lundi 25 avril 2011

Longonya tata Episkopo mpo na mokanda moye



Merci Mgr l'Évêque pour ce message profond et de vie qui nous encourage tout en nous confortant dans notre quête du développement du Mai-Ndombe.Nous ne manquerons pas de le relayer lors de notre cycle de conférences sur "la réappropriation de l'histoire de Mai-Ndombe par ses ressortissants..."."Quand les fondements sont renversés..."Psaume 11,3 la communauté doit se nourrir d'un tel breuvage spirituel.
Freddy Engo/INOKAL-Ongd

DIOCÈSE D’INONGO

PÂQUES 2011

Message pascal aux frères et sœurs du Diocèse d’Inongo et à toute personne de bonne volonté.

« Christ ressuscité des morts ne meurt plus,

la mort n’a plus aucun pouvoir sur lui » (Rm 6,9)

Ressuscités avec le Christ, entrons dans son combat d’Amour pour un Mai-Ndombe réellement vivant.

Frères et sœurs bien-aimés,

Je vous souhaite de tout cœur une joyeuse et féconde fête de la Résurrection du Seigneur. Que le Ressuscité, le Vivant, nous délivre des fantasmes de la peur ; qu’Il nous fasse sortir des nuits de nos divisions et des tombeaux de nos fatalismes.

Chers frères et sœurs,

Quand on parcourt le Mai-Ndombe, on est frappé d’une part, par le spectacle d’abondance d’eau, de forêts et de terres arables… et d’autre part, par la pauvreté (misère !) d’une population abandonnée à elle-même ! Cette dernière réalité nous la connaissons tous, et tous nous la déplorons. Mais ni nos plaintes ni nos pleurs, ni même nos dénonciations ne nous amèneront un véritable changement… face à la dimension souffrante de notre histoire.

Nous savons en effet que notre région a connu en ses débuts comme « domaine de la couronne », une histoire tragique. Des populations entières,embrigadées pour des travaux forcés, ont subi des traitements cruels, sauvages et inhumains de la part des exploitants de nos richesses. Cette histoire a provoqué la peur, la méfiance de l’inconnu, la division et un certain sentiment d’impuissance, réalités d’un système heureusement battu en brèche par l’annonce de l’Evangile reçue voici cent ans.

Aujourd’hui, nous vivons, sans doute, dans une période de plus de liberté, de plus d’humanité, de plus d’audace. Mais il faut reconnaître que la peur, les divisions et un certain fatalisme nous empêchent encore de vivre réellement, intensément, selon le projet d’amour de Dieu, manifesté en Jésus. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ilsl’aient en abondance » (Jn10, 10). Les forces destructrices de la vie, nourries par un système fratricide, sèment encore trop de peurs, trop de divisions et dispersions, trop d’injustices et de mensonges, trop de mort !

Chers frères et sœurs,

En lisant les Ecritures (Ex. 3, 7-12), nous voyons Dieu engagé Lui-même dans l’histoire d’un ramassis d’esclaves en Egypte. Par la main de Moïse Il les a fait sortir de la « maison d’esclavage » ; Il a conclu alliance avec eux au cours de leur marche dans le désert pour une nouvelle terre. Ceux qui, hier encore, étaient esclaves acquièrent une nouvelle identité. Ils sont devenus un peuple, le peuple de l’alliance, le peuple de Dieu (Isra-EL). Ils ont comme Seigneur et Allié de leur histoire, Dieu Lui-même. Ils sont devenus entr’eux un peuple de frères et de sœurs, liés par la même alliance, bénéficiaires et responsables de la même terre qui leur a été donnée en héritage (Ps. 136, 21-22). Malgré les innombrables infidélités d’Israël à l’Alliance, Dieu a continué à être pour eux un Dieu fidèle(Ps 89), leur refuge (Ps 90), leur allié sûr dans le combat (Ps 20, 8-9), leur gardien (Ps. 121).

Jésus est né dans ce peuple d’alliance. Il en est l’accomplissement total. Il est « le Fils bien-aimé du Père » (Mt 3, 17) et le témoinprivilégié de son Amour auprès des hommes et prioritairement auprès des exclus et rejetés du système socio-religieux de son temps : les publicains, les prostituées, les aveugles, les sourds, les lépreux, les possédés… les laissés pour compte de tout genre. Il a lutté pour leur dignité, pour leur insertion dans la société, pour leur guérison ; il a lutté contre le préjugéséculaire de lier la souffrance au péché : « qui a péché ? Lui ou ses parents pour qu’il naisse aveugle ? » (Jn 9,2). Rien, ni la loi du sabbat, ni l’incompréhensionde ses proches, ni la peur de l’exclusion, ni la critique acerbe de ses adversaires, rien ne pouvait l’empêcher de porter la vie à ceux qui étaient dans la détresse. « La vie de l’homme est au-dessus de tout sabbat » (Mc 3, 1-5). Ceci vaut pour tout homme et pour tout l’homme.

Jusque dans sa passion et sa mort, Jésus refuse toute vengeance, toute inimitié, pardonnant à sesbourreaux (Lc 23, 34)… Le combat d’amour que Jésus a mené jusqu’au cœur de la mort a brisé la force de la mort, a fait éclater la vie pour toujours. Jésus est vivant. Son combat d’Amour à partir des abandonnés, voilà le véritable chemin de vie qu’il a suivi jusqu’à l’extrême (Jn13,1).

Pour mener ce combat d’Amour, Jésus a voulu s’associer un groupe de disciples. Il a choisi parmi eux douze Apôtres : douze comme les 12 tribus d’Israël(Mc 3, 13-16). Appelés à être ses compagnons et à poursuivre sa mission d’itinérant, ils étaient sa nouvelle famille, le nouvel Israël. Ils ont participé aux joies, aux peines et aux espoirs du combat d’amour de leur maître. Par ses paroles, ses actes, ses choix messianiques, son style de vie, ils ont vu l’espoir briller dans les yeux des pauvres ; mais ils ont aussi vu la colère des pharisiens et des scribes parce que leur maître mangeait avec des pécheurs (Lc15, 2). Ils ont entendu l’enthousiasme des foules nourries (Jn 6, 14-15) ; mais ils ont également entendu une foule excitée demander sa mort : « A mort ! à mort ! Crucifie-le » (Jn 19, 15). Au moment justement de son arrestation et de sa mort sur la croix, le groupe éclate, se disperse, abandonné à lui-même. Mais Jésus ne les abandonne pas. Il leur donne rendez-vous en Galilée, là où avait commencé sa mission du témoin, du « combattant » de l’Amour universel du Père. Là il les rassemble et leur donne pouvoir de poursuivre cette même mission envers toutes les nations.Il les assure de sa présence jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 16-20).

A nous aussi ses disciples d’aujourd’hui au Mai-Ndombe, le Seigneur ressuscité nous assure de sa présence : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Cette présence est avant tout celle de son étroite relation personnelle avec nous et de son engagement du Ressuscité dans notre histoire actuelle. Elle est aussi celle liée à notre envoie aux autres : « comme le Père m’a envoyé moi aussi je vous envoie ( Jn 20-21).

Cette mission est réellement un combat d’Amour. Il s’agit en effet de croire soi-même d’abord à la puissance de l’Amour qui nous habite et nous transforme, malgré nos faiblesses et nos défaillances. Il s’agit de croire aussi à la puissance de l’Amour qui habite, qui pénètre et qui brise jour après jour les ténèbres et les forces obscures de notre histoire, malgré les apparences. Il s’agit enfin de laisser cette puissance de l’Amour nous pousser au combat contre les idoles de l’Argent, du Pouvoir et du Jouir qui par la violence et le mensonge veulent semer la peur et la domination sur les hommes et sur la nature. Mais ce sont des œuvres de main d’homme (Ps 115, 4) : elles disparaîtront comme tous ceux qui comptent sur elles (Ps 115, 8).

Chers frères et sœurs,

La fête de Pâques est la fête de la victoire de l’Amour : l’Amour divin révélé en Jésus-Christ et vainqueur de la mort. C’est la fête de la vie, la vie pour l’homme, pour tout homme, et tout l’homme grâce au don total que Jésus fait de sa vie pour nous.

Le chemin à suivre pour porter la nouvelle vie à nos frères et sœurs ne peut être que celui suivi par le Seigneur Lui-même : le combat d’Amour jusqu’au bout avec Lui et dans la communion fraternelle.

En son Nom du Ressuscité, vainqueur du combat d’amour,

Nous sommes appelés, frères et sœurs, à lutter ensemble pour la dignité de toutes les personnes qui sont opprimées dans nos communautés ; pour les minorités méprisées comme nos frères et sœurs Pygmées ; pour les prisonniers, les malades mentaux…

Nous sommes appelés à lutter ensemble pour la réconciliation entre familles et tribus, contre toute division et tout esprit sectaire qui nous poussent à de petits groupes sélectionnés et clos.

Nous sommes appelés à lutter ensemble pour la justice dans la reconnaissance des droits des veuves et des orphelins ; la justice dans nos tribunaux pour les pauvres ; la justice dans l’exploitation de nos ressources naturelles comme celles de nos forêts…sans jamais nous laisser acheter par la corruption et sans la pratiquer à notre tour.

Nous sommes appelés à lutter ensemble contre tout ce qui avilit, humilie et méprise l’humain de nos frères et sœurs plus faibles. L’homme, tout homme est sacré et doit être respecté. C’est pourquoi, toute tracasserie policière et militaire, l’une des causes de lassitude et découragement de nos populations, doit être dénoncée et combattue.

Notre histoire, celle de Mai-Ndombe ne peut être celle des vaincus qui, par peur ouintérêts mesquins, se laissent tromper et acheter par toute sorte de « marchands de réussite » au grand dam de nos populations ainsi sacrifiées.

Ressuscités avec le Christ, entrons dans son combat d’amour pour un Mai-Ndombe réellement vivant.

Que le Vivant nous accompagne sur la route de nos vies partout et toujours ; nous vivrons réellement et ferons vivre réellement aussi les autres et tout notre environnement.

Bonne fête de Résurrection en son Nom.

En son nom soyez bénis,

Inongo, le 20 Avril 2011

+Philippe NKIERE KENA

Evêque d’Inongo.

Aucun commentaire:

Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj

Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj
31.03. 2018-

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm
(06.01.1954-12.06. 1967) + 18.08.16

Mgr Léon LESAMBO

Mgr Léon LESAMBO
(12.06. 1967-22.07. 2005) + 19.11.17

Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm

Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm
27.07.2005-31.03. 2018

PETIT SEMINAIRE ST LOUIS DE GONZAGUE

PETIT SEMINAIRE ST LOUIS DE GONZAGUE
BOKORO