mercredi 25 janvier 2017

A Orval pour l'anniversaire du décès du père Yowani

25 Janvier 2012- 25 janvier 20017
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Homélie à l’occasion du 5ème anniversaire du décès de Ya Yowani
( par l'abbé Albert kenkfuni)
Comme les années passent vite. Voilà déjà 5 ans que notre cher Frère Yowani nous a quittés pour la maison de Notre Père qui est au Ciel. Le fait qu’il ait rendu l’âme le 25 janvier n’est pas si anodin. Car c’est le jour où l’on clôture, chaque année, la semaine des prières pour l’unité des chrétiens. Justement, Ya Yowani reste pour nous l’icône de l’unité. Beaucoup d’entre nous l’ont estimé comme notre rassembleur. Pendant sa vie monastique ici à l’abbaye Notre-Dame d’Orval, il nous a donné l’exemple de la fraternité sans frontière, de l’attention soutenue, de l’amitié sans discrimination, en nous réunissant autour de lui ; notamment à l’occasion de chaque week-end des familles des moines.
Cette aura a donné naissance à tout un clan constitué non seulement des membres de sa famille biologique, mais aussi d’autres familles dont la famille diocésaine d’Inongo, la famille des originaires du Congo-Kinshasa et d’Afrique, ou encore la famille constituée des amis, des proches, des connaissances et de tant d’autres sympathisants de toute race, de toute langue et de toute culture qui gravitaient autour de lui. Et chacun trouvait de la place dans son cœur.
Les abbés José Monsengo, Albert Kenkfuni et  Onésime Muyembe
En nous rassemblant ainsi autour de lui, il devient justement notre icône de l’unité et notre référence en fraternité-solidarité négro-africaine. Car, en Yowani, chacun se retrouve, qui comme sœur ou frère consanguin ; qui comme ami ou sœur/frère du cœur ; qui comme confrère dans le sacerdoce ; qui comme ‘‘mwana Maindombe’’ ou ‘‘ndeko na biso ya RDC’’ pour ne pas dire comme ‘‘mwana mboka’’; etc. Il ne sera pas exagéré de dire qu’en nous précédant dans l’au-delà, Yowani devient notre ‘‘ainé’’ non seulement dans la foi au Dieu de Jésus Christ, mais aussi ‘‘l’ainé fondateur d’un nouveau clan’’ ; osons l’appeler ‘‘le clan Yowani’’.
Cette option fraternelle de solidarité, parmi tant d’autres vertus et valeurs qui ont caractérisé sa vie, Frère Yowani en a fait montre depuis sa prime enfance. En effet, son comportement digne de ce nom lui a valu quelques appellations éloquentes, en l’occurrence : ‘‘Di Jean’’, ‘‘Jean mosantu’’, ‘‘Ya Jean’’, ‘‘Ya Yowani’’… Ce sont autant d’expressions qui reflètent la bonté dont débordait son cœur. Ces désignations révèlent combien il était épris des valeurs de convivialité, de compassion, d’empathie, sans oublier sa piété originale. Il appréciait sympathiser avec tout le monde et arrivait parfois à prendre sur lui le fardeau d’autrui. On peut dire qu’il incarnait le profil aussi bien de la sainteté aux yeux des siens que de la fraternité et amitié sans frontière pour d’autres. On y voit l’écho de la bonté du cœur ; le cœur que l’Africain considère comme la source des actes humains. Ce sont là des bases solides qui ont fait de lui un artisan de l’unité qu’il nous a léguée.
 
  En plus, ce n’est pas si insignifiant qu’il ait rendu l’âme le 25 janvier, le jour où l’Eglise qu’il a servie fidèlement jusqu’au bout, célèbre la conversion de l’apôtre Paul ; laquelle conversion est devenue paradigme et proverbiale. Car, la conversion de Ya Yowani du protestantisme au catholicisme n’était pas statique. Ce fut toute une dynamique positivement progressive dont l’accès au sacerdoce et la consécration à la vie monastique constituent des preuves éloquentes. Cet itinéraire spirituel du Frère Yowani cadre avec la montée vers la perfection. Il visait toujours plus haut et plus loin dans la recherche de Dieu pour mieux Le servir en servant ses sœurs et frères humains dans le Christ. Ce fut sans doute là sa façon héroïque de répondre à l’appel du Seigneur dont il est question dans la recommandation suivante de Jésus : « Devenez parfait comme votre Père céleste est parfait ». Et Vatican II en fait l’écho dans son décret ‘‘Perfectae caritatis’’. Ce n’est pas le lieu d’entrer en détail. Pour l’essentiel, Frère Yowani nous laisse encore là un repère pragmatique et une référence interpellante. Ainsi appartient-il à chacun d’assumer au quotidien de façon croissante sa conversion au Dieu de Jésus-Christ.
 Tout compte fait, on peut dire qu’en mourant le 25 janvier, le jour de la clôture de la semaine des prières pour l’unité des chrétiens et de la fête de la conversion de Saint Paul, Frère Yowani nous interpelle à plus d’un titre. D’une part, il nous convie providentiellement à faire mémoire de ses attitudes du rassembleur et de le considérer à bon droit et à juste titre comme l’icône de l’unité. Et d’autre part, il nous invite à prendre au sérieux notre conversion baptismale ; surtout d’éviter de dérapage à l’ère où poussent comme des champignons les sectes de tout bord. Dans l’ensemble, il nous appartient de devenir des garants de cette unité pour sauvegarder ce précieux héritage et d’assumer, dans l’élan d’une conversion dynamique et sincère, son sens de fraternité, de solidarité, de convivialité, d’amitié, d’empathie, … à l’égard de tout être humain en général et à l’égard de nous, ses sœurs et frères, amis, proches, connaissances, sympathisants, de toute culture et toute race, qui avons joui de l’opportunité de le côtoyer, de le croiser sur cette terre, de vivre d’une façon ou de l’autre avec lui.
Ainsi d’un seul élan du cœur, louons, à l’occasion du 5ème anniversaire de sa mort, le Seigneur qui nous l’a donné en le mettant sur le chemin de notre existence terrestre. Car, à l’instar de Job dans l’Ancien Testament, nous pouvons proclamer, ici et maintenant, à notre tour et avec conviction : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a retiré. Que le nom du Seigneur soit loué ». Oui, bénissons le Seigneur pour tant des merveilles accomplies dans la vie tout simple et exemplaire de notre cher Yowani.
Que tant des biens que notre bien-aimé Frère Yowani a accomplis avec tant d’amour fraternel soit pour lui une source d’abondantes grâces, de sorte que le Seigneur Jésus le compte désormais parmi les bénis et les élus de Dieu le Père au Paradis. Et d’auprès de Dieu, que le Frère Yowani intercède pour l’unité des chrétiens ; qu’il prie pour la famille et pour nous tous afin que chacun se réconcilie avec lui-même, avec les autres et avec le Seigneur, notre Dieu. Ainsi déployer des efforts, avec la grâce de Dieu, pour devenir des artisans de la réconciliation et de l’unité, c’est aussi le prix à payer pour honorer désormais, en acte et en vérité, la mémoire de notre bien-aimé Yowani.
Que Le Dieu d’amour que notre cher Frère Yowani a servi nous comble d’abondantes grâces de conversion et nous garde unis pour toujours dans le Christ Jésus. Amen !
( Abbé Albert Kenkfuni)
****Le même mois de Janvier nous rappelle aussi le décès des abbés Ignace Ngazain (le 6 Janvier) et Basile Mputu ( le  13 janvier), il y a 13 ans passés.
Bapema na boboto

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