C’était le 15 Aout 1999, le jour de notre ordination sacerdotale à Nioki. Un jour difficile à oublier. Je me rappelle de tous les évènements de ce jour comme si ce fut hier. L’ordination sacerdotale, un événement important pour un diocèse, pour l’Eglise.
Tôt le matin, quand il faisait encore noir, on entendait des bruits des personnes qui allaient prendre place à l’endroit prévu pour la messe. En ouvrant la porte, j’avais noté qu’il y avait du brouillard, véritable signe de “ Eyenga ya Maria” ( Assomption).
Puis ce fut la messe, la longue procession des choristes et des prêtres. Nous devions passer au milieu de la foule. Je revois la joie de ceux qui nous ont soutenus durant tout le parcours, la joie des parents et de toute la famille.
Un fait difficile à oublier pour moi: après la litanie des saints, quand je me suis levé, en regardant la foule, je n’ai plus vu ma famille et de loin, j’ai aperçu mon jeune frère qui courrait. J’ai compris qu’il était arrivé quelque chose. L’abbé Alidor Nzeke , le cérémoniaire, vient me souffler à l’oreille que maman a piqué une crise et qu’il n’ ya rien de grave. Tout est sous contrôle des médecins. Oui, c’était l’émotion mêlée à la chaleur... elle qui depuis des années ne rêvait plus que cette ordination…
Puis ce fut l’ordination. Les abbés à l’autel étaient très concentrés. Mgr un peu plus que tous. On se demandait s’il était encore en contact avec nous. Le moment était très solennel. Et quand l’abbé Nzeke a annoncé à la foule que nous étions désormais prêtres ( à 9h42), on entendit des cris de joies, mes sœurs pleuraient. L’abbé Jacques Mpia était chargé de me faire endosser la chasuble. Je fus en stage chez lui, il prenait ainsi la lourde responsabilité du “oui” du rapport positif fait à mgr l’évêque.
A ce moment, la chorale chantait: Tozwi Nganga Nzambe, Tozwi Nganga Nzambe, tata wa milimo, tata wa milimo ( nous avons un prêtre, un père spirituel). La chorale était composée des choristes de toutes les sous paroisses. Ils étaient plus de 100. L'abbé José Mamfisango était curé de Nioki et président du comité organisateur de cette ordination. C'était une réussite.
Les larmes me coulaient des yeux, je songeais à la grande responsabilité que je venais de prendre devant Dieu et les hommes : mes mains qui toucheront désormais le corps du Christ, ma bouche qui prononcera les paroles qui changeront la substance des choses ( du pain au corps du Christ, du vin au sang du Christ….), la médiation que je dois faire pour les choses qui concernent Dieu, le défis d'etre motif de consolation et d'espoir pour notre peuple…
Un peu de peur au cœur mais le fait que j’étais consacré prêtre le jour de l’Assomption de la Vierge me consolait… c’était un sacerdoce marial, sous le manteau de la Vierge…. Je lui disais dans mon cœur : le trésor de la mère appartient à l’enfant, tes vertus et ton amour sont pour nous tes fils, Maria, monstra te esse Matrem….( omilakisa ‘te ozali mama)…… voilà passé déjà 10 ans.
Jusque là, elle ( la Vierge Marie) s’y prend très bien, elle est allée même au delà des attentes….
Je lui dirai toujours mon chant de reconnaissance: molimo mwa ngai, mokokumisa mokonzi.
Laus Deo Mariaeque
Jean-Willy BOMOI
Abbé d'Inongo à Rome
10 ème anniversaire de mon ordination sacerdotale
Nioki le 15.8.1999Rome le 15.8.2009
1 commentaire:
Heureux etes vous car le Seigneur vous a choisis pour oeuvrer dans sa vigne. Que l'Esprit Saint vous dirige toujours afin de toujours ramener a Dieu les brebis perdus
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