IN MEMORIAM : ABBE JOSEPH ENOKA
A chaque fois que la mort frappe à notre porte, il me revient toujours ces phrases de l’Abbé Ignace Ngara, lorsqu’il nous envoyait l’Email nous annonçant le décès de l’Abbé Mputu Basile. Il écrivait, si je puis retrouver de mémoire ses phrases: « nous ne pensions pas que ces choses-ci allaient nous arriver ainsi !»… Sic Transit Vita. Ce sont les heureux ouvriers de la vigne qui repartent rejoindre le propriétaire de la vigne, tout heureux d’avoir accomplit la tâche demandée… Mais, le destin fait que ces nouvelles, je les apprends toujours lorsque de Newport au Pays de Galles où je me niche, je viens me ressourcer en chaleur fraternelle et communautaire auprès de l’Abbé Emile Nkumu à Londres.
Cette fois-ci encore, comme d’habitude lorsque j’arrive chez lui, nous commençons par faire le tour d’horizon des dernières nouvelles du Diocèse et du pays. Et surtout que, deux semaines auparavant, lors de la célébration de son jubilé, nous avions fait défiler sur le petit écran des photos souvenirs de la vie sacerdotale de l’abbé. Comme j’étais chargé de la sélection des photos, j’avais comme par hasard retenu, entre autres, les photos ci-affichées qui parlent d’elles mêmes. Prémonition ?... Vision ?... Dieu seul sait pourquoi m’avait-il inspiré à les choisir.
A l’occasion, l’abbé m’avait fortement prié d’user de ma petite imagination pour pouvoir immortaliser ces ainés qui ont tout donné de leurs vies pour nous. Un petit livret souvenir ? Un petit film documentaire ?...
Nous avions passé en revu ceux qui étaient partis. Chacun avait un charisme particulier, tandis que moi, comme d’habitude, j’étais rempli d’historiettes proches d’anecdotes. Non pas seulement que je raconte comment feu abbé Ignace Ngazain veilla sur un séminariste qui joua au noctambule au point de mouiller son pantalon pour l’empêcher de tomber sur la Lukenie, alors que ce dernier, jouant une vraie comédie, marcha au bord de l’eau, suivi par l’abbé qui ne cessa de répéter : « Seigneur prends pitié ! » Mais aussi de l’abbé Basile qui avait un humour formidable au point de ne pouvoir jamais trouver de grands problèmes insolubles et sa petite chanson « Ebaluki… ». Je m’étais arrêté, cette fois-là, sur l’abbé Enoka. Nous venions d’arriver en stage à Saint Jean à Likwangola, Claver Botare et moi, alors qu’il se préparait à aller à Nioki, à l’absence du curé, l’abbé Nzengeri, parti pour le pèlerinage. Il nous réunit et nous dit que nous étions les responsables de la paroisse. Il nous apprit comment aller chercher de l’argent à la procure, comme gérer notre petit budget, comment faire nos provisions, payer notre cuisinier qui avait la particularité de nous poser la question de savoir, en mangeant le « Lokese » ou la tortue « soki tolingi kaka supu lilala… »… Autant d’historiettes…
Je venais donc d’arriver cette fois-ci et, comme d’habitude aussi, j’avais ouvert mon ordinateur, me connecter à l’internet, pour avoir les dernières nouvelles. Et là, cette fois-ci, comme les autres fois-ci aussi, c’est un Email de l’Abbé José Mamfisango, qui tomba sous mes yeux au point d’avoir poussé un petit cri qui fit sursauter l’Abbé Emile. Nous n’avions pas appris la nouvelle de sa maladie, celle du décès fut une foudre… L’abbé se précipita dans sa chambre et me laissa continuer à relire les Email pour avoir des précisions de l’Abbé José Monsengwo, citant l’abbé Nzeke Alidor…
L’abbé sortit son bréviaire et nous le récitâmes avant de nous coucher… RIP
Cet Email est un témoignage pour l’illustre disparu, juste pour partager ces photos et beaucoup d’autres souvenirs encore de lui…
Norbert MBU-MPUTU,
Newport, Pays de Galles, Royaume-Uni.
mardi 8 septembre 2009
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