De la désignation à la célébration du centenaire d’évangélisation de la Mission Ste Croix/Bokoro
Il n’y arien de nouveau sous le soleil, disent les historiens, sauf que l’humanité n’a pas la mémoire de l’histoire. Ignorer l’histoire d’un peuple dont on est issu, revient à ignorer sa propre identité culturelle. Ainsi que le disait le célèbre écrivain malien Amadou Hampaté Ba : « un peuple qui oublie son histoire est condamné à la revivre d’une manière pire encore ».
Il n’y arien de nouveau sous le soleil, disent les historiens, sauf que l’humanité n’a pas la mémoire de l’histoire. Ignorer l’histoire d’un peuple dont on est issu, revient à ignorer sa propre identité culturelle. Ainsi que le disait le célèbre écrivain malien Amadou Hampaté Ba : « un peuple qui oublie son histoire est condamné à la revivre d’une manière pire encore ».
Pour le cas d’espèce, l’histoire de l’Evangélisation du Mai-Ndombe constitue une source d’information intarissable à laquelle nous devons nous abreuver tous pour orienter la seconde étape de la nouvelle évangélisation que nous venons d’amorcer.
Au lendemain de la grande célébration du centenaire d’Evangélisation du Mai-Ndombe, au diocèse d’Inongo, un autre rendez-vous liturgique d’importance non moins négligeable pointe à l’horizon. Dans la mission catholique Ste Croix de Bokoro, des grand-messes se préparent pour célébrer les cent ans prochains d’une histoire missionnaire, commencée en 1907 à Inongo, par le Révérend Père Emile Geens, histoire qui conduit à la fondation de la mission catholique de Bokoro en 1910 par le Révérend Père Jules Denis.
Au lendemain de la grande célébration du centenaire d’Evangélisation du Mai-Ndombe, au diocèse d’Inongo, un autre rendez-vous liturgique d’importance non moins négligeable pointe à l’horizon. Dans la mission catholique Ste Croix de Bokoro, des grand-messes se préparent pour célébrer les cent ans prochains d’une histoire missionnaire, commencée en 1907 à Inongo, par le Révérend Père Emile Geens, histoire qui conduit à la fondation de la mission catholique de Bokoro en 1910 par le Révérend Père Jules Denis.
Notre but, dans les lignes qui suivent, n’est pas de relater les récits historiques des premiers missionnaires du Lac Mai-Ndombe, encore moins ceux de la mission de Bokoro, en pays de Sakata, mais seulement de porter à la mémoire collective des fils et filles du coin que nous avons tous la responsabilité historique d’apporter chacun sa pierre pour l’édification du nouveau Mai-Ndombe. Et pour ce, nous devons « réinterpréter les Ecritures », c’est-à-dire jeter un regard toujours renouvelé sur notre histoire missionnaire en vue d’en tirer les nouvelles orientations dans lesquelles, tôt ou tard, on cherche à engager l’Eglise-Famille d’Inongo.
1. Un regard sur l’histoire missionnaire de Ste Croix Bokoro
Fondée en 1910, par le valeureux et vaillant missionnaire, le Père Jules Denis de la congrégation de Scheut, la Paroisse Ste Croix de Bokoro se présente comme une grande Eglise au milieu du village. L’aspect historique de ses édifices : ses écoles primaires et secondaires, sa grande cathédrale aux aspects gothiques, son grand hôpital, son presbytère centenaire, sans citer le Petit Séminaire de Bokoro, l’institut de Bokoro, le Lycée Ste Thérèse de Bokoro, et d’autres encore, témoigne de sa vétusté en tant que Mission-mère ayant servi de plaque tournante dans la fondation de plusieurs postes de mission chez le peuple Sakata. Bokoro, cité aux allures chrétiennes, a servi de point de départ pour la création des missions de Ste Thérèse Makaw en 1929, celle de Notre-Dame Assomption de Taketa en 1928, celle de Kutu en 1935, par le même Père Jules Denis, celle de Mushie en 1935, Tolo, St Jean Apôtre en 1959 et Sanga-Sanga Ste Famille en1966.
A l’année prochaine 2010, la Paroisse Ste Croix de Bokoro atteindra ses 100 ans d’existence. C’est pour dire que nous sommes désormais devenus une Eglise mure, adulte. Nous sommes passés du temps de l’implantation de l’Eglise (jus commissionis) au temps de l’érection d’une église locale autonome et universelle (jus missionis). Tout comme un homme adulte se prend en charge, ainsi l’Eglise locale de Bokoro, adulte dans sa « constitution » et son implantation devrait se prendre en charge pour s’autosuffire. Mais cette autosubsistance devrait se faire dans la communion avec la hiérarchie locale dans la solidarité, le partage ainsi que dans la coresponsabilité.
De même, au soir de la célébration de ses 50 ans d’indépendance, notre pays, la RDC, a encore besoin de fils et filles « leaders », des esprits capables de tirer du neuf de l’ancien, de tirer du vin nouveau à partir des vieilles outres. Et la préparation du centenaire d’Evangélisation de Bokoro, tombe la même année où l’Etat Congolais se prépare à mettre sur pied un comité organisateur du cinquantenaire de son indépendance politique. Le centenaire d’Evangélisation de la Mission Ste Croix de Bokoro tombe donc à point nommé. Car après avoir fêté son jubilé d’or (50 ans) en 1960, année de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale, Ste Croix prépare son centenaire d’Evangélisation à la même année où nous fêterons les 50 ans d’indépendance nationale. En d’autres mots, le centenaire de Bokoro devra être un véritable Kaïros, un moment favorable pour les fils du terroir de tourner le dos à l’histoire pour inventer de nouvelles formes de vie ecclésiale et missionnaire. Nous sommes tous appelés à jeter de nouveaux jalons pour la nouvelle évangélisation en profondeur.
2. Les jalons de la nouvelle évangélisation
Un regard rétrospectif dans l’histoire de l’Evangélisation du Lac Maï-Ndombe nous a permis de voir que le premier centenaire a été l’œuvre de nos prédécesseurs, les missionnaires étrangers. Le deuxième centenaire devra être l’œuvre du travail des autochtones eux-mêmes. Autrement dit, l’heure est grave désormais. Voici venue l’heure de grandes responsabilités historiques devant Dieu et devant les générations futures. En effet, peut-on affirmer que les heurs et les malheurs que vivent nos populations sont voulus et décidés d’avance par le Bon Dieu ou bien c’est, à coup sûr, le résultat hérité d’une histoire faite des mains humaines, laquelle histoire est encore à faire et à parfaire ? L’histoire d’un peuple semble-t-il, n’a jamais été close, bien au contraire elle a toujours besoin d’autres et de témoins capables d’ouvrir de nouveaux horizons, d’inventer de nouvelles pistes de solution aux problèmes sociaux, pour inventer de nouveaux espaces de vie.
La tâche de penser une nouvelle évangélisation qui assume les différents maux qui assaillent l’homme du Maï-Ndombe est plus qu’une urgence. La crédibilité du christianisme au Mai-Ndombe consiste dans l’invention de nouvelles manières de lire l’Evangile du salut au fil du temps.
Nos prédécesseurs dans la foi, nous ont légué une histoire que nous devons mener à son accomplissement. Au milieu de vagues de bonheur et de malheur qui peuvent nous arriver dans la vie, l’essentiel, pour nous chrétiens actuels, c’est de garder notre cap de croyant, gardant les yeux fixés sur la croix salvifique Jésus-Christ, Notre proto-ancêtre dans l’œuvre de l’Evangélisation. L’Evangélisation en profondeur constitue désormais le cheval de bataille de l’Eglise Famille de Dieu qui est à Inongo. N’ayons donc pas peur, avançons en eau profonde !
3. Quelques traits caractéristiques de la nouvelle Evangélisation.
La mission évangélisatrice se fait dans le temps et dans l’espace. Hier, c’était Nosseigneurs Jean Van Cauwelaert, pasteur et visionnaire, Léon Lavabo, vieillissant ils fructifient encore tous les deux, aujourd’hui c’est Mgr Philippe. Nous sommes donc tous les maillons de cette longue chaîne qu’est la première Evangélisation. Et nous devons continuer à produire d’autres maillons pour prolonger la chaîne. Mais pour y parvenir il faut proposer quelques orientations. Celles-ci peuvent être nombreuses. Néanmoins, on peut en proposer quatre, sans lesquelles il serait difficile de reconnaître la présence du Christ sur notre parcours historique.
1° Le premier trait concerne sa manière en tant que prêtre d’être en relation avec la famille biologique. A l’exemple de nos premiers missionnaires, nous, pionniers de la nouvelle Evangélisation devrons apprendre à « quitter » nos membres de familles respectives pour travailler d’abord au profit de la grande famille de Dieu qui est le Diocèse d’Inongo, sans, bien sûr, nier nos socles familiaux. Quand la conscience commune nous invite au même sort ; il nous faudra donc renforcer nos structures communautaires en évitant les tendances trop individualistes. En fait, très souvent dans le camp pastoral, on est en présence de pressions parentales ou collectives dont il devient souvent impossible d’entrevoir un pouvoir de penser et d’agir libre. Très souvent, nous travaillons plus, chacun pour ses propres avantages que
pour l’ensemble du bien des structures communautaires.
2°Le deuxième trait touche aux conditions matérielles d’existence telles que la civilisation et la technologie actuelle nous les offrent. Il s’agit moins du mépris ou de la négligence de biens temporels, encore moins leur dépréciation que la considération de leur juste valeur. Nos vaillants missionnaires nous ont laissé un vibrant témoignage de détachement vis-à-vis des biens matériels au d’un amour plus profond pour le travail de l’Eglise.
3°Quant au troisième trait, il s’agit pratiquement du sens d’honneur du sacerdoce qu’il faudra avoir. Chacun de nous pourra faire l’effort de devenir un « leader » sacrifié pour redorer le blason de l’identité du prêtre longtemps ternie. Il s’agit surtout de promouvoir un sens d’identité sacerdotale en tant que semeur de la vie, et de la vie en abondance.
4°Le dernier trait, le quatrième, et le plus important, est d’accorder une grande valeur à l’homme. Car la mission du Christ a pour but de recréer l’homme. Pour cela, il faudra restituer à l’homme sa valeur et sa dignité, bref son « moi » perdu ; afin qu’il se comporte à l’image de Dieu.
Bref, à l’occasion de la célébration du centenaire de nos paroisses, nous devons repenser nos manières de vie, changer nos mentalités basées sur le « statu quo » et inventer de nouvelles manières d’être avec Dieu, les autres ainsi que le monde.
Abbé Marcel NDWAYA TATI
Professeur au Petit Séminaire et vicaire dominical à Ste Croix (Bokoro)
1 commentaire:
Bjr Mr l'Abbé Marcel NDWAYA TATI
Merci pour cette reflèxion sur l'histoire de notre Diocèse cela n'est pas toujour une affaire de vous prêtres ni moins même des soeurs religieuses mais plutôt de nous tous.
Souvent dans mes interventions dans le net je déplore toujour ce manque de communication de histoire de notre Diocèse cela pouvait se faire dans les documents que les chrétiens peuvent lire de temps en temps pour leurs connaissances mais hélas rien n'est fait même dans des éditions comme Pauline, Afrique Echo.
Donc je voudrais dire que le Diocèse peut vraiment s'organisé pour avoir un service de communication éfficace pour la diffusion des infos de notre Diocèse même dans l'émission Télévisée Echo de nos Diocèses rien sans faire de polémique les ordinations et les diaconat et autres activités qui pouvaient être objet de diffusion rien par rapport aux autres Diocèses du pays.
Juste ma réflèxion
Informaticien Donatien BILE
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