vendredi 15 avril 2022

Homélie du jeudi saint 2022

 

HOMELIE DU JEUDI SAINT 2022 

Lectures : Ex 12, 1-8. 11-14 ; 1 Co 11, 23-26 ; Jn 13, 1-15

« Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout »

Chers Frères, Chères Sœurs,

Mes Chers Diocésains,

1.       Avec la messe d’aujourd’hui, nous entrons dans le triduum pascal qui nous donne de méditer le mystère de notre rédemption.  Ce soir, avec la commémoration de la Sainte Cène et de l’institution du sacerdoce ; demain, vendredi, avec la célébration de la passion et de la mort de notre Seigneur ; toute la journée de samedi, marquée par le grand silence qui sera rompu en pleine nuit, par les sons de cloches annonçant la résurrection du Christ la nuit de samedi à dimanche de Pâques … Ces trois jours nous plongent au cœur de ce grand et unique mystère de notre salut.

2.       En ce jeudi Saint donc, nous commémorons l’institution de l’Eucharistie, sacrement du don total du Christ lui-même, pour notre salut.  C’est le sacrement de l’amour immense de Dieu manifesté dans le Christ.  C’est cela que nous lisons dans le premier verset de l’Evangile que nous venons d’entendre : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1).  En ce sens, la célébration de l’institution de l’Eucharistie nous permet d’entrer par la bonne porte dans ce triduum.

3.       En effet, par la dernière cène partagée avec ses disciples avant de se laisser prendre par les hommes qui le conduiront à la mort sur la croix, le Christ se donne lui-même en avance en sacrifice pour notre salut.  Il vit, de manière anticipative, active et décidée, les événements qui se dérouleront le vendredi Saint, où il serait abandonné entre les mains de ses bourreaux. Il nous montre ainsi que ce qui arrivera le vendredi Saint, même s’il est l’œuvre de la méchanceté du cœur de l’homme, constitue un don de lui-même au Père et aux hommes, ses frères.  Lors de la dernière Cène, en effet, Jésus réalise ce qu’il disait à ses disciples : « ma vie, nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même » (Jn 10, 18).  Et nous le disons chaque jour à la messe : « Au moment d’être livré et d’entrer librement dans sa passion, … ».

4.       L’institution de l’eucharistie est une partie ou une dimension importante du mystère de la passion et de la résurrection du Christ.  Elle donne sens à ce que Jésus vit sur la croix – où il est placé par la méchanceté des hommes – comme un acte d’obéissance suprême au Père, et comme un acte suprême de son amour pour nous, ses frères et sœurs. L’acte d’obéissance du Christ au Père est une manifestation de son amour pour nous, les hommes.  On peut dire que l’institution de l’eucharistie est l’instauration du nouveau commandement d’amour ; l’acte qui atteste la mise en pratique de ce commandement.  C’est donc à juste titre que l’antienne d’acclamation de l’Evangile de cette messe reprend ce verset de l’Evangile: «Je vous donne un commandement nouveau : ‘aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés’» (Jn 13, 34).

5.       L’amour se manifeste dans le simple geste, comme celui du lavement des pieds des apôtres : « vous m’appelez maître et Seigneur, dit Jésus, et je le suis. Si moi, maître et Seigneur, je vous ai lavé les pieds, c’est pour que vous fassiez de même » (Jn 13, 13-14).  La commémoration de la dernière Cène nous engage à adopter les manières du Christ, à laisser transmettre en nous la vie même du Christ, celle qui donne et se donne gratuitement et totalement. L’eucharistie nous engage à nous mettre au service les uns des autres, pour que l’amour de Dieu triomphe dans notre monde.  L’amour de Jésus pour toutes les races, langues, peuples et nations nous invite à un service sans frontière et ouvert à l’universel.

6.       Et pour que la vie du Christ triomphe dans notre monde, nous sommes appelés à devenir nous-mêmes corps et sang du Christ pour le monde.  La deuxième lecture de ce jour nous rappelle justement la longue tradition qui nous rapporte les paroles mêmes de Jésus : « prenez et mangez en tous, ceci est mon corps ; prenez et buvez-en tous, ceci est mon sang … Faites ceci en mémoire de moi » (1 Co 11, 24).  Ces paroles que nous répétons à chaque célébration eucharistique appellent à un engagement sans faille ; elles nous engagent à devenir nous-mêmes pains rompus, donnés et sang versé pour une vie meilleure autour de nous.  Si la participation à la célébration eucharistique ne change rien dans nos vies, nous devons nous interroger.  Saint Paul l’avait déjà fait en s’adressant à la communauté de Corinthe : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (1 Cor 10, 16).  Si l’eucharistie est réellement communion au corps et au sang du Christ, elle doit donc nécessairement changer nos vies, et les faire marquer du signe du commandement d’amour.

7.       Cette transformation de vie doit d’abord être visible dans notre vie à nous, prêtres, ministres de l’eucharistie et dispensateurs des grâces divines.  J’en ai parlé hier lors de la messe chrismale durant laquelle chacun de nous a renouvelé ses engagements sacerdotaux.  Je voudrais, aujourd’hui encore, demander à vous tous, mes chers diocésains, à avoir à cœur la sainteté de vos (nos) prêtres, qui sont, à la fois, vos Pères dans la foi et vos frères de sang. En ce jour où le Christ institue le sacrement de l’ordre, je vous en supplie, ayez à cœur de les aider à vivre toujours et le mieux qu’ils peuvent leur vocation sacerdotale.  Aimez vos prêtres, priez pour eux, pour ceux qui sont malades, pour ceux qui souffrent et ceux qui traversent des moments difficiles, et soutenez-les dans leur mission d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut. Rappelez-vous toujours qu’ils ont donné leur vie pour se consacrer totalement, sans aucune autre attache, libres de tout attachement désordonné, à votre service, vous accompagnant dans votre marche vers le Christ pour votre sanctification et leur propre sanctification.  Ne soyez pas un obstacle pour leur sacerdoce afin qu’eux-mêmes ne soient pas non plus un obstacle pour votre foi.

8.       Que le Père qui a tant aimé le monde au point de nous donner son Fils unique nous fortifie chaque jour pour que nous devenions, toujours davantage, ses dignes fils et filles. Et que, par l’intercession de la Vierge Marie, dont les prêtres sont les fils de prédilection, le don de l’amour incommensurable du Christ soit la force qui nous anime pour nous mettre au service de nos frères et sœurs, aujourd’hui, demain, et pour les siècles des siècles.  Amen.

 

Inongo, le 14/04/2022  

+ Donatien BAFUIDINSONI SJ.

Évêque d'Inongo 

Aucun commentaire:

Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj

Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj
31.03. 2018-

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm
(06.01.1954-12.06. 1967) + 18.08.16

Mgr Léon LESAMBO

Mgr Léon LESAMBO
(12.06. 1967-22.07. 2005) + 19.11.17

Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm

Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm
27.07.2005-31.03. 2018

PETIT SEMINAIRE ST LOUIS DE GONZAGUE

PETIT SEMINAIRE ST LOUIS DE GONZAGUE
BOKORO