samedi 5 avril 2008

STRESS EN MILIEU RELIGIEUX. Cas des prêtres africains....

STRESS EN MILIEU DE TRAVAIL RELIGIEUX
Cas des prêtres africains en ministère dans l’Archidiocèse d’Ottawa


Introduction
Le choix de ce sujet est commandé par deux raisons. La première est ma proximité d’un de mes amis prêtres africains, dont j’ai l’occasion de partager les préoccupations liées à son expérience de stress et les conséquences désastreuses de celle-ci sur son état de santé actuel. La deuxième raison est le prétexte que cette étude de cas m’offre de mobiliser quelques outils conceptuels pour analyser et comprendre un problème qui constitue un défi et un enjeu crucial pour les membres du clergé de ma communauté. .Mon objectif est d’amorcer une réflexion à même de sensibiliser autant les prêtres africains eux-mêmes, non vaccinés contre le stress au travail, dans un contexte socioculturel différent que les responsables de leurs Églises d’origine et d’accueil.
Le contenu de cette étude s’articule sur six points, la définition de la notion de stress, le problème de stress, l’identification de l’organisation religieuse employeuse, la présentation des témoignages sur la situation de stress des prêtres ciblés, l’analyse de la situation sous l’éclairage du modèle de Weick et quelques remarques critiques en guise de conclusion.

1. Définition de stress

Qu’est ce que le stress ? Il existe plusieurs définitions de stress. (Ivancevich et Matteson, 1980; Sulsky et Smith, 2005). Le Stress, selon Chalançon (2005) qui en retrace l’étymologie, dérive du mot latin “strictus” qui signifie “comprimé”, “serré”; de là l’idée de “contrainte” (Chalançon, 2005, p.18). Des transformations du mot survenues au cours des âges et des usages se dégageront les acceptions prédominantes d’ «influence exercée avec force», de «pression», étendues aux diverses formes de «tension bio-physiologique, psychologique et intellectuelle» (Chalançon, 2005:p.18-19).

2. Problème

Quelques prêtres africains exercent, pour diverses raisons justifiées, un ministère dans certaines paroisses et institutions de l’Archidiocèse d’Ottawa. Cet engagement apostolique place certains d’entre eux dans un environnement culturel, ecclésial et organisationnel nouveau et différent de celui de leurs pays et églises d’origine. La complexité des exigences rigoureuses, des conditions et contraintes de leur travail ministériel, les demandes de leur nouvel environnement semblent rarement correspondre à leurs efforts d’adaptation, à leurs besoins et attentes. Ces facteurs seraient, selon bien des observateurs, parmi les déclencheurs importants sinon les seuls de stress auquel sont parfois en proie les prêtres africains dans leur milieu de travail pastoral. Mais cette explication prend-t-elle assez en compte la perception et le point de vue des acteurs concernés par cette situation?
Que disent et pensent, en effet, les prêtres africains en ministère de leurs conditions de travail et de leur situation de stress ? En définitive quelle signification donnent-ils à leur expérience vécue de stress par rapport aux contraintes de leur ministère et de leur contexte environnemental complexe et différent ? Ce questionnement fondamental offre l’avantage d’aborder le problème soulevé à partir de la relation interactive de principaux acteurs ciblés avec les réalités de leur environnement de travail pastoral. Je considère important d’explorer et d’analyser précisément leur vécu de ce mal, tel qu’ils le perçoivent et qu’il se déploie à travers le processus de leurs réactions et comportements, de leur activité du langage et de leurs interactions interpersonnelles. Cette perspective, qui est celle de cette étude, aidera à mieux comprendre la dynamique de l’action constructive de sens que déploie le prêtre africain en situation de stress, face à son environnement et aux facteurs stressants que ce dernier comporte.
Pour une meilleure compréhension précisément du vécu de cette catégorie de prêtres et du sens que ceux-ci donnent à leur situation, je me suis appliqué, dans une démarche qualitative, appuyée par les techniques de l’entrevue et de l’observation, à comprendre quelques indicateurs révélateurs de la dynamique de sens de leur situation de stress et de travail ministériel.

3. Archidiocèse d’0ttawa: une organisation religieuse de l’Église catholique romaine

Le stress est loin d’être un problème lié uniquement au seul individu. Il revêt aussi une dimension structurelle ou institutionnelle. C’est pourquoi, il importe de savoir le situer dans le contexte de l’organisation religieuse, employeuse des prêtres en situation de stress. Il s’agit pour cette étude, de l’Archidiocèse d’0ttawa, une entité ecclésiastique de l’Église catholique romaine, fondée le 25 juin 1847 et implantée dans la capitale fédérale du Canada. Elle se définit comme une communauté de foi catholique de 4100.000 catholiques. Elle comprend et a sous sa juridiction 250 paroisses, dont une dizaine sous la direction des prêtres africains. Son personnel ecclésiastique s’élève à 137 prêtres, dont quelques prêtres africains en ministère paroissial à temps plein ou partiel.
Sa structure apparaît centralisée sous l’autorité de l’Évêque, aidé dans sa charge pastorale par quelques membres du clergé local, en charge de différents organes de coordination de l‘action pastorale. Les curés chargés de la direction des paroisses sont nommés et révoqués par l’évêque sur base des normes prescrites par le droit canonique, une législation propre à l’église catholique. Ils sont soumis aux normes, directives et prescriptions et règles régissant la gestion des paroisses et de leurs biens, le travail pastoral.

4. Le stress des prêtres africains en ministère à Ottawa

- Données et observations des organisations.
Selon les données statistiques recueillis auprès des services compétents de l’Université Saint Paul et du Centre interdiocésain du diocèse d’0ttawa[1], 80% des prêtres africains encore en formation ou/et en ministère paroissial ou autre font, d’un moment à l’autre, l’expérience de stress. 75% de sujets les plus vulnérables sont parmi ceux qui combinent un engagement ministériel et les études. Ceux qui font face à un climat social de tension, de conflit et de rejet dans leur milieu de ministère n’en sont pas épargnés. Les moments de ce stress varient d’une période à une autre, suivant les événements de leur vie et les contraintes de leurs activités respectives. Parmi les causes du stress, sont particulièrement relevés et soulignés les facteurs stresseurs comme les contraintes, les exigences liées aux études et au ministère paroissial, les difficultés d’ordre matériel et financier, et surtout les efforts en vue de l’adaptation et de l’intégration au système de vie, de normes et de valeurs de leur nouveau milieu de travail, différent du leur. Quelques cas de stress sévères, ayant entraîné des ennuis sérieux de santé, des maladies cardio-vasculaires, des troubles psychologiques et comportementaux, ont été signalés. Le stress est aussi mentionné comme facteur d’abandon, d’échec aux études ou en ministère, en raison de ses effets déstabilisateurs de nature à entraîner un faible rendement académique et des contre performances du travail pastoral.

5. l’expérience de stress au travail des prêtres africains

Les prêtres africains engagés dans un ministère paroissial ou autre sont répartis en trois catégories: les prêtres ayant déjà terminé leur formation, les prêtres encore étudiants qui ont accepté, souvent à temps partiel, un ministère pastoral et les prêtres africains envoyés pour le ministère par leurs évêques, en signe de solidarité inter-ecclésiale et à la demande de leurs confrères des diocèses canadiens. L’ampleur de stress varie selon l’appartenance à l’une ou l’autre de ces trois catégories.
Les observations, à caractère institutionnel, relevées plus haut sur le stress des prêtres africains en ministère, quoique pertinentes, requièrent d’être étayées et complétées par les éléments significatifs rapportés par les prêtres africains rencontrés au sujet de leur expérience de stress. De leurs témoignages articulés sur leur vécu et la signification donnée à leur situation, ressortent quelques constantes que je permets de mettre en exergue.
La première constante est, ont-ils révélé, le poids de la charge pastorale, une source non négligeable de stress. Ce sont les tâches du curé ou de son vicaire dans une paroisse: célébration quotidienne de l’eucharistie, administration d’autres sacrements, la confession, le sacrement des malades, la célébration des funérailles; le travail administratif du secrétariat à superviser, la tenue et la mise à jour des registres de la paroisse, la gestion, avec la collaboration du comité paroissial, des finances, des biens immobiliers et mobiliers de la paroisse.
La deuxième constante est la complexité d’une multitude d’obligations et des facteurs imprévisibles, sur lesquels les prêtres n’ont parfois aucun contrôle, comme la pression excessive des demandes des chrétiens qui exigent la présence et la disponibilité permanentes de leur curé à la paroisse, l’urgence des rapports à rédiger, des réunions à tenir, des rencontres au niveau des instances de coordination de l’action pastorale, les obligations académiques pour ceux qui en ont, la pression du temps qui passe très vite etc. Autant des situations, à la base de la tension et du tiraillement qui contribuent souvent au déclenchement de stress.
Le surcroît d’efforts consentis pour performer et répondre aux exigences et contraintes d’un système de vie, de travail et d’organisation en est une autre. Le système d’organisation et de travail dans lequel les prêtres africains sont pris, s’impose à eux; il est conçu en dehors d’eux et parfois aux dépens de leurs besoins, et sur lequel ils n’ont ni prise, ni pouvoir de décision, de parole, de détermination et d’initiative créatrice. A propos, ils mentionnent entre autres le poids de structures de gestion de la paroisse en place, dans lesquelles les prêtres africains en charge.de la paroisse jouent le rôle de figurants. Ils rapportent qu’ils s’y sentent « étouffés » et « méconnus ». Dernière constante enfin, celle qui se rapporte à la quasi absence des signes de récompense et de motivation positifs, à même de compenser les conditions de travail astreignantes qui, en terme de charge au travail, représentent un risque pour la santé. Les prêtres africains stressés au travail déclarent s’investir dans leur travail jusqu’à l’épuisement, sans pourtant des garanties de la part de leur employeur d’une rémunération juste, équitable et correspondante à leur qualification; susceptible de remédier à la précarité de leurs conditions de vie, ni d’assurances à même de les sécuriser face aux risques et accidents de travail. Ces préoccupations de subsistance et de sécurité, révèlent les prêtres interrogés, auxquelles s’associent, en outre, les demandes d’aide pressantes des familles laissées dans leurs pays, n’augmentent pas moins leur risque de stress.
Certains notent par ailleurs que dans cet environnement lourd de tensions et de risques réels de stress, la plupart des prêtres africains trouvent bien des supports de ressourcement dans leur foi chrétienne, la prière, quoique ces valeurs soient mises à rude épreuve, suite à l’expérience des contradictions vécues dans leur milieu de travail. D’autres relèvent plutôt le soutien et la compensation d’autres confrères prêtres qui les aident à s’en sortir.
Au plan du langage du stress, certains ont mis le focus sur le langage des symptômes classiques de leur mal-être : hyper-activité, surcharge, manque de temps, difficulté de prendre ses vacances, fatigue physique et mentale, manque de concentration intellectuelle, distraction, démotivation, désengagement, absentéisme etc. Chez d’autres le stress a tendance à s’exprimer par les mouvements émotionnels comme l’irascibilité, l’impatience, la crainte, la culpabilité, la frustration, la non reconnaissance. Le langage corporel, la mimique gestuelle, les postures et les actes de parole sont par ailleurs les véhicules d’expression de stress les plus fréquemment mobilisés et utilisés.

5. Sensemaking de Weick : grille de lecture adéquate du stress de travail religieux?

Au regard du vécu du stress des prêtres africains en ministère, je voudrais dans cette section faire appel à quelques concepts fondamentaux, comme grille d’analyse, pour asseoir ce vécu expérientiel chez eux sur un fondement théorique qui le restructure et en explicite le sens, les sous-baissements et les enjeux sous-jacents. Pour ce faire, Je me suis résolu finalement à mobiliser en priorité les concepts clés de “sensemaking” et de “complexité de l’environnement”, de l’identité et de l’action sur son environnement du modèle de Weick (1995).

5.1. Apport spécifique du modèle de Weick par rapport aux approches classiques

Mais pourquoi Weick plutôt que tel autre chercheur spécialiste de la question de stress, comme Selye (1976), Lazarus (1966, 1976,1978). Hans Slye (1956) notamment conçoit, du point de vue physiologique, le stress comme « réponse » («nonspecific response to any demand») de l’organisme aux «stimuli ou facteurs stresseurs» («strains») de l’environnement, grâce au système de réaction d’auto-défense déclenché par le système nerveux, sous l’impulsion de «l’hypothalamus », qu’il désigne « General Adaptation Syndrome » (GAS) (Selye, 1976). Le psychologue Richard Lazarus élabora pour sa part un modèle, selon lequel le stress ne survient qu’après qu’un individu ait pris conscience d’une situation jugée menaçante et après perception du déséquilibre entre les demandes ou les contraintes et les capacités de l’organisme d’y faire face. (Lazarus, 1966, 1978; Sulsky et Smith, 2005:22,27).
En recherche d’organisation, le stress au travail a donné aussi lieu à plusieurs modèles. Je relève seulement celui de Karasek (1979), connu sous le nom « job-demand-control ». Ce modèle place l’accent sur l’équilibre à maintenir entre les exigences du travail, les demandes de l’environnement et la latitude, le pouvoir ou l’autonomie de décision ou de l’initiative créatrice de l’individu (Kinicki, Mckee et Wade, 1996, Guillet, Hermand, Py, 2003; Karaze, Theorell, 1990). Le cadre limité de ce travail ne permet pas de m’étendre sur ces approches sinon relever seulement quelques points sur lesquels Weick s’en démarque. Dans bien de ces approches physiologiques et psychologiques, le stress est rarement abordé, me semble-t-il, dans la perspective de la communication organisationnelle ou encore dans celle de l’organisation religieuse.
Le modèle « sensemaking » de Weick paraît mieux rejoindre ma question de recherche du départ sur le sens de l’expérience de stress chez les prêtres africains. Bien plus Weick dépasse certains modèles fonctionnalistes et réductionnistes de la complexité de la réalité humaine, de l’organisation et de leur environnement. Dans le contexte de ce travail, il offre l’avantage de placer le focus sur le processus d’activité individuelle et collective que déploient par exemple les sujets en situation de stress, pour interagir avec leur environnement complexe en vue de construire et de donner un sens à leur mal de vivre et à leur travail. C’est ce processus de création de sens que je voudrais mettre en exergue avec l’analyse des concepts clés retenus de ce modèle.

5.2. « Organizing » ou l’organisation en construction

Le modèle de Weick repose sur l’idée centrale de sa pensée, selon laquelle « l’individu crée sa réalité, son propre environnement », qui le recrée à son tour” (Weick, 1995: p.4). Le concept « organizing » évoque le nouveau type d’organisation en émergence, « organizing » qui est, selon Weick, « une construction continuelle de ses acteurs » à travers le processus de leur activité centrale de « communication organisante » et de leurs interactions (Weick, 1979,1993b, 1995:69-71; Vidaillet, 2003). Cette nouvelle vision de l’organisation est en rupture, sans en nier l’existence, avec la conception traditionnelle de l’organisation de type fonctionnaliste, pensée comme une réalité objective, tangible, fortement structurée, hiérarchisée, avec ses normes, ses procédés, règles, son lexique ou vocabulaire technique et officiel (Weick,1995: 69-70). L’institution ecclésiale précédemment décrite semble incarner cet ancien type d’organisation par certaines de ses structures, stables et rigides, ses normes, prescriptions, et procédés rationnels et contraignants pour ses agents, constamment exposés au risque de stress. En revanche, l’ouverture de ces structures et règles non immuables aux interactions des agents apostoliques en général, aux prêtres africains en particulier, allégerait leurs contraintes. Elle motiverait leur initiative créatrice et leur participation active à la construction du sens de l’action de leur église d’accueil.

5.3. Sensemaking comme cadre de travail ou référence

« Le sensemaking » qui a valeur de « paradigme » (Weick, 1995:118) est un concept qui recouvre plusieurs acceptions, selon son promoteur (Weick, 1995:4-6). Je mobilise notamment celle de « construction de sens » comme processus de pensée cognitive”, en tant que « cadre de travail et de référence » (Weick, 1995: 4). Le sensemaking comme cadre de travail (“ framework ”) et de référence (“ framework “) représente un point de vue, de référence généralisé qui guide, oriente l’action. Ce cadre de référence permet, selon Weick qui cite Starbuck et Milliken (1988), de « comprehend, understand, explain, attribute, extrapolate, and predict ». Il est constitué de normes, règles, procédés, croyances, valeurs, représentations, symboles, souvenirs et expériences du passé, qui permettent de donner un sens à un événement. (Weick. 1995:5).
5.4. Complexité de situations, éclatement du cadre de référence et perte du sens.
Un tel cadre s’avère précisément indispensable dans le contexte d’un environnement complexe qui charrie de « l’ambiguïté », caractérisée par une « pluralité d’interprétations » des situations ou événements sur lesquels un individu ou une organisation se doit d’interagir (accident, crise, conflit, attaque). L’action de l’individu, pour être créatrice de sens dans ce contexte ou environnement, ne doit pas se centrer sur l’individu isolé, elle doit plutôt se déployer sur base des interactions collectives et intégrer dans son processus un échange réciproque, interactif et continu des informations (Weick, 1995: 5; Thomas, Clark et Gioia, 1993). Le modèle de Weick, grâce à ses notions de “complexité ”et d’ « ambiguïté » de l’environnement et des événements, peut mieux rendre compte de la situation de stress des prêtres africains en ministère. Le stress s’installe vite lorsque, face à la complexité des situations, leur cadre de référence vole aux éclats et cesse de les orienter dans leur processus de réflexion, de décision, en vue de créer un nouveau cadre, un nouvel environnement, en interaction avec ses partenaires; en donnant ainsi un sens à leur situation.

5.5. “Sensemaking comme construction de l’identité

Le concept de sensemaking implique par ailleurs une attention constante à « l’identité» du « maker sense » l’individu qui restructure, opère des choix, en agissant sur son environnement et se laisse recréer par ce dernier dans une interaction dynamique, non seulement avec son environnement physique mais aussi avec les autres « makers sense». Il se réalise ainsi comme un sujet dont « l’identité est en construction progressive» à travers ces interactions. Il y apprend également à jouer son rôle jamais prédéterminé. La situation de stress des prêtres africains comporte donc un enjeu identitaire que le modèle de Weick permet de dévoiler. C’est au cours de leurs relations et interactions qui leur sont inhérentes que les prêtres explorent la manière dont ils sont reconnus ou méconnus dans leurs identités respectives comme personnes et prêtres.

Conclusion

Cette étude de cas sur le stress des prêtres africains en situation de travail religieux m’a permis d’amorcer une réflexion sur un problème crucial qui concerne également d’autres membres du personnel ecclésiastique au travail dans le cadre de leur organisation religieuse. Au plan de la recherche en communication organisationnelle, elle m’a permis d’appliquer quelques concepts clés du modèle de Weick, dont celui fondamental de «sensemaking» pour comprendre certains problèmes spécifiques de communication liés à l’activité du travail dans le contexte d’une organisation qui n’entre guère dans la typologie classique des organisations traditionnelles.
Quant aux connaissances que cette étude m’a permis d’acquérir, sous l’éclairage de l’approche de Weick, elles se résument en deux observations.

1. Le constat relatif au mode de fonctionnement de l’organisation religieuse prise en compte: ce dernier est encore marqué par la logique rationaliste et fonctionnalise, avec ses normes, procédés, prescriptions et vocabulaire bien établis. Ce type d’organisation, en rupture avec la nouvelle vision de « l’organizing », préconisée par Weick, est par ailleurs caractérisé par ce que Taylor appelle « la bureaucratie organisationnelle » qui est un grand défi du « management à l’âge des technologies de l’information numérique » (Taylor, 1993).

.2.La complexité des situations, des facteurs et des enjeux, organisationnels, psychologiques, sociaux et culturels à la base de l’état de stress d’un groupe d’hommes requière l’interaction des principaux acteurs avec l’environnement et la prise en compte de la signification que ceux-ci donnent à leur situation. Sans vouloir individualiser la situation de stress au travail, une telle approche interactionniste permet, selon Gilbert et al., dont je partage le point de vue, d’avoir une vision nouvelle vision des conditions de travail telles qu’elles sont vécues par les travailleurs. (Gilbert et al.2005).

Jean Bernard Mutombo M.Leng Leng
Ottawa, 3 avril 2008

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