Devant
cette épreuve, Seigneur, fais grandir en nous la foi, l’espérance
et
la charité
(cf.
Lc 17, 5 ; 1 Cor 13, 13)
Message aux
prêtres, aux fidèles Catholiques du diocèse d’Inongo et aux personnes de bonne
volonté face à la pandémie du Coronavirus (Covid-19)
Chers
Frères et sœurs,
La
Paix du Christ soit avec vous !
1.
Depuis plus de trois mois, nous suivons l’évolution de la
maladie due au coronavirus et son expansion sur tous les continents. Notre pays a connu ses premiers cas il y a
plus d’une semaine. Même si cela n’est
pas notre souhait, ces cas vont augmenter dans les jours qui suivent. Plusieurs pays ont pris des dispositions pour
limiter cette pandémie. Hier, le 18 mars
2020, les autorités de l’état ont pris un certain nombre de mesures qui
touchent nos célébrations et notre vie d’église.
2.
Je voudrais nous inviter à souscrire aux décisions du
gouvernement et à suivre scrupuleusement les conseils donnés par les services
de santé du pays pour nous protéger nous-mêmes et protéger les autres. A titre d’exemple, se laver régulièrement les
mains avec du savon, ne pas se saluer à la main, éviter les accolades ou
embrassades, garder une distance de 1 m au moins entre les personnes, tousser
dans le creux de son coude, etc.
Cependant, il ne faut pas céder à la panique, en se précipitant sur les
denrées alimentaires, que les commerçants n’en profitent pas pour augmenter les
prix sur le marché. C’est le moment de
vivre notre fraternité et notre solidarité.
Notre pauvreté peut nous enrichir si nous savons nous préoccuper des
autres et nous nous serrons les coudes dans la vigilance et discipline pour
l’intérêt général. Il faut de la
prudence et prendre des précautions. Nous sommes appelés à vivre
autrement notre proximité avec de nouvelles habitudes d’hygiène, avec l’appui
des corps soignants qui se dévouent déjà par vocation et par amour à soigner et
à sauver des vies humaines.
3.
Je m’adresse à vous, mes frères et sœurs, pour que la vie continue
au-delà de la précarité de notre système sanitaire et pour que chacun contribue
à protéger la vie de son prochain. Nous
vivons cette pandémie pendant le carême qui est un temps favorable pour prier,
jeûner et partager ce que nous avons avec ceux qui sont dans le besoin. Ne l’oublions pas, ne fermons pas notre cœur
et écoutons le Seigneur qui nous parle en ce temps liturgique.
4.
Suite à l’interdiction des rassemblements ou des célébrations
publiques de plus de 20 personnes, nous comprenons que nous ne pouvons plus,
entre autres, avoir des messes dans nos paroisses et le chemin de croix en
cette période de carême. Mais que ce
temps d’épreuves pour notre humanité soit le moment favorable pour nous de
prier davantage personnellement et en famille.
C’est ainsi que nous adorerons le Seigneur en esprit et en vérité, et
nous serons les vrais adorateurs que le Seigneur cherche (cf. Jn 4,
21-24). Ce temps d’épreuves est le
moment propice pour prier et supplier le Seigneur par l’intercession de nos
saints afin qu’Il épargne son peuple de cette calamité.
5.
En famille ou individuellement, la prière du chapelet est la
prière qui nous unira à toute l’Eglise en invoquant le secours de la Vierge
Marie qui ne peut être indifférente lorsque nous lui présentons nos joies et
nos peines, nos peurs, nos pleurs et nos espérances. Prenons le temps de prier ensemble et en
communion les uns avec les autres à partir de 19 heures.
6.
Que les prêtres soient attentifs aux besoins spirituels du
peuple de Dieu lorsque l’un ou l’autre viendra solliciter leur accompagnement à
travers le sacrement de réconciliation ou demandera de recevoir le viatique le
cas échéant. Que les prêtres prient et
célèbrent l’eucharistie quotidienne comme cela est prescrit et fassent monter
au Ciel la prière des fidèles, en demeurant particulièrement proches des
malades, des personnes âgées et de ceux qui sont abandonnés.
7.
Je nous invite à être attentifs les uns aux les autres afin
que personne ne se sente négligé ou stigmatisé.
Cette pandémie nous concerne tous, sans exception. C’est en étant solidaires et non solitaires
que nous pouvons, chacun là où il est, crier vers le Seigneur afin de sortir
vainqueurs de cette épreuve, en prenant les moyens humains et spirituels à
notre disposition pour être forts ensemble.
En ce sens, j’invite les communautés de base, les fidèles à s’organiser
et à penser aux prêtres qui ont besoin de leur soutien financier et matériel
pour leurs subsistances. Que notre
générosité ne s’arrête pas au seuil de nos églises, mais déborde du cœur qui
donne bien au-delà du temps limité d’une messe.
8.
Lors des funérailles, et là où cela est possible, que le
prêtre procède aux absoutes en présence d’un nombre très réduit de personnes en
gardant la distance requise pour l’édification du peuple de Dieu, la
consolation de la famille éplorée et le témoignage de la proximité spirituelle
de toute la communauté qui ne pourra pas y prendre part.
9.
Que les parents prennent soin de leurs enfants et continuent
leur éducation, leur formation humaine et spirituelle afin que ce temps ne
soit pas considéré comme des vacances, une perte de temps ou une occasion de
les laisser flâner et à ne rien faire.
10. Il est clair que nous ne pourrons
pas célébrer la semaine sainte et la Pâques comme les autres années. Nous comprenons que les souffrances du Christ
se manifestent à nous à travers les nombreuses personnes qui tombent malades ou
qui meurent du Covid-19 partout dans le monde.
Nous sommes invités à être en communion spirituelle avec elles et à
partager à travers elles la passion de notre Seigneur Jésus qui est venu pour
nous donner la vie en abondance, car il a vaincu la mort. Telle est notre foi, telle est notre
espérance.
11. La Pâques de cette année 2020
sera une Pâques spéciale, exceptionnelle à cause d’une situation jamais vécue
dans notre monde. Dans le silence de nos
cœurs, le Seigneur nous parle et nous adresse un message à tous pour améliorer
notre vivre ensemble et établir des relations fraternelles et familiales plus
approfondies, en communion avec l’humanité tout entière qui crie sa douleur
d’enfantement d’un monde meilleur et plus solidaire, sans distinction de
classes, de tribus, langues, peuples et nations.
12. Que Saint Joseph, dont nous
célébrons aujourd’hui la solennité, soit notre protecteur et notre gardien
comme il l’a été pour la Vierge Marie et l’Enfant Jésus. Que nos bienheureux Marie-Clémentine Anuarite
et Isidore Bakanja intercèdent pour notre pays afin que cette épreuve nous aide
à grandir dans la foi, l’espérance et la charité pour la plus grande gloire de
Dieu.
Je vous rassure de mes prières pour chacun de vous et
pour vos familles, et je compte sur les vôtres.
Avec ma bénédiction apostolique.
Fait à Inongo, le 19
mars 2020
En la Solennité de Saint Joseph
En la Solennité de Saint Joseph
Evêque d’Inongo
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