VISITE A INONGO
Inongo, Saint Albert, le 06 mars 2011
Homélie du Cardinal L. MONSENGWO PASINYA
Excellence Mgr Nkiere,
Excellence Mgr Lesambo,
Excellence, Monsieur le Gouverneur,
Distingués invités, en vos titres et qualités respectifs,
Chers frères et sœurs,
1. Au moment où je célèbre cette première messe à Inongo après mon élévation à la dignité cardinalice, mon cœur est plein d’émotion et de nostalgie. En effet, plusieurs événements défilent devant mes yeux. C’est Inongo, alors Vicariat apostolique de Léopoldville, sous Mgr Six, qui m’a vu naître (le 07 octobre 1939). C’est Inongo, toujours sous Mgr Six, qui a été le berceau de ma vocation (1945) et qui l’a accompagnée de Mongobele à Nioki, et de Bokoro à Kabwe, sous l’œil vigilant de Mgr J. Van Cauwelaert, de 1954 à 1960. C’est sous ce même Mgr Van Cauwelaert que j’ai été envoyé à Rome et ordonné prêtre le 21 décembre 1963 par le Cardinal Pierre Agagianian. C’est Inongo et son Evêque Mgr Léon Lesambo qui me feront poursuivre des études bibliques à Rome et Jérusalem. C’est encore Inongo, son Evêque, son clergé et toute la communauté diocésaine qui m’accueilleront, en 1980, lorsque le Pape Jean-paul II, qui m’a ordonné à Kinshasa, m’y enverra comme évêque auxiliaire de Mgr Lesambo. Enfin, c’est Inongo qui, sous Mgr Nkiere, mon frère et compagnon d’enfance, m’a vu élevé à la dignité cardinalice. Comme une mère, Inongo a toujours été là pour porter avec moi le poids des mes responsabilités dans la prière, l’offrande et le sacrifice. Merci Inongo.
2. Aussi avec vous, je veux rendre grâce au Seigneur pour tant de bienfaits et de merveilles dans ma vie, lui dont « la providence jamais ne se trompe en ses desseins » (Prière d’ouverture) et « qui m’a porté comme sur des ailes de vautour pour me conduire à lui » (Ex 19,4), pour le service de son peuple, afin d’être pour celui-ci une espérance.
3. Ma gratitude s’adresse à mes Evêques : Mgr Van Cauwelaert, Mgr Léon Lesambo, Mgr Nkiere, lesquels, chacun selon les dons et les talents reçus du Seigneur, m’ont accompagné dans ce long itinéraire de 60 ans. Je suis heureux que le Seigneur leur ait fait voir le jour de mon cardinalat. Ma pensée va aussi à tout le clergé d’Inongo, aux sœurs et aux auxiliaires de l’apostolat qui ont évangélisé ce diocèse. Aux vivants que le Seigneur donne réconfort dans le ministère et aux défunts la vie éternelle.
4. A ma famille, à mes maîtres à Mongobele, à Nioki, à Bokoro, à Kabwe, à Rome et à Jérusalem va ma profonde et affectueuse gratitude pour ce que chacun a pu apporter à ma formation humaine et sacerdotale.
5. Je salue Monsieur le Gouverneur, les honorables sénateurs et députés ainsi que les autorités politiques, administratives et militaires venus à cette célébration. Je dis mon affection à tous les frères dans la foi venus célébrer avec nous, afin de rendre grâce au Seigneur pour ses merveilles dans nos vies. Je les remercie tous de nous avoir honoré de leur présence.
6. Excellences,
Chers frères et sœurs,
Si le Seigneur a pu élever un fils du Mai-ndombe et de la RD Congo à une telle dignité dans l’Eglise, c’est que, s’ils le veulent, les fils et filles de notre pays, sont capables de beaucoup de choses. Ce que les autres peuples du monde ont pu réaliser, pourquoi ne le pourrions-nous pas, nous aussi, avec les ressources naturelles qui sont les nôtres ? Si ce pays a pu enrichir tant de personnes, pourquoi n’enrichirait-il pas les fils et filles de ce pays, s’ils se prenaient en charge par un travail honnête et digne ? Rendons au Seigneur ce pays pour qu’il soit plus beau qu’avant.
7. A ce propos, le testament de Moïse au peuple d’Israël, que l’Eglise nous donne à méditer dans la première lecture (9ème semaine A), est plein d’enseignement. Moïse dit de la loi qu’il donne au peuple : « Les commandements que je vous donne, mettez-les dans votre cœur, dans votre âme … Aujourd’hui, je vous donne le choix entre la bénédiction et la malédiction : bénédiction si vous écoutez les commandements du Seigneur votre Dieu, que je vous donne aujourd’hui ; malédiction si vous n’écoutez pas les commandements du Seigneur votre Dieu, si vous abandonnez le chemin que je vous prescris aujourd’hui pour suivre d’autres dieux que vous ne connaissez pas » (Dt 11, 26-28). Et nous, les hommes et les femmes du 21ème siècle, tenons-nous fidèlement aux commandements que le Seigneur nous a donnés par la catéchèse missionnaire ou bien avons-nous quitté cette vie pour suivre une voie de facilité, loin du Seigneur ?
8. Dans l’évangile, le Seigneur nous met en garde contre un christianisme de facilité et de façade, qui se contente vite de crier « Seigneur, Seigneur », sans faire la volonté du Père qui est dans les cieux (Mt 7, 21). Et le Seigneur conclut en nous montrant que la parole de Dieu et sa volonté est la seule voie qui permette à l’homme de bâtir une vie solide, une vie bâtie sur le roc, et que les torrents et les tempêtes des méchants ne peuvent renverser. Demandons-nous si telle est notre vie.
9. Excellences,
Chers frères et sœurs,
Prions pour le couple qui va s’unir à l’instant. Que le Seigneur leur donne un amour plus fort que la mort, un amour bâti sur le roc de la parole Dieu et que rien ne peut renverser, un amour semblable à celui que le Christ a eu pour son Eglise, indissoluble et qui se nourrit dans l’eucharistie, sacrement de l’amour du Christ.
+ L. Card. MONSENGWO PASINYA
Archevêque de Kinshasa
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