MESSAGE DE PAQUES 2015
AUX
FRERES ET SŒURS DU DIOCESE D’INONGO
« N’aie pas peur. Je suis le Premier et le
dernier ; Je suis le Vivant » (Ap.1, 17-18)
Devenons en Jésus-Christ de véritables
«combattants de la vie » : sans peur ni mensonge.
Frères et sœurs bien
aimés,
Alléluia.
Le Christ est ressuscité. Il a vaincu la
mort. Paix à vous et bonne fête de la Résurrection du Seigneur ! Que
Jésus-Christ, le Vivant, fasse de nous de véritables vivants: ceux et
celles qui vivent réellement et intensément en Lui et communiquent cette vie
aux autres et au monde avec assurance et détermination dans la vérité.
Chers frères et sœurs,
Tout
au long de sa vie, selon les Evangiles, Jésus a mené un combat sans répit contre
la mort ou toute forme de mort qui
menace ou détruit la vie de l’homme. De tout homme et de tout l’homme. Jésus
est un passionné de la vie humaine. Il est surtout passionné de la vie de ceux
qui sont malades, blessés dans leur dignité, opprimés de diverse manière,
marginalisés. La personne à guérir ou à sauver, voilà son souci premier, avant
celui de la loi à faire respecter(Mc 3, 1-6). Cette attitude lui a attiré
beaucoup d’ennuis de la part des « gardiens de l’ordre(ou désordre)
établi». Mais, sans peur ni tergiversation, Jésus a tenu tête à ses
adversaires, les accusant même de dureté de cœur (Mt 12, 1-8). Il a poursuivi
son chemin, ce style de vie lui inspiré par l’Esprit (Lc 4, 30). Un jour, Jésus
en route vers Jérusalem avait envoyé une délégation devant lui dans un village
des samaritains. Ceux-ci ont refusé de l’accueillir parce qu’il allait à
Jérusalem. Alors deux de ses disciples, Jacques te Jean demandent à Jésus de
leur ordonner de faire descendre le feu du ciel sur ces gens méchants. Jésus
les réprimande sévèrement pour cette intolérance (Lc 9, 54-56).
A
travers les Evangiles, on voit aussi Jésus continuellement en voyage. Jésus est
en marche. Il est un infatigable itinérant qui invite ses disciples à aller
ailleurs(Mc 1, 38) à la recherche de la brebis perdue (Lc 15, 1-7). Jésus ne
veut perdre aucun de ceux que le Père lui a donné ( Jn 6, 39) : c’est la
mission qu’il a reçue du Père. Il l’accomplira jusqu’au bout… Voilà pourquoi
Jésus dénonce avec énergie l’attitude de soi-disant « bergers » qui
sont en fait « des pasteurs de la mort ». Ils sont des « voleurs et des brigands» : « ils sont là pour voler, pour
tuer et pour détruire » (Jn 10, 10). Il dénonce également
des « bergers mercenaires », ceux qui, devant le danger
abandonnent le troupeau et s’enfuient. Ils ne sont pas concernés par la vie du
troupeau. C’est plutôt l’argent ou d’autres intérêts qui les motivent (Jn 10,
12-13). Jésus se définit lui-même comme le
vrai berger, qui ne vit que pour le troupeau et livre sa vie afin que le
troupeau vive (Jn 15, 13).
Le
secret de cette passion de Jésus pour la vie des autres et spécialement des
exclus, vient de sa relation unique avec le Père, source de la vie (Jn 17, 21).
Personne ne peut livrer sa vie jusqu’au bout pour les autres s’il n’est pas
habité par la vie même de Dieu. Communiquer à tous la vie du Père est pour
Jésus une mission essentielle qu’il a reçue. Il veut l’accomplir, quel que soit
le prix à payer. Le faire est pour lui aussi nécessaire que l’est la nourriture
pour notre vie humaine (Jn 4, 34). Face à sa mort injuste et violente, Jésus
déclare : « personne ne prend ma vie. Je la donne de
moi-même » (Jn 10, 18). Il assume cette mort comme une offrande de sa vie.
Il ira jusqu’au bout ; il veut s’identifier au dernier des hommes sur la
croix, afin qu’aucun être humain ne soit privé de vie, aussi basse soit sa
condition de déchéance .
Tant
d’amour livré pour la vie des autres ne pouvait rester méconnu et enfoui sous
terre. Le Père de vie dont il a été le témoin fidèle jusqu’à l’extrême, l’a
ressuscité. Il l’a constitué Seigneur, devant qui « tout genou
fléchit au ciel, sur terre et aux enfers et que toute langue proclame :
« Jésus-Christ est Seigneur, pour la gloire de Dieu le Père »
(Phil.2, 10-11).
Chers
frères et Sœurs,
Célébrer
la Pâques du Seigneur, c’est pour nous, célébrer le grand passage qu’a vécu par
amour le Fils de Dieu devenu notre frère. Il a voulu vivre notre condition
humaine jusqu’au bout, jusque dans la mort, lieu de l’éloignement le plus
ressenti avec Dieu et les autres, éloignement dû au péché. En brisant la mort
par sa résurrection, il nous fait communier à sa propre vie, la vie divine. De
qui ou de quoi pourrons-nous avoir peur ? (Ps. 26, 1). Il est « avec
nous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20).
Célébrer
la Pâques du Seigneur, c’est pour nous, consentir à la mission de
devenir « porteurs de vie » comme l’a été Jésus tout au long de
sa vie en Palestine. Porteurs de vie spécialement pour tous "les
blessés de la vie sur nos routes humaines". « Comme le Père m’a envoyé, moi
aussi je vous envoie. Et il souffla sur eux en
disant : « recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 21-22). Habités
par son souffle de vie, nous recevons la mission de pénétrer le monde de la
détresse et des ténèbres pour faire réveiller à la vraie vie ceux qui gisent
dans la souffrance et dans le monde du mensonge. Nous en devenons capables
grâce à la puissance de l’Esprit en nous (Rm 5, 5).
Chers
frères et Sœurs,
Tous
nous aimons la vie. Nous voulons vivre… et vivre intensément. Mais en regardant
autour de nous, dans notre diocèse, dans notre pays, combien de nos frères et
sœurs humains sont devenus comme un peuple d’orphelins ! Livrés et
abandonnés à leur triste sort. Sans aucun regard de miséricorde. Plusieurs
autres sont opprimés par des gens injustes et sans scrupule, des « vendeurs de bonheur » qui ne
cherchent que leurs propres intérêts ; des soi-disant prophètes qui
cachent leur soif de meurtre sous les paroles des gens illuminés.
Au
nom du Seigneur Jésus le Vivant, je vous demande, chers prêtres, chers frères
et sœurs consacrés, chers parents chrétiens, chers jeunes gens et jeunes filles
qui vous déclarez chrétiens, je vous demande de cesser de ne chercher que votre
propre bonheur quand les autres sont devenus comme des « cadavres
vivants », sortons, allons vers ceux qui sont rejetés dans les
périphéries : c’est l’appel du Pape François aujourd’hui à toute l’Eglise.
Il est aussi urgent de casser ce que le Pape François appelle « la
globalisation de l’indifférence ».
Frères
et Sœurs bien aimés,
Bonne
fête de la Résurrection ! Soyons des hommes et des femmes ressuscités qui
donnent vie à tous ceux qui sont fatigués et désabusés de la vie, au nom du
Seigneur Jésus le Vivant, soyons des vivants pour la gloire de Dieu et le bien
de tous, soyons une bénédiction pour les autres !
Fait
à Inongo, le 04/04/2015
+Mgr
Philippe NKIERE KENA,
Evêque d’Inongo
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