Le
crucifix dans la maternité de Taketa
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En
lisant ce titre, nos lecteurs bien informés ont directement pensé au roman le
Pauvre Christ de Bomba de Mongo Beti (1956), un des ouvrages les plus importants de la littérature de
langue française en Afrique subsaharienne étudié dans nos écoles .
Ici
nous voulons le paraphraser en parlant de Taketa, une de paroisses du diocèse d’Inongo,
évangélisée par les missionnaires scheutistes et aujourd’hui sous la
responsabilité du clergé local.
Au chef-lieu
de la paroisse de Taketa, le diocèse a deux écoles primaires (Bokaa I et Bokaa II), une école secondaire et humanités
scientifiques (Institut Lontoku) et un hôpital secondaire.
Il
fallait redonner à cet hôpital le matériel moderne nécessaire pour améliorer la
qualité des soins médicaux. Ce que le personnel médical utilisait brillait par
leur vétusté. L’hôpital
était un peu à l’image du pays. On semblait être dans une monstre
des appareils antiques.
Nous
entrons dans la maternité. Du haut du lit d’accouchement, un crucifix pendu au
mur. Un pauvre Christ avec un bras cassé
et l’autre bras qui est prêt à céder de la croix. Un signe visible de la
souffrance.
A notre question de savoir pourquoi un tel crucifix, l’accoucheuse répond: «nous n’avons pas d’argent pour acheter un autre Crucifix mais aussi et surtout nous préférons le laisser ainsi car il traduit mieux notre souffrance. Ce qui est beau et consolant, poursuit l’accoucheuse, c’est que c’est un Christ qui ne veut pas descendre de la croix malgré un bras cassé. Il tient à rester avec nous pour nous dire qu’Il nous aime.
Ce
Christ nous assiste surtout quand nous faisons accoucher les femmes de nuit
avec des lampes à pétrole car nous n’avons d’électricité. Notre
Christ de Taketa ne veut pas descendre de la croix et pour nous dire son amour,
il y reste pendu ».
A notre question de savoir pourquoi un tel crucifix, l’accoucheuse répond: «nous n’avons pas d’argent pour acheter un autre Crucifix mais aussi et surtout nous préférons le laisser ainsi car il traduit mieux notre souffrance. Ce qui est beau et consolant, poursuit l’accoucheuse, c’est que c’est un Christ qui ne veut pas descendre de la croix malgré un bras cassé. Il tient à rester avec nous pour nous dire qu’Il nous aime.
Une des accoucheuses de Taketa nous explique pourquoi le crucifix de Taketa à la maternité est dans cet état |
Pauvre et miséricordieux Christ de Taketa!
1 commentaire:
Oui, je revois encore cette maternité et le centre medical lorsque j'ai passé une année de régence à Taketa (1991-1992), assurant quelques cours à Lontoku etc. (Valentin Makongo)
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