Nombres 11, 25-29
Psaume 18
Jacques 5, 1-6
Marc 9, 38-43.45.47-48
Psaume 18
Jacques 5, 1-6
Marc 9, 38-43.45.47-48
Décidément, si on veut être fidèle à la pensée de
Jésus, il faut se garder de tout simplisme. Dans la même page, aujourd’hui,
Marc a rapproché deux attitudes apparemment contradictoires : d’une
part une très grande largeur de vue, de l’autre une rigoureuse exigence.
Une immense tolérance...
Un jour, donc, les apôtres viennent se plaindre à
Jésus parce qu’ils avaient vu quelqu’un « chasser les esprits
mauvais » sans appartenir à leur groupe. C’est une réaction très
humaine de vouloir conserver un certain monopole de l’action apostolique. Nous
sommes naturellement portés à nous méfier de ceux qui ne sont pas de notre
bord.
Le sectarisme n’est pas d’aujourd’hui. Déjà, au
temps de Moïse, on voulait interdire à Eldad et Médad de prophétiser parce
qu’ils n’étaient pas au bon endroit. Moïse, loin de s’en offusquer, avait
répondu : « Ah! si tout le monde pouvait être prophète ».
Jésus a la même réflexe de grande ouverture : n’empêchez pas ceux qui font le
bien même s’ils ne sont pas de votre clan. On n’enchaîne pas l’Esprit, on ne le
met pas en bouteille. Il agit aussi en dehors de nos structures. L’Esprit
souffle où il veut.
... et une ferme intransigeance
Cela ne veut pas dire que Jésus soit indifférent au
mal. Il y a aujourd’hui une certaine tolérance qui n’est qu’un laisser-aller
criminel : tout est permis. ! Jésus, lui, s’il demande qu’on laisse faire le
bien qui s’accomplit en dehors de nous, s’indigne qu’on puisse sciemment
entraîner quelqu’un au mal : « Celui qui entraînera la chute d’un seul
de ces petits... mieux vaudrait le précipiter dans la mer avec une meule au cou
!... Si ton oeil t’entraîne au péché, arrache-le ! »
Si nous n’avons pas à juger les personnes, nous
avons, nous aussi, à appeler un chat un chat. Le mal est le mal. Nous
devons le dénoncer et le combattre.
Et s’il fallait encore nous en convaincre, il
suffirait d’écouter saint Jacques, dans la seconde lecture : voilà un langage
clair de prophète ! « Vous les riches qui exploitez les pauvres,
pleurez... Si vous n’avez pas payé le salaire juste à ceux qui ont travaillé
pour vous, leur salaire crie vengeance... Vous avez recherché sur terre le
plaisir, le luxe, vous avez fait bombance pendant qu’on massacrait des gens...
vos richesses sont pourries... »
Jésus nous demande, aujourd’hui comme hier, à la fois
la tolérance et la rigueur. C’est difficile. C’est un don à demander à Dieu
dans la prière.
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