Récit d’un prêtre
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Puisque nous parlons des voyages au diocèse et des conditions dans
lesquelles se déroule l’apostolat, nous voulons ici exposer un autre
problème qui rend les voyages extrêmement pénibles: les crevaisons des pneus dues
essentiellement aux trous qui remplissent nos routes. En effet, une des pannes
la plus fréquente quand on voyage dans nos zones de la brousse, en jeep
ou en moto, est la crevaison.
Que faire si en pleine
brousse ou en pleine forêt, par mégarde, vous tapez un arbre ou vous
roulez sur un nid-de-poule et que survient une déchirure ou une perforation de
la gomme composant les pneus? L’on sait que ces tracas peuvent entrainer la
crevaison de votre pneumatique et les désagréments qui viennent avec.
Tenez: on se trouve dans une zone où vous ne trouverez pas de jolie
concession automobile à quelques kilomètres, point de garage suréquipé, point
d'outils derniers cris. Seuls le bon sens et la débrouille permettent de faire
face à cette situation. Ici, il ne faut pas rêver. Il faut se mettre au
travail. Autrement, l’on peut rester pendant des heures en attendant une
solution qui risque de ne pas arriver.
Si vous vous trouvez là où le téléphone ne passe pas, il faut attendre le
premier passant pour appeler du secours et avoir un pneu de rechange, si vous
ne l’avez pas avec vous.
Parfois seul ou avec le
chauffeur, sous un soleil de plomb ou dans une brousse où le feu avance, l’on
cherche comment s’en sortir et repartir car impérativement, on doit arriver au
village où les chrétiens vous attendent pour les sacrements.
Généralement, une des
premières opérations que l’on fait est de démonter le pneu crevé avec les
moyens de bord,
identifier le trou et marquer l'emplacement. Pour cela, il faut avoir un
peu d'eau, enfoncer la chambre à air dedans et suivre d’où sortent les petites
bulles que l'air laisse échapper.
Une fois cette première
opération faite, il faut déjanter le pneu afin de pouvoir le réparer.
Cette opération demande de la force. Lorsque le pneu est libéré de la jante, il
faut découper un morceau de chambre à air que l’on porte généralement avec soi
car on ne sait jamais, l’appliquer à l'endroit où le pneu est percé et faire
chauffer à feu vif pendant une bonne dizaine de minutes. Quand le morceau de
caoutchouc a fondu et bouché le trou dans le pneu, on peut alors regonfler à la
bonne pression en main et reprendre le voyage en retenant son souffle.
Il faut alors prier pour qu’une des roues ne se disloque pas et surtout
qu’une nouvelle crevaison n’intervienne pas. Lorsque enfin vous arrivez à
destination, vous avez ce soir là plus ou moins 200 enfants à confesser!
Souffrance mais consolation
de voir autant de personnes qui vous attendent!
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