Rencontre partagée entre amertrume et espoir !
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Cet après
midi à Rome, son Excellence Mgr Utembi, archevêque de Kisangani et
président de la conférence épiscopale nationale du
Congo (CENCO), a réuni les ecclésiastiques du Congo à Rome (Italie). Ce fut l'occasion pour lui de leur parler de la situation
actuelle de l'Eglise au Congo. Il était accompagné de l'abbé
Donatien Nshole, secrétaire de ladite Conférence.
Après
l'accueil par la communauté des ecclésiastiques congolais en
Italie ( ils étaient 112), Mgr l’archevêque a fait prier
l'assemblée. Il a ensuite souhaité ses vœux les meilleurs aux
participants et a expliqué la raison de sa présence dans la
Ville éternelle. Mais avant tout cela, la communauté a pu apprécier
le chant composé par le père Jean Marie de la famille religieuse
des comboniens, chanté ensemble avec l'abbé Kola de Kinshasa et la
demoiselle Kati. Ce chant résume en peu de mot la situation
dramatique dans la quelle se trouve le Congo, notre pays, mais il dit
en même temps l'espoir de voir un Congo meilleur. "Le Congo de
Lumumba, le Congo d'Anuarite, de Bakanja, de Munziriwa, de
Malula...le Congo de Monsengwo...ekomi mboka ya mpasi. Le Congo
devient le pays où l'on tue des personnes comme des
animaux. Un jour, nous vaincrons. Tokolonga".
Après avoir brossé la situation générale du pays et les derniers événements malheureux survenus le 31 décembre qui ont conduit aux interventions du Cardinal, du Nonce apostolique et de la Cenco suite à la répression violente et sanglante des chrétiens par les forces de l'ordre, répression qui a causé la mort d'hommes et occasionné des violences de tout genre qui sont à déplorer, Mgr l' Archevêque a répondu aux questions de l’assemblée.
En un mot, Mgr l’archevêque a repris ce qui a été plus d'une fois dit dans les messages des évêques. L'Eglise continue et continuera à jouer son rôle de prophète, elle est la voix des sans voix. La Cenco reste unie et ne pourra jamais être dédoublée. Le peuple congolais est appelé à prendre son destin en main.
La situation que vit le Congo laisse à désirer. Nous sommes devenus la risée des voisins; le Congo riche est devenu le pays des pauvres; les arrogants se moquent de la misère du peuple...... ! A travers le Comité Laïc de coordination, certaines actions ont été programmées. Kinshasa a commencé et les autres diocèses emboîteront le pas. Nous devons nous lever comme un seul homme pour un Congo uni et indivisible; nous ferons entendre la voix de l'Eglise pour des élections dignes, crédibles et transparentes.
On a lu dans l'assemblée le climat de souffrance et de peine face à la situation que vit le peuple. Tous étaient très préoccupés et veulent que la situation change. C'est inacceptable le niveau auquel on est arrivé. Certains versaient des larmes pendant que d'autres, épris de colère, cherchaient de voies et moyens pour mettre un terme à cette situation.
L’archevêque a répondu aux questions avec clarté et souci de faire comprendre le sens des démarches de la Cenco. De temps à autre, il a laissé à l'abbé Donat Nshole le soin de répondre. L'Eglise lutte et luttera dans la non violence; son combat est pacifique. Kinshasa est la locomotive qui tire les autres wagons. Le laïcat des autres diocèses feront la même chose. Ce n'est pas un problème de Kinshasa mais de tous les diocèses du Congo. La Cenco est unie.
Enfin,
l’assemblée a rendu grâce à Dieu et a confié le Congo à
l'intercession de la Vierge Marie. Mgr l'archevêque a béni l'assemblée
qui s'est retirée dans l'espoir de voir un jour nos frères et sœurs
qui vivent au Congo avoir le sourire. Nous ne méritons vraiment pas
de vivre dans cette misère et subir une telle violence.
" Congo ya Lomumba, Congo ya Anuarite, Congo ya Bankanja, Congo ya Muzirhiwa, Congo ya Malula, Congo ya Monsengwo...ekomi mboka ya nsoni pe ya mawa".
Oh Congo, don béni!
