MESSAGE DE NOËL 2014
AUX FRERES ET SŒURS DU DIOCESE D’INONGO :
Un enfant nous est né ( Is.9,5 ; Lc 2, 7)
Entrons dans les temps nouveaux d’une humanité
aimée et radicalement fraternelle.
Frères
et Sœurs bien-aimés,
Joyeux
Noël !
Noël,
quel mystère d’amour ! Le Fils de Dieu devient l’un de nous, chair de notre chair, sang de notre sang ! Il naît d’une femme de notre terre (Gal.4, 4). Il naît comme tout enfant…fragile, « emmailloté »
(Lc 2, 7) ; il naît comme un pauvre
parmi les pauvres, « couché dans une mangeoire, car il
n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (Lc 2, 7). Les premiers à qui est annoncée la nouvelle de sa naissance sont des bergers :
des hommes méprisés à l’époque, réputés ignorants, impurs voleurs…
Chers
Frères et Sœurs,
En
naissant comme un enfant faible et pauvre, le Fils de Dieu vient nous dévoiler un autre visage de Dieu. Un Dieu différent, étonnant, déroutant. Un Dieu faible et pauvre, qui veut, par
amour, communier à toute détresse
humaine pour nous en délivrer. Seul l’amour en effet sauve véritablement. Un
Dieu qui prend parti pour les méprisés, les exclus et les rejetés afin que
personne ne soit perdu (Mt 18, 14). Un Dieu qui descend, par sa mort sur la
croix, jusqu’au plus bas de l’en bas. Il rejoint par là tout humain et tout l’humain
jusque dans sa déchéance la plus abjecte. Il brise ainsi à la racine tout
mépris, tout rejet de l’autre.
En
naissant comme un enfant fragile et
pauvre, le Fils de Dieu vient ouvrir toute notre humanité aux temps nouveaux d’une humanité aimée par Dieu et appelée à une
radicale fraternité entre tous et toutes. Le lien de fraternité qui nous unit les uns aux autres et fait de
nous frères et sœurs en humanité vient d’en Haut. C’est un don de Dieu que nous ne pouvons ni banaliser ni accueillir
passivement…comme le serviteur qui, par peur, cache le talent reçu dans la
terre (Mt 25, 25) !
Frères
et Sœurs bien aimés,
En
naissant comme un enfant fragile et pauvre, le Fils de Dieu nous interpelle sur
la dignité des pauvres. La dignité
des faibles et des pauvres n’est pas une faveur qu’on leur accorde. Elle est un
droit. Tout être humain même le plus vil et le plus inculte a droit à la
dignité. Pour nous chrétiens, cela fait partie de notre foi à la commune
humanité qui relie le Fils de Dieu à nous, dans la puissance de l’Esprit Saint.
La fête de Noël est la fête de la dignité des
faibles, des petits et des pauvres…Mais, quand on voit ce qui se passe dans
notre pays, dans nos cités, dans nos familles et même dans nos communautés
chrétiennes, on est loin du respect et de la dignité que méritent ceux à qui le
Seigneur s’est identifié. C’est en effet lui-même que l’on méprise en méprisant
un frère ou une sœur faible, pauvre… (Mt 25, 31-46). Comment célébrer Noël tout
en laissant ses frères et sœurs humains dans la solitude, dans la faim, dans le
dénuement ?
Frères
et Sœurs bien aimés,
En
naissant comme un enfant faible et
pauvre, le Fils de Dieu nous montre son
engagement, son combat pour une humanité fraternelle. En son temps comme
aujourd’hui, la fraternité ne va pas de soi. Le système de Caïn ou le droit du
plus rusé et du plus violent continue à réguler les relations entre les peuples
et les individus aujourd’hui. L’Argent
devenu l’idole divise l’humanité en
deux blocs : les riches et les pauvres. La mondialisation elle-même est
une mondialisation marchande. Dans ces conditions, vouloir la fraternité entre
tous à partir des plus faibles et pauvres est « aller à
contre-courant ». C’est un combat qui amène solitude, persécutions, rejet.
Mais c’est le seul chemin véritable pour une humanité fraternelle, condition « sine
qua non » pour la survie de notre humanité. La fraternité ou la mort.
Seule « la civilisation de l’amour »
(Bienheureux Pape Paul VI) peut nous sauver du goût de meurtre au lieu du goût
de donner la vie. Oui mes frères et sœurs, Seul l’amour divin répandu dans nos
cœurs par l’Esprit de Jésus-Christ (Rm 5, 5) devenu l’un de nous, nous rendra vainqueurs
de la haine. Quand nous nous laissons habiter par cet amour là, alors nous naissons à un temps nouveau : nous
sommes alors passés de la mort à la vie parce que nos aimons nos frères » (1
Jn3, 14). Voilà un des messages de Noël à méditer et à vivre.
Frères
et Sœurs,
Noël,
quel mystère d’amour ! Un temps de fête pour tous ! Que les
différents jubilés de cette année 2014(cfr notre lettre du 31 Octobre 2014)
soient célébrés dans la joie des temps nouveaux où le Fils de Dieu nous introduit
en naissant comme un enfant humain faible et pauvre !
Joyeux
Noël à tous et mes vœux les meilleurs pour l’année 2015 ! Que le Seigneur
nous bénisse et fasse de nous une bénédiction pour nos frères et sœurs
humains !
Fait
à Inongo, le 24/12/2014
+ Philippe NKIERE KENA
Evêque d’Inongo
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