Le deuil porté au village. Expression d'affection de notre peuple à Makaw

Pendant trois jours à Makaw, j'ai dormi dehors sur une chose avec tout le village comme le veut la culture !

Le deuil est une grande occasion pour apprendre la culture et faire l'expérience du niveau d'évangélisation. De Kinshasa, je m'étais rendu au village où vivait papa pour donner à tous, d'une façon officielle, la nouvelle du décès. C'est ce que veut la culture. Cela consiste en peu de mot à tenir un discours officiel devant tout le peuple réuni en racontant les circonstances du décès et le déroulement des obsèques. Comme papa fut aussi assistant pastoral, la participation du peuple de Dieu a été considérable. Les chorales catholiques et protestantes s'alternaient en chantant. De 18h00 à 5h00 du matin, pendant trois jours, j'ai vécu une expérience unique de soutien et d'affection de notre peuple.
L'expérience vécue durant mon séjour au village m'a fait voir et comprendre qu'un bienfait n'a jamais été oublié et que l'homme de paix est toujours loué et apprécie. Durant 3 jours, on a passé la nuit dehors avec une foule considérable. Les hommes dormaient sur des chaises longues tandis que les femmes sur des nattes, comme le veut la culture.
Enfin, une grande messe de requiem a été célébrée en l'Eglise Ste Thérèse de l'Enfant Jésus à Makaw où papa a été pendant 33 ans, sacristain, liturgiste et modérateur des messes du dimanche.

Photos: une vue du deuil à Makaw selon la culture: même le curé, l'abbé Jean-Paul Lokutu ( photo num 4) dormait dehors avec moi sur une chaise. Les enfants étaient aussi là pour me traduire leur affection...