mardi 5 juin 2012

Notre peuple et ses larmes. L'Eglise et les ébauches de solution

La scène qui s'est passée ce matin à Bokoro nous fait voir et comprendre qu' il ne nous est pas permis de trop rêver. Une famille de Kutu était en soins médicaux à l’hôpital général de Bokoro pour le soins de leur fils. Vers 11h00, le médecin leur annonce la triste nouvelle du décès du malade. Il fallait donc rentrer à Kutu avec la dépouille mais comment? Au beach de Bokoro et de Sanga sanga, il n' y a aucun moyen de transport public. Nous sommes sur un tronçon de 35 km navigable et où le trafic doit être normalement très intense vu la proximité des deux cités et surtout les structures dont disposent Bokoro ( hôpital général de référence, Lycée Salongo avec plus de 500 filles élèves, le petit Séminaire, l’institut technique médical, L'ISTM...). Cette famille s'est arrangée à louer deux pirogues et deux pagayeurs pour les accompagner à Kutu. Dans la première pirogue, il y avait l'épouse du défunt et la dépouille mortelle. Dans la deuxième, les parents du défunt. Ils sont partis de Bokoro vers 11h00 sous un soleil de plomb et l'arrivée à Kutu est prévue aux alentours de 19h00, pour une distance de 35 km.
Cette scène, affirment plusieurs, se répètent chaque fois car sur ce tronçon, il n' y a aucun moyen de transport à la disposition de la population. Tous sont en pirogue avec des pagaies. Entendre le vrombissement d'un moteur devient un fait rare et réservé aux élites de la société. Entre Bokoro et Kutu, on peut facilement faire cinq jours sans voir un moteur passer. Il est donc devenu normal pour cette contrée de voir les morts transportés par pirogues ou sur deux bicyclettes liées.
Une petite consolation: l'économe du diocèse a du faire abattre deux arbres non loin de la procure et il est entrain de faire fabriquer deux hors bord en bois pour aider la population dans leurs déplacements. Ces hors-bords relieront régulièrement nos cités situées le long du lac, de la Lukenie, dela Mfimi et de Lutoy avec un programme fixé d'avance.
Il ne lui reste pour le moment qu'à atteindre le montant de la somme prévue pour l'achat de deux moteurs de 25 CV. Nous serons tant soi peu consolés quand nous verrons notre peuple, déjà trop versé dans la souffrance, sortir le nez du tunnel et vivre une vie digne de tout être humain.
A la souffrance, il ne faut pas ajouter une autre souffrance.

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Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj

Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj
31.03. 2018-

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm
(06.01.1954-12.06. 1967) + 18.08.16

Mgr Léon LESAMBO

Mgr Léon LESAMBO
(12.06. 1967-22.07. 2005) + 19.11.17

Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm

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