« Petit poisson deviendra grand,
Pourvu que Dieu lui donne vie ;
Mais le lâcher en attendant,
Je tiens pour moi que c'est folie :
Car le rattraper il n'est jamais trop certain. »
Oui, cette fable de La Fontaine se concrétise à Inongo. Depuis, quelques années, les pêcheurs du lac tiennent pour folie d'attendre que le 'carpillon devienne carpe' Dieu lui pretera vie, pas eux.. La pêche aux alevins (appelés ici 'ndakala') s'est répandue et prend des proportions inquiétantes. Et c'est toute l'année que cette pêche se pratique.
Dans le temps, ceux qui avaient pris les alevins dans leur filet, les retournaient dans l'eau. Aujourd'hui, il devient folie de le faire. Ces pécheurs utilisent les filets aux mailles si petites qu'aucun alevin n' y échappe.
Cette pêche a du succès et est encouragée par la population qui, incapables d' acheter les gros poissons qui deviennent très chers et pas à la portée de leur porte monnaie, se rabat sur les 'ndakala' coûtant beaucoup moins chers. Avec une petite quantité de ndakala qu'on mélange aux légumes, on sait nourrir toute la famille. C'est à juste titre que certains appellent ces alevins 'libota mobimba' (toute la famille).
Et pour se donner bonne conscience, ces jeunes gens pêcheurs vous disent que ces alevins ne deviennent pas assez gros et gardent cette taille. Ou tout simplement, il y en a assez et ça ne s'épuisera pas l'un de ces quatre matins. Un coup d'œil attentif suffit pour démentir leur propos.
Malheureusement, ici il n'y a pas de régulation des pêches. On pêche toute l'année sans être inquiété. Et il existe même un service de la conservation de la nature. N'allez pas demander ce que ce service fait comme travail et quelle nature il protège.…
Il est impérieux de gérer rigoureusement ce que Dieu a mis à notre disposition en pensant aux générations futures. C'est cela aussi que nous chantons dans notre option pastorale : « na misala, na bobateli biloko Nzambe apesi biso » (savoir protéger et mieux gérer la creation).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire