lundi 24 décembre 2018

Lettre pastorale Noel 2018


HOMELIE DE NOEL 2018
« Venez, Divin Messie, nous rendre espoir et nous sauver ! »
Lectures : Is 9, 1-3. 5-6 ; Tite, 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14

1.      Pendant quatre semaines, nous avons prié et chanté : « Venez, Divin Messie, nous rendre espoir et nous sauver … O Fils de Dieu, ne tardez pas, par votre corps, donnez la joie à notre monde en désarroi, … ».  Aujourd’hui, en cette nuit très sainte, la lumière a jailli de nos ténèbres, une lumière a resplendi sur les habitants du pays de l’ombre.  Un Enfant nous est né, un fils nous a été donné.  Dieu a prodigué la joie, a fait grandir l’allégresse et le peuple se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin.  Car, le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran ont été brisés.  Les bottes des soldats qui frappaient le sol, les manteaux couverts de sang, les voilà brûlés, le feu les a dévorés.  Unissant nos voix à celles des anges, chantons tous : Noël, Dieu vient sauver son peuple. Désormais, sa tristesse se transforme en joie, son cœur meurtri bondit d’allégresse, la justice et la paix régneront à jamais dans ses murs, dans son pays !

2.      Aujourd’hui, comme à chaque fête de Noël, nous nous demandons : pourquoi Dieu a-t-il envoyé son Fils Jésus dans le monde, en le faisant naître de la Vierge Marie ?  Dieu a envoyé son Fils Jésus pour nous sauver, pour être notre sauveur.  Nous sauver de quoi et pourquoi ?  Dieu vient nous libérer des ténèbres de la mondanité pour nous faire entrer dans la lumière de l’espérance.  Parce qu’il nous aime et vient nous rappeler notre vocation d’être ses enfants.

3.      En effet, Dieu a vu que l’homme, créé à son image, était défiguré par le péché, que certains se comportaient et se comportent comme Caïn face à son frère Abel, que certains se comportaient comme David, comparé par le prophète Nathan à l’homme riche qui avait beaucoup de brebis et des bœufs, et qui a préféré prendre la brebis du pauvre pour donner un festin à son ami (2 Sam 12, 1-10).  Dieu a vu que certains se comportaient (et se comportent) comme Jézabel qui, avec la complicité des anciens et des magistrats de Jizreel, a fait tuer Naboth pour ravir sa vigne au profit de son mari Hacab, roi de Samarie, qui voulait agrandir son champ (1 R 21, 1-19).  Dieu a vu que certains se comportaient comme ces commerçants malhonnêtes qui augmentent le prix et faussent les balances pour tromper, pour acheter les pauvres pour de l’argent (Amos 8, 4-7).  Dieu a vu que certains se comportaient comme ce juge qui ne craignait pas Dieu et n’avait d’égard pour personne et ne voulait pas rendre justice à la pauvre veuve (Lc 18, 2-5).  Dieu a vu notre comportement comme les collecteurs d’impôts à qui Jean Baptiste demandait de n’exiger rien au-delà ce qui leur est ordonné, comme les soldats à qui il demandait de ne commettre aucune extorsion ou fraude envers personne, et de se contenter de leur solde (Lc 3, 11-14).  Dieu a vu que certains se comportent comme Hérode en tuant les innocents.  Oui, Dieu a vu que la haine avait envahi les cœurs des hommes, que l’égoïsme, la soif du pouvoir, de l’argent, des biens matériels amènent certains à tuer, à voler et font des biens périssables leurs trésors.

4.      Dans son immense amour pour l’homme, il a choisi de venir partager notre condition d’homme, excepté le péché, pour sauver l’humanité du péché de l’orgueil et de la suffisance.  En son Fils Jésus, Dieu a choisi d’habiter parmi nous, pour devenir l’un de nous, l’un des nôtres en vue de notre salut.  Il s’est fait homme pour que nous devenions ses enfants, pour que nous partagions la condition divine de son Fils.  Dieu vient dans notre monde pour que notre monde devienne sa demeure, pour que le cœur de l’homme accueille Dieu.  Vivant avec nous, il partagera nos peines, nos joies, nos espoirs et nous enseignera à vivre de l’amour qu’il a appris de son Père.

5.      Aujourd’hui, à Noël, Dieu prend le visage d’homme et nous crée réellement à son image.  A Noël, l’homme est reconnu vraie image de Dieu.  Désormais, nous ne pouvons plus regarder l’homme, notre prochain, que sous cette condition.  Mon prochain incarne le visage de Dieu, je dois reconnaître en tout homme la présence de Dieu.  Dieu n’habite pas seulement parmi nous ; il habite en moi, il habite en mon prochain.  Offenser l’homme, faire du mal à l’homme, c’est offenser ou faire du mal à Dieu.  Le respect de Dieu appelle le respect de l’homme, de sa vie, de ses droits les plus fondamentaux, de sa dignité, de sa liberté de vivre dans la paix et être heureux toujours et partout.

6.      Dieu a envoyé son Fils Jésus parmi nous dans la pauvreté, dans la simplicité, couché dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la ville, mais aussi dans les cœurs des hommes.  Ainsi, Il voulait nous montrer que la richesse de l’homme n’est pas dans ses biens, dans son pouvoir, mais dans sa capacité à accueillir le prochain avec un cœur ouvert et sincère, simple, humble et disponible, comme les bergers, afin que l’autre, le prochain grandisse et s’approche davantage de l’Unique source de tout bien, de toute richesse qui vaille la peine d’être désirée et (re)cherchée, c’est-à-dire Dieu.  La pauvreté du cœur devient ainsi la condition véritable pour accueillir Dieu, pour que l’homme s’ouvre à Dieu et à son prochain.

7.      Et si nous ouvrons nos cœurs pour l’accueillir véritablement, nous quitterons les ténèbres de l’égoïsme, de la haine, de la vaine gloire pour devenir des fils et des filles de lumière, et notre monde sera rempli de joie qu’apporte l’Enfant Jésus.  Alors, nous deviendrons un peuple capable de partager les richesses dont Dieu a fait de nous des intendants, des gardiens pour le bien de tous ; nous deviendrons alors un peuple capable d’aimer, un peuple ardent à faire le bien.  Alors, nous construirons ensemble un pays où régneront la justice et la paix.


8.      Parce qu’ayant Dieu en nous, parce qu’il habite parmi, notre pays ne sera plus plongé dans les ténèbres, nos cœurs ne seront plus habités par l’obscurité, par la peur et l’incertitude créées par les ambitions démesurées des mortels qui se croient éternels.  Mais, en accueillant l’Enfant Jésus, nous nous ferons petits, humbles, et nos vies, nos cœurs, notre pays seront illuminés par la lumière de l’amour de Dieu qui nous guidera sur les chemins de la paix, de l’espérance qui fait de nous des hommes libres, et non esclaves du péché, encore moins esclaves de celui ruse, qui trahit et qui défigure l’homme créé à l’image de Dieu.

9.      En toute humilité, allons contempler l’Enfant Jésus qui vient transformer nos vies, nous apporte la paix et nous fait entrer dans la lumière de l’espérance où notre joie ne s’éteindra jamais plus.  Que nos cœurs soient des crèches où l’Enfant Dieu habitera pour la joie du monde.

10.  A vous tous, à vos familles, j’accorde ma bénédiction pour une Joyeuse fête de Noël et une heureuse Année 2019, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Amen.






Mgr Donatien Bafuidinsoni, SJ.
Evêque d’Inongo

« En tout, aimer et servir  »                           

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