dimanche 22 septembre 2019

Texte de Mgr l’évêque sur l’ouverture de l’année pastorale 2019/2020

ANNEE PASTORALE 2019-2020

« Seigneur, augmente en nous la foi ! » (Lc 17, 5)


Le thème de notre année pastorale, portant sur la foi, est illustré par cette demande des apôtres à Jésus, en Luc 17, 5.
Voyons le contexte dans lequel cette demande est faite.  Au chapitre 16, Jésus raconte l’histoire de l’homme riche avec le pauvre Lazare. Nous savons comment l’histoire s’est terminée : « Abraham lui dit : s’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas  persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait » (Lc 16, 31).
Au début de ce chapitre, Jésus donne quelques enseignements pour éviter de scandaliser les petits, les pauvres, c’est-à-dire tous ceux qui n’ont pas une foi solide, tous ceux qui ont une foi simple ; sur le pardon à accorder sans limite.  Et plus loin, il racontera l’histoire des dix lépreux qu’il avait guéris.  Seul un reviendra pour rendre grâce, pour dire merci à Dieu.  A lui, Jésus dit : « lève-toi, va ; ta foi t’a sauvé ».  C’était un samaritain (cf. Lc 17, 12-19).
Qu’il s’agisse du riche avec le pauvre Lazare, des dix lépreux ou des enseignements autour de ces deux récits, Jésus nous invite à faire l’expérience de la foi en Dieu, en lui, le Fils de Dieu.  Il s’agit d’une foi, si nous l’avions comme un grain de sénevé, nous pouvions déplacer les arbres ou même les montagnes.  Cette foi que les disciples demandent à Jésus d’augmenter en eux.  Pour que nous ne puissions pas scandaliser les petits, mais les aider à s’approcher davantage de Dieu, à le connaître, à l’aimer et à le servir.
En cette année pastorale, je vous (nous) invite à prier pour que notre foi en Dieu grandisse, que Dieu nous aide à faire grandir notre foi.  En plusieurs circonstances, (quand nous nous soucions de ce que nous allons manger ou nous vêtir, devant la peur de la tempête, Jésus nous dit : “gens de peu de foi, pourquoi avoir peur ; Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (cf. Mt 6, 30 ; 8, 26; 14, 31; 16, 6).  Devant un tel reproche, nous ne pouvons que l’implorer : « Seigneur, augmente en nous la foi ».
Cette demande montre toute l’importance que les apôtres accordentà ce sujet. En effet, la foi est à la base de notre vie chrétienne. Sans la foi au Christ, il n’y a ni chrétien ni Eglise. Aussi, chaque chrétien – comme les apôtres dans ce verset de l’Evangile – se doit-il de se soucier de la croissance de sa foi.

A noter que, dans les évangiles, la foi apparait comme la condition sine qua non de l’action de Dieu dans nos vies. Pour que Jésus opère les miracles, il demandait d’abord la foi en lui. Aussi, pose-t-il la question aux aveugles qui s’approchèrent de lui : « croyez-vous que je puisse faire cela ? » (Mt 9, 28); à Marie, la sœur de Lazare, « si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jn 11, 40). Le chapitre 11 de l’épitre aux Hébreux nous décrit comment la foi a été à la base de l’action de tous les grands hommes de Dieu de l’histoire du salut, comme Noé, Abraham, Moïse.Même dans l’histoire de notre vie, près ou loin de nous.  Il suffit de lire l’histoire des saints, des martyrs comme Anuarite ou Bakanja.  « Tout est possible à celui qui croit », dit Jésus au père de l’enfant possédé par un esprit muet.  Aussitôt le père de l’enfant s’écria : « je crois ! viens au secours de mon incrédulité » (Mc 9, 23-24).

Mais, qu’est-ce qu’au fond la foi ? La définition la plus nette nous est justement donnée dans l’épitre aux Hébreux : « La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas »(Héb11, 1). Mais, de manière simple, on peut dire que la foi est une adhésion personnelle et concrète en la personne de Jésus, fils de Dieu ; c’est le fait de reconnaitre Dieu comme Père, manifesté en son Fils Jésus, et de vivre de l’Esprit Saint. En ce sens, la foi constitue l’identité du chrétien, en tant que croyant.
Autrement dit, la foi est une adhésion, une acceptation, une reconnaissance de Jésus comme « Mon Seigneur et mon Dieu » ; reconnaissance de Jésus comme mon unique Sauveur, celui qui donne sens à ma vie, qui est l’Alpha et l’Oméga de ma raison d’être.
Comment faire pour avoir la foi ou pour la faire croitre ? La foi est d’abord œuvre et don de Dieu à l’homme. Elle suppose donc de la part de l’homme ouverture et disponibilité. Elle se demande dans la prière. D’où le sens de la demande des apôtres :« Seigneur, augmente en nous la foi ! ». En ce sens, une année pastorale dédiée à la foi doit nécessairement comporter des espaces de prières de demande de la foi. Comme le père de l’enfant possédé appelait Jésus au secours, nous sommes aussi invités à crier vers le Seigneur : « Je crois, Seigneur, viens au secours de mon manque de foi ! » (Marc 9, 24).
Par ailleurs, la foi doit aussi se nourrir. La première nourriture de la foi est, comme nous venons de le dire, la prière. Mais à côté de la prière, il y a aussi la formation. La foi chrétienne suppose, en effet, que l’on comprenne le contenu de notre Credo. Chaque chrétien doit donc être attentif de continuer à approfondir les mystères de notre foi, par les études et les lectures. Les pasteurs – prêtres – doivent avoir cela comme premier souci : comment nourrir et approfondir la foi des fidèles.
La foi, nous la recevons des Apôtres, des missionnaires, de nos parents ou de toute personne qui nous aide à croire.  Cette foi, nous la vivons et je voudrais que nous puissions la vivre à deux niveaux :
1.     Au niveau personnel : La foi est une expérience personnelle de ma rencontre avec Jésus.  Après avoir reçu la foi par l’entremise des autres, après avoir accepté le baptême, quelle est ma réponse ?  Jésus me pose la question : les uns disent de moi que je suis Jean Baptiste, Elie, Jérémie ; les autres disent que je suis un prophète ; Simon-Pierre dit que je suis le Christ, le Fils du Dieu vivant.  Tout cela, c’est bien.  Mais, toi, que dis-tu de moi ?  Qui suis-je pour toi ?  (Mt 16, 14-16).  Cette reconnaissance est le fruit d’une rencontre personnelle, d’une démarche qui fait que je puisse professer les prescrits de ma foi catholique reçue des Apôtres.
Comment est-ce que je témoigne de ma foi ? Par la prière personnelle ?  Par la lecture de la Parole de Dieu pour bien connaître Jésus, ce qu’il me dit et ce qu’il me dit de faire pour manifester mon identité chrétienne ?
2.     Au niveau communautaire : La foi est aussi ecclésiale et communautaire. Si l’adhésion à Dieu est personnelle – en tant qu’elle engage la liberté –, son expression est toujours communautaire. Bien plus, la foi de chacun est la foi de toute l’église. Ne disons-nous pas avant la communion, à la messe : « ne regarde pas nos péchés, mais la foi de ton église… ». La foi a donc nécessairement un caractère ecclésial : on ne choisit pas seul ce en quoi on veut croire, mais on le reçoit de l’Eglise, on l’hérite. D’ailleurs, dans les évangiles, on voit plusieurs personnes être touchées par la grâce par le moyen de la foi des autres, la mère de Naïm (Lc 7, 11-16), le centurion romain pour son serviteur (Mt 8, 5-13), etc. La foi a donc nécessairement un aspect communautaire, où l’on se porte les uns les autres.
La première communauté, c’est la famille, le premier endroit où nous vivons et partageons notre foi.
Comment est-ce que nous vivons notre foi en famille ? Papa, maman et les enfants, comment vivez-vous votre foi ? Comment la nourrissez-vous ?  Avec la prière en famille, avec la lecture de la Parole de Dieu (la Bible) ?
La deuxième communauté, c’est la communauté paroissiale, mieux la Communauté Ecclésiale Vivante (CEV) : comment est-ce que je vis ma foi dans mon quartier, dans ma Communauté Ecclésiale Vivante (CEV) ?  Je suis engagé dans ma paroisse, dans quel groupe ou mouvement ? Comment est ma participation à la messe quotidienne ou dominicale ?  Est-ce que je me sens concerné par la vie de ma CEV ou de ma paroisse ?  Et en dehors de ma famille, de ma CEV, comment je vis et témoigne de ma foi dans mon milieu de travail ?  Suis-je fier de me présenter comme chrétien catholique ou je suis plutôt timide ?
Pour conclure, j’invite les prêtres à travers les prédications et enseignements, aux bayangeli, aux responsables des groupes et autres mouvements, de prendre le temps de lire ce texte lors de vos rencontres ou réunions, de partager ensemble, de réfléchir sur les questions que je vous ai posées et de vous posez aussi d’autres questions que vous vivez personnellement et communautairement sur la qualité de votre (notre) foi.
Prions donc ensemble les uns pour les autres et disons : “Seigneur, augmente en nous la foi” afin que nous formions des familles, des communautés assidues à la prière et à la fraction du pain, comme nous invite déjà le 3ème Congrès eucharistique national qui aura lieu du 7 au 14 juin 2020 à Lubumbashi, sous le thème “Eucharistie et Famille.   Que la Vierge Marie, elle qui a cru et a adhéré librement et totalement au projet de Dieu sur elle, intercède pour nous.  Amen.

+ Mgr Donatien Bafuidinsoni, SJ.,
ouverture de l’année pastorale 2019-2020
(Inongo, le 22 septembre 2019).

Aucun commentaire:

Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj

Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj
31.03. 2018-

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm
(06.01.1954-12.06. 1967) + 18.08.16

Mgr Léon LESAMBO

Mgr Léon LESAMBO
(12.06. 1967-22.07. 2005) + 19.11.17

Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm

Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm
27.07.2005-31.03. 2018

PETIT SEMINAIRE ST LOUIS DE GONZAGUE

PETIT SEMINAIRE ST LOUIS DE GONZAGUE
BOKORO