Photo de la fin de la retraite ce matin 30 Nov au petit Séminaire de Bokoro |
Le mercredi et
Samedi sont des jours de demi-congé au petit séminaire. Ces jours sont aussi connus parce que les récalcitrants subissent des punitions. Les mercredi et samedi en effet, à la fin du
repas du midi, le président des élèves cite les noms de ceux qui ont désobéi en disant exactement ce qu’ils ont fait et la punition qui
les attend (couper les herbes, nettoyer la chapelle à eau, couper les bois de
chauffage…). Voici, à titre d’exemples, les raisons ou motifs des
punitions :
·
Circulation
inutile au réfectoire: l’on punit ainsi celui qui, au réfectoire, se promène oubliant ainsi qu’il est là pour
manger. Leçon: quand on va quelque part pour un but précis, il faut s’y mettre.
· Manière des paysans à la chapelle: l’on punit
ainsi celui qui se déchausse en public à la chapelle en laissant des cotés ses
chaussures et en posant les pieds sur le lieu réservé à la génuflexion. Leçon : il est des
comportements ou des attitudes que l’on ne peut se permettre dans les lieux
publics.
·
Il sifflait
pendant qu’il marchait: l’on punit ainsi celui qui, en marchant en
public, se met à siffler. Leçon: pas de légèreté.
·
Il a continué à s’habiller en dehors du dortoir: l’on punit
ainsi celui qui sort du dortoir sans avoir fini de s’habiller et continue à fermer
les boutons de la chemise ou du pantalon dehors. Leçon: l’on s’habille au
dortoir et avant de sortir en public, l’on doit être prêt.
·
Il n’ a pas
accepté la défaite: l’on punit
ainsi celui qui après un match de football ou un autre paris n’a pas
dirigé l’échec et a adopté un comportement peu digne. Leçon: il faut accepter
l’échec dans la vie et pas remuer ciel et terre parce que l’on a perdu. L’échec
fait partie de la vie et il faut en
tirer des leçons pour l’avenir.
·
Il a mis la
2ème voix pendant le chant grégorien: l’on punit
ainsi celui qui pendant la répétition des chants ou la messe a chanté avec la
2ème voix le chant grégorien . Leçon: tenir aux règles de jeu. Le chant
grégorien ( Tantum ergo, Savle Regina…) se chante à une seule voix.
·
Retard à la
messe, à l’étude…l’on punit ainsi celui qui est arrivé en retard pendant que
l’exercice concerné a déjà commencé. Leçon: la ponctualité est un signe
d’éducation et de respect envers tous.
·
Il a laissé des
écrits dans le livre. L’on punit ainsi celui qui dans un livre de l’institut se
permet d’écrire ou d’ajouter des commentaires. Leçon: faire la distinction
entre tes biens privés et ceux de la communauté. Dans ton livre, tu peux écrire
mais pas dans celui de la communauté.
·
Il a oublié de
fermer les fenêtres de la chapelle, du dortoir ou du réfectoire….
L’on punit ainsi le responsable de ces lieux précités qui, par inadvertance, a
laissé les fenêtres ouvertes après l’exercice ou la nuit. Leçon: être responsable
signifie aussi veiller au bien commun pour qu’il ne
subisse pas des dommages.
·
Marodeurs : l’on
punit ainsi celui qui de lui-même se permet d’aller au verger et cueillir des oranges (
fruits) pour les manger alors que seul le fruitier peut se le permettre en les
distribuant à tous au réfectoire. Leçon : il y a des règles à respecter
quand on est en communauté.
·
Il a mis le couteau
dans la bouche pendant le repas. L’on punit ainsi celui qui pendant qu’il
mangeait, a mis dans la bouche le couteau alors que seuls les cuillères ou la
fourchette sont faites pour cela. Leçon : dans la vie, il y a un savoir -vivre
minimum qu’il faut observer surtout quand on est en public ou l’on vit en
communauté .
·
Il a
exhibé : l’on punit ainsi celui qui
devait apparaitre en public pour un rôle déterminé mais au lieu de rendre
service s’est mis en vedette pour
attirer l’estime des autres sur lui, éclipsant ainsi le sens de qu’il devait
faire. Leçon : d’abord le service demandé et savoir vivre dans la modestie.
·
Complice dans
le mal : l’on punit ainsi celui qui a noté par exemple l’absence de l’ami
qui s’assoit à ses cotés soit à table ( commensale), soit au dortoir ou encore
à la chapelle et ne l’a pas dit au
responsable. Leçon : on est responsable les uns les
autres.( …..) !
Deux fois par
mois, le recteur tenait au moins pendant une heure la leçon de savoir-vivre à
tous les petits séminaristes. S’il est occupé, un des professeurs le faisait ou
encore il revenait au président des élèves de lire les maximes des bonnes
manières . On le suit en silence et qui enfreint ces principes encourt la
punition.
Aujourd’hui,
l’on est tous contents de voir que cela
avait pour but de former des hommes polis, stylés et idoines pour la société. Dans la
vie pratique, on le vit : ces
leçons sont devenues un réflexe de vie dans la manière de vivre des anciens
séminaristes, devenus prêtres ou non.
Merci de tout
cœur à tous nos formateurs et à cette maison qui nous a formés.
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