Hors du temps, point de salut pour le chrétien

 

A la question « qu'est-ce que le temps ? », Saint Augustin répond subtilement : le temps, je le connais ; mais lorsqu'on demande « qu'est-ce le temps », alors je ne connais plus . Plus tard, Martin Heidegger dira que le temps est l'horizon de la compréhension de l'être.

 

Qu'à cela ne tienne, de la lecture biblique, notamment de celle du livre de Qoelet, il se dégage trois temps :

-          le Chronos( en grec) : temps comme succession des instants…,

-          le Kairos( en grec) : temps favorables, temps fort pour une action…,

-          le Yolam( hébreux) : temps de Dieu, Eternité…

C'est dans ces trois temps que le chrétien doit réaliser son salut  comme accomplissement de son être par des actes d'amour ou de charité. En effet, pour son salut, le chrétien vit une situation à boucle ouvert qui le sort de lui-même  pour enfin l'accomplir en lui-même dans son Dieu. Ce parcours ou processus se passe dans le temps à travers des actes d'amour. Ainsi, tout acte d'amour dans le chronos est  un véritable kairos dans/en vue du Yolam. En clair, les trois temps  se rejoignent, se fusionnent et s'absorbent dans l'amour pour l'accomplissement du chrétien. « Voici votre temps, voici le moment du salut », écrira un auteur sacré. Donc tout acte d'amour dans le temps est un acte du salut et hors du temps pas d'actes du salut.

 

A tout dire, en tout temps que l'amour est vécu, le chrétien réalise son salut dans le temps et dans l'éternité. Tout acte de charité pour ainsi dire a une valeur éternelle. Dans ce temps qui passe, l'amour est le moment fort qui s'inscrit dans le temps de Dieu. D'où le caractère non revisable du jugement dernier et de l'enfer (Mt 25).

Bref, le temps est l'horizon de l'accomplissement du chrétien à travers ses actes d'amour. 

 

 Abbé Teddy IYEMEBWI