat est amer, triste, affligeant. L’état n’assume pas ses responsabilités, sauf quand il s’agit de rançonner la pauvre population. Pire encore, les politiciens divisés, sans vision commune pour la construction de la province, ne font que se battre, au propre comme au figuré, pour un leadership qui ne mobilise pas. Bien au contraire, ils luttent pour un leadership qui divise, installe la haine entre des populations manipulées par des arguments tribaux et politiques partisans sans des lendemains meilleurs, avec des promesses jamais réalisées.
Mes chers diocésains, si nous ne favorisons pas la paix et ne promouvons pas la fraternité, le peuple du territoire de Kiri, et donc la province de Mai-Ndombe, ne connaîtra jamais la joie de vivre sur une terre pourtant riche. Je l’ai dit à Kiri, à Mpenzwa, à Ibamba et à Berongo, en exploitant les trois mots de la salutation catholique « Boboto, Bondeko, Esengo » … la suite de cette salutation prend tout son sens lorsque nous disons « Misala emonana». Nous devons nous mettre au travail, et cesser de tendre toujours la main vers la générosité des autres, pour construire ensemble notre diocèse, et notre province, avec abnégation et sans nous laisser distraire par des considérations et intérêts mesquins.
Dans cet élan de servir sans intérêt, j’ai la joie de vous annoncer l’arrivée dans les prochains jours de deux sœurs passionistes à Inongo en vue de former une communauté avec leur consœur qui s’y trouve depuis quelques années. Elles vont collaborer dans l’éducation qui constitue un des grands défis dans notre diocèse. Je leur souhaite la bienvenue et vous invite à leur offrir un accueil chaleureux, digne de l’esprit de la nouvelle encyclique du Pape François, « Tutti Fratelli », parce que nous formons tous la grande famille de Dieu au nom de l’Evangile et de notre foi. Je remercie les sœurs passionistes d’avoir accepté de venir en mission dans ce coin enclavé et considéré comme une périphérie géographique où plusieurs hésitent à venir (ou à revenir) travailler avec des frères et sœurs démunis.
Soutenons-nous les uns les autres dans la prière et par des actes de charité qui témoignent que nous sommes des disciples de Jésus qui nous a montré comment aimer et servir son peuple pour la plus grande gloire de Dieu. Soyez rassurés de mes humbles prières et je me confie aussi aux vôtres.
Par l’intercession de la Vierge Marie en ce mois du Rosaire, que le Dieu de miséricorde et de tendresse vous bénisse et vous accorde la paix.
En la fête de Saint François d’Assise, le 4 octobre 2020
Donatien BAFUIDINSONI, SJ. Evêque d’Inongo
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