Ce 12 Novembre, l’abbé Joseph Belepe a soutenu une thèse de
théologie à l’Institut Catholique de Paris. Son titre : Les Bakambi : une approche de renouveau ecclésial ou persistance du modèle clérical ?
Cette thèse offre une
lecture sur le ministère des Bakambi qui a été conçu puis mis en place comme une
expérience pastorale de renouveau pour l’Eglise par les laïcs. Il est né
d’une intuition du cardinal Joseph-Albert Malula porté par un contexte
favorable d’émergence d’une Eglise locale au Zaïre. Le cardinal Malula a
voulu ce type de ministère pour donner un nouveau souffle à
l’évangélisation et préparer l’africanisation de l’Eglise. Cependant, le
lien qui a été établi avec le manque de prêtres est venu perturber ce
projet pastoral et son orientation ecclésiale fondamentale.
Sa thèse met donc en évidence les d’ambiguïtés au plan
théologique et canonique car les Bakambi eux-mêmes ne comprennent plus
quel est leur rôle et leur mission dans l’Eglise. D'où la question: le projet initié par le cardinal Malula
sert le renouveau ecclésial communautaire ou s’il s’agit d’une pratique
de dépendance et de survivance du modèle pastoral clérical? Face à une
telle exigence critique, beaucoup d’auteurs ont cherché à tout prix à
donner un statut ecclésiologique aux Bakambi alors même qu’ils sont
cléricalisés. Or, en nous basant sur les développements ecclésiologiques
récents, force nous est de constater qu’avant Vatican II, toute
participation des laïcs à l’apostolat de l’Eglise était considérée comme
une participation subordonnée à l’apostolat hiérarchique. Après Vatican
II, les laïcs en tant que baptisés participent plutôt et à leur manière
(« suo modo »), à l’apostolat qui est celui de tout le Corps ecclésial
(cf. LG 31).
De gauche à droite: L'abbé Emile Nkumu, le père Lucien Elenkey, les abbés Fidèle Ikombila, Jef Belepe, Joël Mambe, Claude Ilikiwa et Delphin Nkano. Photo prise par l'abbé Marcel Etwamena |
La thèse de l'abbé Joseph Belepe fait valoir d’une part, comment le manque de
prêtres considéré ici comme un marqueur ecclésiologique interagit sur
les pratiques pastorales et sur le statut spécifique des laïcs engagés
dans l’Eglise et d’autre part, pose à partir de la notion même de participation, les conditions d’un rééquilibrage et d’une requalification systématique de ces derniers.
Après remarques et questions, le
jury a attribué la mention très bien (cum laude) au travail de l’abbé Joseph Belepe.
Félicitations !
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