vendredi 24 août 2007

BDOM. PLAN D'ACTION

PREAMBULE
Le Diocèse d’Inongo n’a pas connu directement les guerres, néanmoins il a subit les effets de celles-ci notamment par le passage des militaires fuyant la guerre sur deux axes : Dekese- Oshwe- Kutu- Mushie pour les militaires quittant le Kassaï occidental ; et Equateur- Pendjwa- Kiri- Inongo- Kutu- Mushie pour ceux quittant l’Equateur. Et à leur passage, ces militaires se sont livrés au pillage des champs, d’infrastructures sociales comme des Centres de santé, des écoles, et aussi à des viols.

La population subit donc ces effets avec comme grande conséquence une pauvreté extrême ne lui permettant plus d’avoir accès aux besoins vitaux de base notamment l’éducation des enfants, les soins de santé.

L’Eglise Catholique, ayant pris conscience de cette situation, organise ses services médicaux pour, autant que possible, réduire la misère de la population en s’intégrant dans la politique nationale des soins de santé primaires.

Les données des zones de santé oeuvrant dans le Diocèse d’Inongo montrent qu’actuellement la situation sanitaire est préoccupante avec beaucoup des problèmes notamment la faible couverture en structures sanitaires, le non approvisionnement en médicaments essentiels, la létalité élevée due au VIH/ SIDA et la méningite, la non accessibilité en eau potable.

L’absence de partenaire ou interlocuteur permanent sûr pour ces zones de santé demeure un réel problème auquel le Diocèse d’Inongo veut apporter une solution efficace et durable en organisant ses services au sein du Bureau Diocésain Des Œuvres Médicales, BDOM en sigle.

Le présent plan d’action vient en aide à une population estimée à 1 million d’habitants avec comme principal objectif de contribuer à l’amélioration de la situation sanitaire de la population du Diocèse d’Inongo, plus particulièrement les enfants de 0 à 5ans et les femmes. Cet objectif va être atteint à travers trois axes stratégiques d’intervention considérés comme prioritaires :

1° Rendre opérationnel le bureau de coordination du BDOM par l’organisation d’une coordination réelle des actions ;
2°.Augmentation d’utilisation des services dans les Formations sanitaires du BDOM Inongo ;

3°. Appui aux activités de lutte contre le SIDA dans 20 ;

Dans ce plan d’action sont incluses les stratégies et les activités spécifiquement liées à chaque axe stratégique qui seront menées et exécutées afin d’obtenir des résultats ex comptés avec un impact visible au niveau de la population.
Les ressources humaines, matérielles disponibles et celles à pourvoir ainsi que les financières mentionnées dans le budget permettront de contribuer à l’atteinte des objectifs fixés dans ce plan d’action.
Les activités de ce plan d’action seront coordonnées par le BDOM et exécutées sur terrain par les équipes de mise en œuvre de chaque projet.
Le budget global demandé sera rendu disponible grâce à l’appui de .

Sur le plan politique et administratif

Le pays a été secoué par une guerre pendant près d’une décennie. Le 30 Juin 2003, avec l’appui de la communauté internationale, la RDC a amorcé une période de transition qui a aboutit par la mise en place des institutions démocratiquement élues donnant espoir à une stabilité politique.
En attendant un prochain redécoupage, le pays compte 11 provinces subdivisées en 42 districts et 225 territoires.

Sur le plan socio-économique

Depuis plus d’une décennie, la mauvaise gestion, les pillages et les guerres ont eu des conséquences néfastes sur la population dont :
- Paupérisation de la population, près de 85% des Congolais vivent en moyenne avec moins de 1$ par jour par personne ;
- Destruction du tissu économique et des infrastructures sociales existantes (hôpitaux, routes, écoles, etc.) ;
- Déplacement des populations ;
- Emergence des certains phénomènes sociaux tels que les enfants des rues, la prostitution, la criminalité,…

Sur le plan sanitaire

Depuis 1980, la zone de santé est devenue l’unité opérationnelle et de planification des activités de santé en RDC et le centre de santé en constitue l’unité de base. Une constellation de 15 à 20 centres de santé au tour d’un hôpital général de référence forme une zone de santé type.
Actuellement, le pays est subdivisé en 515 zones de santé comptant en moyenne 100 milles habitants. Malheureusement, cette organisation référence connaît un dysfonctionnement important notamment à cause de la démotivation du personnel, une forte dégradation des infrastructures sanitaires existantes, la résurgence des grandes endémies autrefois sous contrôle (THA, lèpre,…), des taux élevés de mortalité maternelle (1289 pour 100.000 naissances vivantes) et celles des enfants de moins de 5ans (213 pour 1000 naissances vivantes) qui sont parmi les plus élevés au monde.
Cette situation a entraîné aussi le dysfonctionnement de toute la pyramide sanitaire.


I. 2. CONTEXTE GENERAL DU BDOM/ INONGO
1°. IDENTITE DU BDOM

- Nom : Bureau Diocésain des Œuvres Médicales d’Inongo

- Appartenance : Diocèse d’Inongo

- Responsable juridique : Philippe NKIERE KENA
Evêque du Diocèse d’Inongo

- Districts : Mai- Ndombe et Plateau

- Province : Bandundu

- Adresse : Procure du Diocèse d’Inongo
Ville d’Inongo, B.P 1800 Kinshasa

Telephone: OO243 8181 08 756

E-mail: ngaranip@ yahoo.fr
2° POLITIQUE DE L’EGLISE EN MATIERE DE SANTE
L’Eglise a adopté la politique nationale de soins de santé primaires qui est conforme à sa philosophie, et intervient en intégrant toutes les structures dans les zones de santé.
Le BDOM est donc chargé de coordonner toutes les interventions initiées par l’Eglise dans le secteur de la santé en faveur de la population diocésain.
Les structures sont donc appelées à offrir des soins de santé curatifs, préventifs et promotionnels.
Prônant les valeurs chrétiennes du fait de leur appartenance ou cession à l’Eglise Catholique, les structures du BDOM se distingueront par la prise en charge intégrale de l’homme considérant le corps, l’Ame et l’Esprit.
Dans le contexte actuel notre pays où nous vivons une crise socio-économique et morale avec inversion des valeurs, le BDOM apparaît comme l’espoir de la population pour la satisfaction des besoins de santé criants.
3° SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le Diocèse d’Inongo correspond à l’ancien district de Mai- Ndombe, subdivisé actuellement en district administratifs de Mai- Ndombe et de Plateaux, situé dans la partie Nord de la province de Bandundu.
Il est limité au Nord par le Diocèse de Mbandaka- Bikoro, au Sud par les Diocèses de Kenge, Idiofa et l’Archidiocèse de Kinshasa ; à L’Est par les Diocèse de Kole et de Mweka ; et à l’Ouest par le fleuve Congo.
Sa superficie est de 120 000 Km2 soit 35% de la superficie de la province de Bandundu.
Le Diocèse d’Inongo est situé dans la grande cuvette centrale du bassin du Congo et présente une situation particulière sur le plan :
HYDROGRAPHIE
A l’exception des paroisses de Bandjow, Ntandembelo, Pendjwa et Semendwa, le reste des paroisses du Diocèse sont riveraines, parcourues par le Lac Mai- Ndombe ( ex Lac Léopold II ) et les cours d’eau ci-après :
- Le Lac Mai Ndombe traverse toute la paroisse d’Inongo et une partie de la paroisse de Kutu ;
- La Rivière Kassaï parcourt les paroisses d’Oshwe, Makaw, Semendwa, Nioki et en partie la paroisse de Mushie ;
- La Rivière Mfimi parcourt les paroisses de Kutu, Nioki et Mushie ;
- La Rivière Lutoyi traverse la paroisse de Kiri ;
- La Rivière Lokoro parcourt les paroisses de Lokolama, Kiri et Inongo ;
- La Rivière Molibampe parcourt une partie de la paroisse Nioki
CLIMAT
Toutes les paroisses du Diocèse d’Inongo ont le même climat de type tropical, deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses. La grande saison sèche s’étale sur le mois de Mai jusqu’au mois d’Août. La saison de pluie va du mois d’Août au mois d’Avril interrompue au mois de Février par la petite saison sèche.
VOIES D’ACCES
_ VOIE AERIENNE : La plupart des paroisses sont couvertes par la présence d’une piste d’aviation et/ou un aérodrome ; mais pour certaines paroisses, les pistes sont éloignées de la cure à des distances allant de 40 à 100 Km notamment les paroisses de Bandjow, Ntandembelo, Pendjwa et Oshwe.
- VOIE ROUTIERE : Il existe des routes peu praticables au sein des différentes paroisses surtout en saison pluvieuse. Les paroisses de Bandjow, Bokoro, Kutu, Ntandembelo, Nioki, Semendwa et Makaw ont des routes assez praticables reliant différents coins de la paroisse.
Il est à noter que les paroisses de Bandjow, Pendjwa, Ntandembelo et Semendwa sont joignables uniquement par voie routière.
- VOIE FLUVIALE : Chaque paroisse est parcourue par au moins une rivière navigable dans son rayon d’action en dehors de des paroisses de Bandjow, Pendjwa, Ntandembelo,
- La visite rapide des différentes paroisses se ferait aisément par avion puis par moteur hors-bord ou moto ;
- La voie d’expédition des matériels est l’avion, une autre voie recommandée pour le transport des matériels et colis lourds est la voie fluviale
VEGETATION
La flore est dominée par la forêt équatoriale sur plus de 60% du Diocèse (surtout au Nord), la savane boisée au Sud et la présence des plateaux au Sud-ouest.

SITUATION ETHNODEMOGRAPHIQUE, RELIGIEUSE ET SCOLAIRE

La population totale actuelle est de 1 353 330 Habitants mais la population couverte par les structures du BDOM représente 42% de la population totale. Cette population est repartie en deux groupes ethniques : les Bantous qui représentent 95% de la population et les Pygmées 5% qui habitent essentiellement dans les paroisses de Pendjwa, Kiri, Lokolama et Oshwe. Ils constituent une catégorie vulnérable considérée comme population spéciale à cause de leur spécificité.

COUVERTURE DU DIOCESE EN STRUCTURES SANITAIRES

La population de ce Diocèse a une densité de 11 Habitants/ Km2. Le BDOM / Inongo intervient dans 6 zones de santé.
Sur le plan religieux, la population habitant le Diocèse d’Inongo est en majorité Chrétienne Catholique malgré l’émergence des pratiques exorcistes qui drainent des foules considérables à Bokoro, Kiri et Inongo.
Sur le plan scolaire, ce district compte 786 écoles primaires, 454 écoles secondaires et 8 instituts de Techniques Médicales et un Institut Supérieur Pédagogique.
Cependant, plusieurs jeunes filles abandonnent encore l’école suite à des mariages précoces et à la pauvreté des parents.
SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
La majorité de la population vit de l’agriculture de substance, de la chasse et de la pêche artisanale.
L’élevage n’est pas développé, on retrouve quelques crâles des bovins dans les territoires de Kutu et de Mushie mais qui ne représentent pas grand-chose par rapport au besoin du Diocèse.
Il existe quelques industries d’exploitation de bois mais dont ne profite pas la population autochtone du fait que les grumes sont exportées, et le personnel même est mal payé.
L’habitat est en général de type traditionnel en pisé et en briques adobes avec toit couvert en paille ; sauf dans des grandes agglomérations, les centres extra coutumiers où l’on observe quelques bâtiments de type moderne en dur.
Le revenu moyen de la population est très bas.
ANALYSE DE LA SITUATION SANITAIRE AU DIOCESE D’INONGO
D’après les statistiques des zones de santé en notre possession, les districts de Mai Ndombe et Plateau, depuis la période allant de 2001 à 2006 ont été confrontés aux problèmes de santé suivants:
- Le Paludisme constitue la 1ère cause de morbidité et de mortalité dans les formations médicales ;
- Une faible couverture vaccinale à travers toutes les zones de santé expliquant la recrudescence des cas de rougeoles dans toutes les zones de santé, avec la survenue des épidémies dans les zones de santé de Bokoro, Inongo, Oshwe, Bosobe et Mimia ;
- La méningite devient endémique dans la Zone de santé de Bokoro et Pendjwa ;
- Des infections respiratoires aigues ;
- Le VIH/ SIDA dans des grandes cités (agglomérations) comme le décrit les données de l’année 2005 : 13% de VIH positif chez les donneurs de sang dans 8 hôpitaux
- La malnutrition proteino-calorique (MPC)
- Les grossesses non désirées chez les élèves et les accouchements rapprochés chez des couples ;
- L’absence quasi permanente des médicaments essentiels et matériels de base au niveau des centres de santé (CS) et des hôpitaux.
En dehors des problèmes sanitaires, les zones de santé sont confrontées aux sérieux problèmes d’infrastructures et d’ordre logistique à savoir :
- La vétusté des équipements ;
- Le délabrement des infrastructures sanitaires ;
- L’absence des moyens de déplacement pour les superviseurs.
Sur le plan fonctionnel, il se pose des problèmes suivants :
- Depuis le début de l’année 2006, aucune zone de santé n’a bénéficié d’un appui structurel en dehors de l’apport des programmes spécialisés comme la Lèpre et Tuberculose, PEV ;
- L’insuffisance du personnel qualifié dans la majorité des zones de santé ;
- L’instabilité de personnel médical et paramédical au niveau des institutions sanitaires ;
- Le manque de formation en cours d’emploi des professionnels de santé dans toutes les structures de santé ;
- La démotivation du personnel suite à l’irrégularité du salaire qui du reste, est modique.
INDICATEURS DE PERFORMANCE
Les données collectées sur base des canevas SNIS en vigueur dans le pays, et les fiches de collecte des données montrent ce qui suit en 2005 :
- L’utilisation des structures sanitaires par la population reste faible dans ces districts à cause des problèmes liés à la qualité des services, à l’insuffisance des médicaments, aux barrières financières et le recours à l’exorcisme à travers les zones de santé ;
- La prise en charge des accouchements par un personnel qualifié est un élément important de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Globalement, le taux d’accouchement assisté est très faible à travers tout le Diocèse (31%) ;
- Activités de planning familial, capital pour la survie de la mère et de l’enfant et même pour le développement de la communauté, déjà intégrées ne fonctionnent présentement qu’au ralenti ;
- Le système de référence et contre- référence est non intégré ;
- La CPS joue un rôle capital dans la détection précoce de la malnutrition qui constitue la cause directe ou indirecte de 54% des cas des décès des enfants de mois de 5ans. Les performances des zones de santé restent encore très faibles (59% en moyenne). Ces faibles performances corrélées aux taux élevé de faibles poids à la naissance pourraient faire craindre des taux élevé de malnutrition surtout modérées dans le Diocèse.
- Près de 55% des femmes enceintes pour l’ensemble des districts n’utilisent pas le service de CPN. Cette situation pourrait expliquer la faiblesse de la couverture vaccinale en VAT et par conséquent expose ces femmes et leurs enfants au risque de Tétanos maternel et néonatal.
L’insuffisance de suivi de ces femmes aux CPN pourrait également les exposer au risque accru des décès maternels déjà très élevés au niveau national (1289 pour 100 000 naissances vivantes).
LES PRINCIPAUX PARTENAIRES DU DISTRICT SSANITAIRE DE MAI-NDOBE
PARTENAIRE
INSTITUTION
PERIODE
DOMAINE D’INTERVENTION
OMS
Toutes les zones de santé
Continu
Vaccination et surveillance des maladies
SANRU
ZS de Bokoro, Kiri, Pendjwa
2001- Mai 2006
Appui global
UBS/ LM et Fondation Damien
Toutes les ZS
Continu
Lutte contre la Lèpre et Tuberculose
FINIDA, FSB & UBS
10 Zones de santé
Continu
Lutte contre le VIH/SIDA
BDOM/ INONGO
6 Zones de santé
Continu
Appui global
FOMETRO
ZS Mushie et Kwamouth
Continu
Lutte contre le VIH/ SIDA
UNICEF, GAVI &UBS/ LM
Toutes les zones de santé
Continu
Vaccination
Source : Rapport de la revue semestrielle 2005

I. ENONCE DU PROBLEME ET JUSTIFICATION
Après l’analyse de la situation et prioritisation des problèmes, nous avons retenu cinq axes prioritaires d’intervention suivants afin de contribuer à l’amélioration de la situation sanitaire de la population dans le Diocèse d’Inongo en conformité avec la politique de développement sanitaire du ministère de la santé de la R D Congo.
1° L’organisation d’une coordination réelle des actions du BDOM afin de le rendre le BDO M opérationnel :
- Equiper le BDOM d’outil de travail, partant de l’équipement de bureau, du charroi automobile aux fournitures de bureau ;
- Motiver le personnel de la coordination ;
- Assurer une formation continue pour les cadres de la coordination

2° Améliorer l’accessibilité aux soins de bonne qualité par le renforcement des capacités institutionnelles au niveau de service médical diocésain (BDOM) à travers la réorganisation de système de santé, formation en cours d’emploi ainsi que la supervision des activités dans les structures sanitaires et approvisionnement des structures en médicaments essentiels et matériels médicaux ;
- Acheter, réhabiliter et équiper l’hôpital de Bondo à Kutu ;
- Réhabiliter et équiper les hôpitaux d’Inongo et de Bokoro
- Doter les structures des matériaux médicaux modernes et adaptés ;
- Approvisionner les structures en médicaments essentiels ;
- Assurer la formation continue des agents ;
3° Appui aux activités de lutte contre le VIH/ SIDA dans 6 zones de santé ;
-Assurer la formation en councelling pré et post test et à l’écoute active le personnel oeuvrant au sein des formations médicales du BDOM ;

-Assurer la formation sur la prévention du VIH/ SIDA et les IST, la prise en charge et l’encadrement des PVV, de 126 personnes ;

-Assurer la prise en charge correcte des infections opportunistes dans les formations sanitaires du BDOM pour les malades qui le nécessitent ;

-Appuyer les actions d’éducation et communication sur le VIH/ SIDA en faveur des groupes cibles (jeunes scolarisés et non scolarisés, couples et familles, clergé).


4° Renforcement de capacités institutionnelles au niveau des programmes de réhabilitation nutritionnelle et de planning familial par des méthodes naturelles ;
- Equiper les centres de réhabilitation nutritionnelle en intrants pour la prise en charge des enfants malnutris ;
- Former les prestataires des CRN sur les techniques de prise en charge conforme au PRONANUT
5° Appui aux urgences et catastrophes (Epidémies, naufrages,…)

De ce fait, nous sollicitons l’aide auprès de et des autres partenaires à travers ce plan d’action en vue d’aider la population du Diocèse d’Inongo.

II. OBJECTIF GENERAL
Contribuer à l’amélioration de la situation sanitaire de la population du Diocèse d’Inongo.

III. OBJECTIFS SPECIFIQUES
1. Renforcer La capacité technique du BDOM INONGO pour une coordination efficace des activités.
2. Renforcer les activités de lutte contre le VIH/ SIDA dans les zones de santé d’intervention du BDOM/ Inongo.
3. Augmenter l’accessibilité aux services de santé au niveau des structures sanitaires du rayon d’action du service médical du Diocèse d’Inongo (BDOM).
4. Renforcer les activités de lutte contre la malnutrition et de planning familial par des méthodes naturelles.
5. Renforcer les activités de gestion des épidémies et catastrophes survenant dans le Diocèse d’Inongo.


POINTS FORTS
- L’implication de l’ordinaire du lieu est un grand atout pour la réussite des activités de lutte contre le VIH ;
- La bonne collaboration entre le BDOM et le District sanitaire de Mai Ndombe ;
- Bonne acceptation de l’activité par la communauté.

POINTS FAIBLES

- Faible taux du personnel formé ;
- Manque d’un partenaire pour appuyer le BDOM dans ses activités ;
- Manque de moyens de déplacement pour les supervisions ;
- Le déplacement en grande partie par eau coûte cher ;


OPPORTUNITES

- L’arrivée prochaine du projet PARSS constitue une très grande opportunité pour nous ;
- L’accompagnement du BDOM Relais qui nous encadre dans l’exécution de notre plan d’action.

MENACES
- Le lac Mai Ndombe constitue une menace permanente ;
- L’instabilité politique et économique

PERSPECTIVES
1. Organiser des caravanes de sensibilisation dans les pêcheries à partir du mois de Juin jusqu’au mois de Septembre 2007 ;
2. Augmenter le paquet d’activités :
- 2008 : Dans le volet prévention, ajouter la PTME et dans le volet prise en charge, ajouter l’accompagnement psychosocial et la création de deux CDV ;
- 2009 : Assistance aux orphelins, traitement des malades éligibles aux ARV
1. Organiser des caravanes de sensibilisation dans les pêcheries à partir du mois de Juin jusqu’au mois de Septembre 2007 ;
2. Augmenter le paquet d’activités :
- 2008 : Dans le volet prévention, ajouter la PTME et dans le volet prise en charge, ajouter l’accompagnement psychosocial et la création de deux CDV ;
- 2009 : Assistance aux orphelins, traitement des malades éligibles aux ARV


Inongo, Avril 2007


Médecin Directeur du BDOM Inongo


Dr Pascal NGARA







PLAN D’ACTION
2007
PREAMBULE


Le Diocèse d’Inongo n’a pas connu directement les guerres, néanmoins il a subit les effets de celles-ci notamment par le passage des militaires fuyant la guerre sur deux axes : Dekese- Oshwe- Kutu- Mushie pour les militaires quittant le Kassaï occidental ; et Equateur- Pendjwa- Kiri- Inongo- Kutu- Mushie pour ceux quittant l’Equateur. Et à leur passage, ces militaires se sont livrés au pillage des champs, d’infrastructures sociales comme des Centres de santé, des écoles, et aussi à des viols.

La population subit donc ces effets avec comme grande conséquence une pauvreté extrême ne lui permettant plus d’avoir accès aux besoins vitaux de base notamment l’éducation des enfants, les soins de santé.

L’Eglise Catholique, ayant pris conscience de cette situation, organise ses services médicaux pour, autant que possible, réduire la misère de la population en s’intégrant dans la politique nationale des soins de santé primaires.

Les données des zones de santé oeuvrant dans le Diocèse d’Inongo montrent qu’actuellement la situation sanitaire est préoccupante avec beaucoup des problèmes notamment la faible couverture en structures sanitaires, le non approvisionnement en médicaments essentiels, la létalité élevée due au VIH/ SIDA et la méningite, la non accessibilité en eau potable.

L’absence de partenaire ou interlocuteur permanent sûr pour ces zones de santé demeure un réel problème auquel le Diocèse d’Inongo veut apporter une solution efficace et durable en organisant ses services au sein du Bureau Diocésain Des Œuvres Médicales, BDOM en sigle.

Le présent plan d’action vient en aide à une population estimée à 1 million d’habitants avec comme principal objectif de contribuer à l’amélioration de la situation sanitaire de la population du Diocèse d’Inongo, plus particulièrement les enfants de 0 à 5ans et les femmes. Cet objectif va être atteint à travers trois axes stratégiques d’intervention considérés comme prioritaires :

1° Rendre opérationnel le bureau de coordination du BDOM par l’organisation d’une coordination réelle des actions ;
2°.Augmentation d’utilisation des services dans les Formations sanitaires du BDOM Inongo ;

3°. Appui aux activités de lutte contre le SIDA dans 20 ;

Dans ce plan d’action sont incluses les stratégies et les activités spécifiquement liées à chaque axe stratégique qui seront menées et exécutées afin d’obtenir des résultats ex comptés avec un impact visible au niveau de la population.
Les ressources humaines, matérielles disponibles et celles à pourvoir ainsi que les financières mentionnées dans le budget permettront de contribuer à l’atteinte des objectifs fixés dans ce plan d’action.
Les activités de ce plan d’action seront coordonnées par le BDOM et exécutées sur terrain par les équipes de mise en œuvre de chaque projet.
Le budget global demandé sera rendu disponible grâce à l’appui de .

Sur le plan politique et administratif

Le pays a été secoué par une guerre pendant près d’une décennie. Le 30 Juin 2003, avec l’appui de la communauté internationale, la RDC a amorcé une période de transition qui a aboutit par la mise en place des institutions démocratiquement élues donnant espoir à une stabilité politique.
En attendant un prochain redécoupage, le pays compte 11 provinces subdivisées en 42 districts et 225 territoires.

Sur le plan socio-économique

Depuis plus d’une décennie, la mauvaise gestion, les pillages et les guerres ont eu des conséquences néfastes sur la population dont :
- Paupérisation de la population, près de 85% des Congolais vivent en moyenne avec moins de 1$ par jour par personne ;
- Destruction du tissu économique et des infrastructures sociales existantes (hôpitaux, routes, écoles, etc.) ;
- Déplacement des populations ;
- Emergence des certains phénomènes sociaux tels que les enfants des rues, la prostitution, la criminalité,…

Sur le plan sanitaire

Depuis 1980, la zone de santé est devenue l’unité opérationnelle et de planification des activités de santé en RDC et le centre de santé en constitue l’unité de base. Une constellation de 15 à 20 centres de santé au tour d’un hôpital général de référence forme une zone de santé type.
Actuellement, le pays est subdivisé en 515 zones de santé comptant en moyenne 100 milles habitants. Malheureusement, cette organisation référence connaît un dysfonctionnement important notamment à cause de la démotivation du personnel, une forte dégradation des infrastructures sanitaires existantes, la résurgence des grandes endémies autrefois sous contrôle (THA, lèpre,…), des taux élevés de mortalité maternelle (1289 pour 100.000 naissances vivantes) et celles des enfants de moins de 5ans (213 pour 1000 naissances vivantes) qui sont parmi les plus élevés au monde.
Cette situation a entraîné aussi le dysfonctionnement de toute la pyramide sanitaire.


I. 2. CONTEXTE GENERAL DU BDOM/ INONGO
1°. IDENTITE DU BDOM

- Nom : Bureau Diocésain des Œuvres Médicales d’Inongo

- Appartenance : Diocèse d’Inongo

- Responsable juridique : Philippe NKIERE KENA
Evêque du Diocèse d’Inongo

- Districts : Mai- Ndombe et Plateau

- Province : Bandundu

- Adresse : Procure du Diocèse d’Inongo
Ville d’Inongo, B.P 1800 Kinshasa

Telephone: OO243 8181 08 756

E-mail: ngaranip@ yahoo.fr
2° POLITIQUE DE L’EGLISE EN MATIERE DE SANTE
L’Eglise a adopté la politique nationale de soins de santé primaires qui est conforme à sa philosophie, et intervient en intégrant toutes les structures dans les zones de santé.
Le BDOM est donc chargé de coordonner toutes les interventions initiées par l’Eglise dans le secteur de la santé en faveur de la population diocésain.
Les structures sont donc appelées à offrir des soins de santé curatifs, préventifs et promotionnels.
Prônant les valeurs chrétiennes du fait de leur appartenance ou cession à l’Eglise Catholique, les structures du BDOM se distingueront par la prise en charge intégrale de l’homme considérant le corps, l’Ame et l’Esprit.
Dans le contexte actuel notre pays où nous vivons une crise socio-économique et morale avec inversion des valeurs, le BDOM apparaît comme l’espoir de la population pour la satisfaction des besoins de santé criants.
3° SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le Diocèse d’Inongo correspond à l’ancien district de Mai- Ndombe, subdivisé actuellement en district administratifs de Mai- Ndombe et de Plateaux, situé dans la partie Nord de la province de Bandundu.
Il est limité au Nord par le Diocèse de Mbandaka- Bikoro, au Sud par les Diocèses de Kenge, Idiofa et l’Archidiocèse de Kinshasa ; à L’Est par les Diocèse de Kole et de Mweka ; et à l’Ouest par le fleuve Congo.
Sa superficie est de 120 000 Km2 soit 35% de la superficie de la province de Bandundu.
Le Diocèse d’Inongo est situé dans la grande cuvette centrale du bassin du Congo et présente une situation particulière sur le plan :
HYDROGRAPHIE
A l’exception des paroisses de Bandjow, Ntandembelo, Pendjwa et Semendwa, le reste des paroisses du Diocèse sont riveraines, parcourues par le Lac Mai- Ndombe ( ex Lac Léopold II ) et les cours d’eau ci-après :
- Le Lac Mai Ndombe traverse toute la paroisse d’Inongo et une partie de la paroisse de Kutu ;
- La Rivière Kassaï parcourt les paroisses d’Oshwe, Makaw, Semendwa, Nioki et en partie la paroisse de Mushie ;
- La Rivière Mfimi parcourt les paroisses de Kutu, Nioki et Mushie ;
- La Rivière Lutoyi traverse la paroisse de Kiri ;
- La Rivière Lokoro parcourt les paroisses de Lokolama, Kiri et Inongo ;
- La Rivière Molibampe parcourt une partie de la paroisse Nioki
CLIMAT
Toutes les paroisses du Diocèse d’Inongo ont le même climat de type tropical, deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses. La grande saison sèche s’étale sur le mois de Mai jusqu’au mois d’Août. La saison de pluie va du mois d’Août au mois d’Avril interrompue au mois de Février par la petite saison sèche.
VOIES D’ACCES
_ VOIE AERIENNE : La plupart des paroisses sont couvertes par la présence d’une piste d’aviation et/ou un aérodrome ; mais pour certaines paroisses, les pistes sont éloignées de la cure à des distances allant de 40 à 100 Km notamment les paroisses de Bandjow, Ntandembelo, Pendjwa et Oshwe.
- VOIE ROUTIERE : Il existe des routes peu praticables au sein des différentes paroisses surtout en saison pluvieuse. Les paroisses de Bandjow, Bokoro, Kutu, Ntandembelo, Nioki, Semendwa et Makaw ont des routes assez praticables reliant différents coins de la paroisse.
Il est à noter que les paroisses de Bandjow, Pendjwa, Ntandembelo et Semendwa sont joignables uniquement par voie routière.
- VOIE FLUVIALE : Chaque paroisse est parcourue par au moins une rivière navigable dans son rayon d’action en dehors de des paroisses de Bandjow, Pendjwa, Ntandembelo,
- La visite rapide des différentes paroisses se ferait aisément par avion puis par moteur hors-bord ou moto ;
- La voie d’expédition des matériels est l’avion, une autre voie recommandée pour le transport des matériels et colis lourds est la voie fluviale
VEGETATION
La flore est dominée par la forêt équatoriale sur plus de 60% du Diocèse (surtout au Nord), la savane boisée au Sud et la présence des plateaux au Sud-ouest.

SITUATION ETHNODEMOGRAPHIQUE, RELIGIEUSE ET SCOLAIRE

La population totale actuelle est de 1 353 330 Habitants mais la population couverte par les structures du BDOM représente 42% de la population totale. Cette population est repartie en deux groupes ethniques : les Bantous qui représentent 95% de la population et les Pygmées 5% qui habitent essentiellement dans les paroisses de Pendjwa, Kiri, Lokolama et Oshwe. Ils constituent une catégorie vulnérable considérée comme population spéciale à cause de leur spécificité.

COUVERTURE DU DIOCESE EN STRUCTURES SANITAIRES

La population de ce Diocèse a une densité de 11 Habitants/ Km2. Le BDOM / Inongo intervient dans 6 zones de santé.
Sur le plan religieux, la population habitant le Diocèse d’Inongo est en majorité Chrétienne Catholique malgré l’émergence des pratiques exorcistes qui drainent des foules considérables à Bokoro, Kiri et Inongo.
Sur le plan scolaire, ce district compte 786 écoles primaires, 454 écoles secondaires et 8 instituts de Techniques Médicales et un Institut Supérieur Pédagogique.
Cependant, plusieurs jeunes filles abandonnent encore l’école suite à des mariages précoces et à la pauvreté des parents.
SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
La majorité de la population vit de l’agriculture de substance, de la chasse et de la pêche artisanale.
L’élevage n’est pas développé, on retrouve quelques crâles des bovins dans les territoires de Kutu et de Mushie mais qui ne représentent pas grand-chose par rapport au besoin du Diocèse.
Il existe quelques industries d’exploitation de bois mais dont ne profite pas la population autochtone du fait que les grumes sont exportées, et le personnel même est mal payé.
L’habitat est en général de type traditionnel en pisé et en briques adobes avec toit couvert en paille ; sauf dans des grandes agglomérations, les centres extra coutumiers où l’on observe quelques bâtiments de type moderne en dur.
Le revenu moyen de la population est très bas.
ANALYSE DE LA SITUATION SANITAIRE AU DIOCESE D’INONGO
D’après les statistiques des zones de santé en notre possession, les districts de Mai Ndombe et Plateau, depuis la période allant de 2001 à 2006 ont été confrontés aux problèmes de santé suivants:
- Le Paludisme constitue la 1ère cause de morbidité et de mortalité dans les formations médicales ;
- Une faible couverture vaccinale à travers toutes les zones de santé expliquant la recrudescence des cas de rougeoles dans toutes les zones de santé, avec la survenue des épidémies dans les zones de santé de Bokoro, Inongo, Oshwe, Bosobe et Mimia ;
- La méningite devient endémique dans la Zone de santé de Bokoro et Pendjwa ;
- Des infections respiratoires aigues ;
- Le VIH/ SIDA dans des grandes cités (agglomérations) comme le décrit les données de l’année 2005 : 13% de VIH positif chez les donneurs de sang dans 8 hôpitaux
- La malnutrition proteino-calorique (MPC)
- Les grossesses non désirées chez les élèves et les accouchements rapprochés chez des couples ;
- L’absence quasi permanente des médicaments essentiels et matériels de base au niveau des centres de santé (CS) et des hôpitaux.
En dehors des problèmes sanitaires, les zones de santé sont confrontées aux sérieux problèmes d’infrastructures et d’ordre logistique à savoir :
- La vétusté des équipements ;
- Le délabrement des infrastructures sanitaires ;
- L’absence des moyens de déplacement pour les superviseurs.
Sur le plan fonctionnel, il se pose des problèmes suivants :
- Depuis le début de l’année 2006, aucune zone de santé n’a bénéficié d’un appui structurel en dehors de l’apport des programmes spécialisés comme la Lèpre et Tuberculose, PEV ;
- L’insuffisance du personnel qualifié dans la majorité des zones de santé ;
- L’instabilité de personnel médical et paramédical au niveau des institutions sanitaires ;
- Le manque de formation en cours d’emploi des professionnels de santé dans toutes les structures de santé ;
- La démotivation du personnel suite à l’irrégularité du salaire qui du reste, est modique.
INDICATEURS DE PERFORMANCE
Les données collectées sur base des canevas SNIS en vigueur dans le pays, et les fiches de collecte des données montrent ce qui suit en 2005 :
- L’utilisation des structures sanitaires par la population reste faible dans ces districts à cause des problèmes liés à la qualité des services, à l’insuffisance des médicaments, aux barrières financières et le recours à l’exorcisme à travers les zones de santé ;
- La prise en charge des accouchements par un personnel qualifié est un élément important de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Globalement, le taux d’accouchement assisté est très faible à travers tout le Diocèse (31%) ;
- Activités de planning familial, capital pour la survie de la mère et de l’enfant et même pour le développement de la communauté, déjà intégrées ne fonctionnent présentement qu’au ralenti ;
- Le système de référence et contre- référence est non intégré ;
- La CPS joue un rôle capital dans la détection précoce de la malnutrition qui constitue la cause directe ou indirecte de 54% des cas des décès des enfants de mois de 5ans. Les performances des zones de santé restent encore très faibles (59% en moyenne). Ces faibles performances corrélées aux taux élevé de faibles poids à la naissance pourraient faire craindre des taux élevé de malnutrition surtout modérées dans le Diocèse.
- Près de 55% des femmes enceintes pour l’ensemble des districts n’utilisent pas le service de CPN. Cette situation pourrait expliquer la faiblesse de la couverture vaccinale en VAT et par conséquent expose ces femmes et leurs enfants au risque de Tétanos maternel et néonatal.
L’insuffisance de suivi de ces femmes aux CPN pourrait également les exposer au risque accru des décès maternels déjà très élevés au niveau national (1289 pour 100 000 naissances vivantes).
LES PRINCIPAUX PARTENAIRES DU DISTRICT SSANITAIRE DE MAI-NDOBE
PARTENAIRE
INSTITUTION
PERIODE
DOMAINE D’INTERVENTION
OMS
Toutes les zones de santé
Continu
Vaccination et surveillance des maladies
SANRU
ZS de Bokoro, Kiri, Pendjwa
2001- Mai 2006
Appui global
UBS/ LM et Fondation Damien
Toutes les ZS
Continu
Lutte contre la Lèpre et Tuberculose
FINIDA, FSB & UBS
10 Zones de santé
Continu
Lutte contre le VIH/SIDA
BDOM/ INONGO
6 Zones de santé
Continu
Appui global
FOMETRO
ZS Mushie et Kwamouth
Continu
Lutte contre le VIH/ SIDA
UNICEF, GAVI &UBS/ LM
Toutes les zones de santé
Continu
Vaccination
Source : Rapport de la revue semestrielle 2005

I. ENONCE DU PROBLEME ET JUSTIFICATION
Après l’analyse de la situation et prioritisation des problèmes, nous avons retenu cinq axes prioritaires d’intervention suivants afin de contribuer à l’amélioration de la situation sanitaire de la population dans le Diocèse d’Inongo en conformité avec la politique de développement sanitaire du ministère de la santé de la R D Congo.
1° L’organisation d’une coordination réelle des actions du BDOM afin de le rendre le BDO M opérationnel :
- Equiper le BDOM d’outil de travail, partant de l’équipement de bureau, du charroi automobile aux fournitures de bureau ;
- Motiver le personnel de la coordination ;
- Assurer une formation continue pour les cadres de la coordination

2° Améliorer l’accessibilité aux soins de bonne qualité par le renforcement des capacités institutionnelles au niveau de service médical diocésain (BDOM) à travers la réorganisation de système de santé, formation en cours d’emploi ainsi que la supervision des activités dans les structures sanitaires et approvisionnement des structures en médicaments essentiels et matériels médicaux ;
- Acheter, réhabiliter et équiper l’hôpital de Bondo à Kutu ;
- Réhabiliter et équiper les hôpitaux d’Inongo et de Bokoro
- Doter les structures des matériaux médicaux modernes et adaptés ;
- Approvisionner les structures en médicaments essentiels ;
- Assurer la formation continue des agents ;
3° Appui aux activités de lutte contre le VIH/ SIDA dans 6 zones de santé ;
-Assurer la formation en councelling pré et post test et à l’écoute active le personnel oeuvrant au sein des formations médicales du BDOM ;

-Assurer la formation sur la prévention du VIH/ SIDA et les IST, la prise en charge et l’encadrement des PVV, de 126 personnes ;

-Assurer la prise en charge correcte des infections opportunistes dans les formations sanitaires du BDOM pour les malades qui le nécessitent ;

-Appuyer les actions d’éducation et communication sur le VIH/ SIDA en faveur des groupes cibles (jeunes scolarisés et non scolarisés, couples et familles, clergé).


4° Renforcement de capacités institutionnelles au niveau des programmes de réhabilitation nutritionnelle et de planning familial par des méthodes naturelles ;
- Equiper les centres de réhabilitation nutritionnelle en intrants pour la prise en charge des enfants malnutris ;
- Former les prestataires des CRN sur les techniques de prise en charge conforme au PRONANUT
5° Appui aux urgences et catastrophes (Epidémies, naufrages,…)

De ce fait, nous sollicitons l’aide auprès de et des autres partenaires à travers ce plan d’action en vue d’aider la population du Diocèse d’Inongo.

II. OBJECTIF GENERAL
Contribuer à l’amélioration de la situation sanitaire de la population du Diocèse d’Inongo.

III. OBJECTIFS SPECIFIQUES
1. Renforcer La capacité technique du BDOM INONGO pour une coordination efficace des activités.
2. Renforcer les activités de lutte contre le VIH/ SIDA dans les zones de santé d’intervention du BDOM/ Inongo.
3. Augmenter l’accessibilité aux services de santé au niveau des structures sanitaires du rayon d’action du service médical du Diocèse d’Inongo (BDOM).
4. Renforcer les activités de lutte contre la malnutrition et de planning familial par des méthodes naturelles.
5. Renforcer les activités de gestion des épidémies et catastrophes survenant dans le Diocèse d’Inongo.


POINTS FORTS
- L’implication de l’ordinaire du lieu est un grand atout pour la réussite des activités de lutte contre le VIH ;
- La bonne collaboration entre le BDOM et le District sanitaire de Mai Ndombe ;
- Bonne acceptation de l’activité par la communauté.

POINTS FAIBLES

- Faible taux du personnel formé ;
- Manque d’un partenaire pour appuyer le BDOM dans ses activités ;
- Manque de moyens de déplacement pour les supervisions ;
- Le déplacement en grande partie par eau coûte cher ;


OPPORTUNITES

- L’arrivée prochaine du projet PARSS constitue une très grande opportunité pour nous ;
- L’accompagnement du BDOM Relais qui nous encadre dans l’exécution de notre plan d’action.

MENACES
- Le lac Mai Ndombe constitue une menace permanente ;
- L’instabilité politique et économique

PERSPECTIVES
1. Organiser des caravanes de sensibilisation dans les pêcheries à partir du mois de Juin jusqu’au mois de Septembre 2007 ;
2. Augmenter le paquet d’activités :
- 2008 : Dans le volet prévention, ajouter la PTME et dans le volet prise en charge, ajouter l’accompagnement psychosocial et la création de deux CDV ;
- 2009 : Assistance aux orphelins, traitement des malades éligibles aux ARV
1. Organiser des caravanes de sensibilisation dans les pêcheries à partir du mois de Juin jusqu’au mois de Septembre 2007 ;
2. Augmenter le paquet d’activités :
- 2008 : Dans le volet prévention, ajouter la PTME et dans le volet prise en charge, ajouter l’accompagnement psychosocial et la création de deux CDV ;
- 2009 : Assistance aux orphelins, traitement des malades éligibles aux ARV


Inongo, Avril 2007


Médecin Directeur du BDOM Inongo


Dr Pascal NGARA









PLAN D’ACTION
2007
PREAMBULE


Le Diocèse d’Inongo n’a pas connu directement les guerres, néanmoins il a subit les effets de celles-ci notamment par le passage des militaires fuyant la guerre sur deux axes : Dekese- Oshwe- Kutu- Mushie pour les militaires quittant le Kassaï occidental ; et Equateur- Pendjwa- Kiri- Inongo- Kutu- Mushie pour ceux quittant l’Equateur. Et à leur passage, ces militaires se sont livrés au pillage des champs, d’infrastructures sociales comme des Centres de santé, des écoles, et aussi à des viols.

La population subit donc ces effets avec comme grande conséquence une pauvreté extrême ne lui permettant plus d’avoir accès aux besoins vitaux de base notamment l’éducation des enfants, les soins de santé.

L’Eglise Catholique, ayant pris conscience de cette situation, organise ses services médicaux pour, autant que possible, réduire la misère de la population en s’intégrant dans la politique nationale des soins de santé primaires.

Les données des zones de santé oeuvrant dans le Diocèse d’Inongo montrent qu’actuellement la situation sanitaire est préoccupante avec beaucoup des problèmes notamment la faible couverture en structures sanitaires, le non approvisionnement en médicaments essentiels, la létalité élevée due au VIH/ SIDA et la méningite, la non accessibilité en eau potable.

L’absence de partenaire ou interlocuteur permanent sûr pour ces zones de santé demeure un réel problème auquel le Diocèse d’Inongo veut apporter une solution efficace et durable en organisant ses services au sein du Bureau Diocésain Des Œuvres Médicales, BDOM en sigle.

Le présent plan d’action vient en aide à une population estimée à 1 million d’habitants avec comme principal objectif de contribuer à l’amélioration de la situation sanitaire de la population du Diocèse d’Inongo, plus particulièrement les enfants de 0 à 5ans et les femmes. Cet objectif va être atteint à travers trois axes stratégiques d’intervention considérés comme prioritaires :

1° Rendre opérationnel le bureau de coordination du BDOM par l’organisation d’une coordination réelle des actions ;
2°.Augmentation d’utilisation des services dans les Formations sanitaires du BDOM Inongo ;

3°. Appui aux activités de lutte contre le SIDA dans 20 ;

Dans ce plan d’action sont incluses les stratégies et les activités spécifiquement liées à chaque axe stratégique qui seront menées et exécutées afin d’obtenir des résultats ex comptés avec un impact visible au niveau de la population.
Les ressources humaines, matérielles disponibles et celles à pourvoir ainsi que les financières mentionnées dans le budget permettront de contribuer à l’atteinte des objectifs fixés dans ce plan d’action.
Les activités de ce plan d’action seront coordonnées par le BDOM et exécutées sur terrain par les équipes de mise en œuvre de chaque projet.
Le budget global demandé sera rendu disponible grâce à l’appui de .

Sur le plan politique et administratif

Le pays a été secoué par une guerre pendant près d’une décennie. Le 30 Juin 2003, avec l’appui de la communauté internationale, la RDC a amorcé une période de transition qui a aboutit par la mise en place des institutions démocratiquement élues donnant espoir à une stabilité politique.
En attendant un prochain redécoupage, le pays compte 11 provinces subdivisées en 42 districts et 225 territoires.

Sur le plan socio-économique

Depuis plus d’une décennie, la mauvaise gestion, les pillages et les guerres ont eu des conséquences néfastes sur la population dont :
- Paupérisation de la population, près de 85% des Congolais vivent en moyenne avec moins de 1$ par jour par personne ;
- Destruction du tissu économique et des infrastructures sociales existantes (hôpitaux, routes, écoles, etc.) ;
- Déplacement des populations ;
- Emergence des certains phénomènes sociaux tels que les enfants des rues, la prostitution, la criminalité,…

Sur le plan sanitaire

Depuis 1980, la zone de santé est devenue l’unité opérationnelle et de planification des activités de santé en RDC et le centre de santé en constitue l’unité de base. Une constellation de 15 à 20 centres de santé au tour d’un hôpital général de référence forme une zone de santé type.
Actuellement, le pays est subdivisé en 515 zones de santé comptant en moyenne 100 milles habitants. Malheureusement, cette organisation référence connaît un dysfonctionnement important notamment à cause de la démotivation du personnel, une forte dégradation des infrastructures sanitaires existantes, la résurgence des grandes endémies autrefois sous contrôle (THA, lèpre,…), des taux élevés de mortalité maternelle (1289 pour 100.000 naissances vivantes) et celles des enfants de moins de 5ans (213 pour 1000 naissances vivantes) qui sont parmi les plus élevés au monde.
Cette situation a entraîné aussi le dysfonctionnement de toute la pyramide sanitaire.


I. 2. CONTEXTE GENERAL DU BDOM/ INONGO
1°. IDENTITE DU BDOM

- Nom : Bureau Diocésain des Œuvres Médicales d’Inongo

- Appartenance : Diocèse d’Inongo

- Responsable juridique : Philippe NKIERE KENA
Evêque du Diocèse d’Inongo

- Districts : Mai- Ndombe et Plateau

- Province : Bandundu

- Adresse : Procure du Diocèse d’Inongo
Ville d’Inongo, B.P 1800 Kinshasa

Telephone: OO243 8181 08 756

E-mail: ngaranip@ yahoo.fr
2° POLITIQUE DE L’EGLISE EN MATIERE DE SANTE
L’Eglise a adopté la politique nationale de soins de santé primaires qui est conforme à sa philosophie, et intervient en intégrant toutes les structures dans les zones de santé.
Le BDOM est donc chargé de coordonner toutes les interventions initiées par l’Eglise dans le secteur de la santé en faveur de la population diocésain.
Les structures sont donc appelées à offrir des soins de santé curatifs, préventifs et promotionnels.
Prônant les valeurs chrétiennes du fait de leur appartenance ou cession à l’Eglise Catholique, les structures du BDOM se distingueront par la prise en charge intégrale de l’homme considérant le corps, l’Ame et l’Esprit.
Dans le contexte actuel notre pays où nous vivons une crise socio-économique et morale avec inversion des valeurs, le BDOM apparaît comme l’espoir de la population pour la satisfaction des besoins de santé criants.
3° SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le Diocèse d’Inongo correspond à l’ancien district de Mai- Ndombe, subdivisé actuellement en district administratifs de Mai- Ndombe et de Plateaux, situé dans la partie Nord de la province de Bandundu.
Il est limité au Nord par le Diocèse de Mbandaka- Bikoro, au Sud par les Diocèses de Kenge, Idiofa et l’Archidiocèse de Kinshasa ; à L’Est par les Diocèse de Kole et de Mweka ; et à l’Ouest par le fleuve Congo.
Sa superficie est de 120 000 Km2 soit 35% de la superficie de la province de Bandundu.
Le Diocèse d’Inongo est situé dans la grande cuvette centrale du bassin du Congo et présente une situation particulière sur le plan :
HYDROGRAPHIE
A l’exception des paroisses de Bandjow, Ntandembelo, Pendjwa et Semendwa, le reste des paroisses du Diocèse sont riveraines, parcourues par le Lac Mai- Ndombe ( ex Lac Léopold II ) et les cours d’eau ci-après :
- Le Lac Mai Ndombe traverse toute la paroisse d’Inongo et une partie de la paroisse de Kutu ;
- La Rivière Kassaï parcourt les paroisses d’Oshwe, Makaw, Semendwa, Nioki et en partie la paroisse de Mushie ;
- La Rivière Mfimi parcourt les paroisses de Kutu, Nioki et Mushie ;
- La Rivière Lutoyi traverse la paroisse de Kiri ;
- La Rivière Lokoro parcourt les paroisses de Lokolama, Kiri et Inongo ;
- La Rivière Molibampe parcourt une partie de la paroisse Nioki
CLIMAT
Toutes les paroisses du Diocèse d’Inongo ont le même climat de type tropical, deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses. La grande saison sèche s’étale sur le mois de Mai jusqu’au mois d’Août. La saison de pluie va du mois d’Août au mois d’Avril interrompue au mois de Février par la petite saison sèche.
VOIES D’ACCES
_ VOIE AERIENNE : La plupart des paroisses sont couvertes par la présence d’une piste d’aviation et/ou un aérodrome ; mais pour certaines paroisses, les pistes sont éloignées de la cure à des distances allant de 40 à 100 Km notamment les paroisses de Bandjow, Ntandembelo, Pendjwa et Oshwe.
- VOIE ROUTIERE : Il existe des routes peu praticables au sein des différentes paroisses surtout en saison pluvieuse. Les paroisses de Bandjow, Bokoro, Kutu, Ntandembelo, Nioki, Semendwa et Makaw ont des routes assez praticables reliant différents coins de la paroisse.
Il est à noter que les paroisses de Bandjow, Pendjwa, Ntandembelo et Semendwa sont joignables uniquement par voie routière.
- VOIE FLUVIALE : Chaque paroisse est parcourue par au moins une rivière navigable dans son rayon d’action en dehors de des paroisses de Bandjow, Pendjwa, Ntandembelo,
- La visite rapide des différentes paroisses se ferait aisément par avion puis par moteur hors-bord ou moto ;
- La voie d’expédition des matériels est l’avion, une autre voie recommandée pour le transport des matériels et colis lourds est la voie fluviale
VEGETATION
La flore est dominée par la forêt équatoriale sur plus de 60% du Diocèse (surtout au Nord), la savane boisée au Sud et la présence des plateaux au Sud-ouest.

SITUATION ETHNODEMOGRAPHIQUE, RELIGIEUSE ET SCOLAIRE

La population totale actuelle est de 1 353 330 Habitants mais la population couverte par les structures du BDOM représente 42% de la population totale. Cette population est repartie en deux groupes ethniques : les Bantous qui représentent 95% de la population et les Pygmées 5% qui habitent essentiellement dans les paroisses de Pendjwa, Kiri, Lokolama et Oshwe. Ils constituent une catégorie vulnérable considérée comme population spéciale à cause de leur spécificité.

COUVERTURE DU DIOCESE EN STRUCTURES SANITAIRES

La population de ce Diocèse a une densité de 11 Habitants/ Km2. Le BDOM / Inongo intervient dans 6 zones de santé.
Sur le plan religieux, la population habitant le Diocèse d’Inongo est en majorité Chrétienne Catholique malgré l’émergence des pratiques exorcistes qui drainent des foules considérables à Bokoro, Kiri et Inongo.
Sur le plan scolaire, ce district compte 786 écoles primaires, 454 écoles secondaires et 8 instituts de Techniques Médicales et un Institut Supérieur Pédagogique.
Cependant, plusieurs jeunes filles abandonnent encore l’école suite à des mariages précoces et à la pauvreté des parents.
SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
La majorité de la population vit de l’agriculture de substance, de la chasse et de la pêche artisanale.
L’élevage n’est pas développé, on retrouve quelques crâles des bovins dans les territoires de Kutu et de Mushie mais qui ne représentent pas grand-chose par rapport au besoin du Diocèse.
Il existe quelques industries d’exploitation de bois mais dont ne profite pas la population autochtone du fait que les grumes sont exportées, et le personnel même est mal payé.
L’habitat est en général de type traditionnel en pisé et en briques adobes avec toit couvert en paille ; sauf dans des grandes agglomérations, les centres extra coutumiers où l’on observe quelques bâtiments de type moderne en dur.
Le revenu moyen de la population est très bas.
ANALYSE DE LA SITUATION SANITAIRE AU DIOCESE D’INONGO
D’après les statistiques des zones de santé en notre possession, les districts de Mai Ndombe et Plateau, depuis la période allant de 2001 à 2006 ont été confrontés aux problèmes de santé suivants:
- Le Paludisme constitue la 1ère cause de morbidité et de mortalité dans les formations médicales ;
- Une faible couverture vaccinale à travers toutes les zones de santé expliquant la recrudescence des cas de rougeoles dans toutes les zones de santé, avec la survenue des épidémies dans les zones de santé de Bokoro, Inongo, Oshwe, Bosobe et Mimia ;
- La méningite devient endémique dans la Zone de santé de Bokoro et Pendjwa ;
- Des infections respiratoires aigues ;
- Le VIH/ SIDA dans des grandes cités (agglomérations) comme le décrit les données de l’année 2005 : 13% de VIH positif chez les donneurs de sang dans 8 hôpitaux
- La malnutrition proteino-calorique (MPC)
- Les grossesses non désirées chez les élèves et les accouchements rapprochés chez des couples ;
- L’absence quasi permanente des médicaments essentiels et matériels de base au niveau des centres de santé (CS) et des hôpitaux.
En dehors des problèmes sanitaires, les zones de santé sont confrontées aux sérieux problèmes d’infrastructures et d’ordre logistique à savoir :
- La vétusté des équipements ;
- Le délabrement des infrastructures sanitaires ;
- L’absence des moyens de déplacement pour les superviseurs.
Sur le plan fonctionnel, il se pose des problèmes suivants :
- Depuis le début de l’année 2006, aucune zone de santé n’a bénéficié d’un appui structurel en dehors de l’apport des programmes spécialisés comme la Lèpre et Tuberculose, PEV ;
- L’insuffisance du personnel qualifié dans la majorité des zones de santé ;
- L’instabilité de personnel médical et paramédical au niveau des institutions sanitaires ;
- Le manque de formation en cours d’emploi des professionnels de santé dans toutes les structures de santé ;
- La démotivation du personnel suite à l’irrégularité du salaire qui du reste, est modique.
INDICATEURS DE PERFORMANCE
Les données collectées sur base des canevas SNIS en vigueur dans le pays, et les fiches de collecte des données montrent ce qui suit en 2005 :
- L’utilisation des structures sanitaires par la population reste faible dans ces districts à cause des problèmes liés à la qualité des services, à l’insuffisance des médicaments, aux barrières financières et le recours à l’exorcisme à travers les zones de santé ;
- La prise en charge des accouchements par un personnel qualifié est un élément important de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Globalement, le taux d’accouchement assisté est très faible à travers tout le Diocèse (31%) ;
- Activités de planning familial, capital pour la survie de la mère et de l’enfant et même pour le développement de la communauté, déjà intégrées ne fonctionnent présentement qu’au ralenti ;
- Le système de référence et contre- référence est non intégré ;
- La CPS joue un rôle capital dans la détection précoce de la malnutrition qui constitue la cause directe ou indirecte de 54% des cas des décès des enfants de mois de 5ans. Les performances des zones de santé restent encore très faibles (59% en moyenne). Ces faibles performances corrélées aux taux élevé de faibles poids à la naissance pourraient faire craindre des taux élevé de malnutrition surtout modérées dans le Diocèse.
- Près de 55% des femmes enceintes pour l’ensemble des districts n’utilisent pas le service de CPN. Cette situation pourrait expliquer la faiblesse de la couverture vaccinale en VAT et par conséquent expose ces femmes et leurs enfants au risque de Tétanos maternel et néonatal.
L’insuffisance de suivi de ces femmes aux CPN pourrait également les exposer au risque accru des décès maternels déjà très élevés au niveau national (1289 pour 100 000 naissances vivantes).
LES PRINCIPAUX PARTENAIRES DU DISTRICT SSANITAIRE DE MAI-NDOBE
PARTENAIRE
INSTITUTION
PERIODE
DOMAINE D’INTERVENTION
OMS
Toutes les zones de santé
Continu
Vaccination et surveillance des maladies
SANRU
ZS de Bokoro, Kiri, Pendjwa
2001- Mai 2006
Appui global
UBS/ LM et Fondation Damien
Toutes les ZS
Continu
Lutte contre la Lèpre et Tuberculose
FINIDA, FSB & UBS
10 Zones de santé
Continu
Lutte contre le VIH/SIDA
BDOM/ INONGO
6 Zones de santé
Continu
Appui global
FOMETRO
ZS Mushie et Kwamouth
Continu
Lutte contre le VIH/ SIDA
UNICEF, GAVI &UBS/ LM
Toutes les zones de santé
Continu
Vaccination
Source : Rapport de la revue semestrielle 2005

I. ENONCE DU PROBLEME ET JUSTIFICATION
Après l’analyse de la situation et prioritisation des problèmes, nous avons retenu cinq axes prioritaires d’intervention suivants afin de contribuer à l’amélioration de la situation sanitaire de la population dans le Diocèse d’Inongo en conformité avec la politique de développement sanitaire du ministère de la santé de la R D Congo.
1° L’organisation d’une coordination réelle des actions du BDOM afin de le rendre le BDO M opérationnel :
- Equiper le BDOM d’outil de travail, partant de l’équipement de bureau, du charroi automobile aux fournitures de bureau ;
- Motiver le personnel de la coordination ;
- Assurer une formation continue pour les cadres de la coordination

2° Améliorer l’accessibilité aux soins de bonne qualité par le renforcement des capacités institutionnelles au niveau de service médical diocésain (BDOM) à travers la réorganisation de système de santé, formation en cours d’emploi ainsi que la supervision des activités dans les structures sanitaires et approvisionnement des structures en médicaments essentiels et matériels médicaux ;
- Acheter, réhabiliter et équiper l’hôpital de Bondo à Kutu ;
- Réhabiliter et équiper les hôpitaux d’Inongo et de Bokoro
- Doter les structures des matériaux médicaux modernes et adaptés ;
- Approvisionner les structures en médicaments essentiels ;
- Assurer la formation continue des agents ;
3° Appui aux activités de lutte contre le VIH/ SIDA dans 6 zones de santé ;
-Assurer la formation en councelling pré et post test et à l’écoute active le personnel oeuvrant au sein des formations médicales du BDOM ;

-Assurer la formation sur la prévention du VIH/ SIDA et les IST, la prise en charge et l’encadrement des PVV, de 126 personnes ;

-Assurer la prise en charge correcte des infections opportunistes dans les formations sanitaires du BDOM pour les malades qui le nécessitent ;

-Appuyer les actions d’éducation et communication sur le VIH/ SIDA en faveur des groupes cibles (jeunes scolarisés et non scolarisés, couples et familles, clergé).


4° Renforcement de capacités institutionnelles au niveau des programmes de réhabilitation nutritionnelle et de planning familial par des méthodes naturelles ;
- Equiper les centres de réhabilitation nutritionnelle en intrants pour la prise en charge des enfants malnutris ;
- Former les prestataires des CRN sur les techniques de prise en charge conforme au PRONANUT
5° Appui aux urgences et catastrophes (Epidémies, naufrages,…)

De ce fait, nous sollicitons l’aide auprès de et des autres partenaires à travers ce plan d’action en vue d’aider la population du Diocèse d’Inongo.

II. OBJECTIF GENERAL
Contribuer à l’amélioration de la situation sanitaire de la population du Diocèse d’Inongo.

III. OBJECTIFS SPECIFIQUES
1. Renforcer La capacité technique du BDOM INONGO pour une coordination efficace des activités.
2. Renforcer les activités de lutte contre le VIH/ SIDA dans les zones de santé d’intervention du BDOM/ Inongo.
3. Augmenter l’accessibilité aux services de santé au niveau des structures sanitaires du rayon d’action du service médical du Diocèse d’Inongo (BDOM).
4. Renforcer les activités de lutte contre la malnutrition et de planning familial par des méthodes naturelles.
5. Renforcer les activités de gestion des épidémies et catastrophes survenant dans le Diocèse d’Inongo.


POINTS FORTS
- L’implication de l’ordinaire du lieu est un grand atout pour la réussite des activités de lutte contre le VIH ;
- La bonne collaboration entre le BDOM et le District sanitaire de Mai Ndombe ;
- Bonne acceptation de l’activité par la communauté.

POINTS FAIBLES

- Faible taux du personnel formé ;
- Manque d’un partenaire pour appuyer le BDOM dans ses activités ;
- Manque de moyens de déplacement pour les supervisions ;
- Le déplacement en grande partie par eau coûte cher ;


OPPORTUNITES

- L’arrivée prochaine du projet PARSS constitue une très grande opportunité pour nous ;
- L’accompagnement du BDOM Relais qui nous encadre dans l’exécution de notre plan d’action.

MENACES
- Le lac Mai Ndombe constitue une menace permanente ;
- L’instabilité politique et économique

PERSPECTIVES
1. Organiser des caravanes de sensibilisation dans les pêcheries à partir du mois de Juin jusqu’au mois de Septembre 2007 ;
2. Augmenter le paquet d’activités :
- 2008 : Dans le volet prévention, ajouter la PTME et dans le volet prise en charge, ajouter l’accompagnement psychosocial et la création de deux CDV ;
- 2009 : Assistance aux orphelins, traitement des malades éligibles aux ARV
1. Organiser des caravanes de sensibilisation dans les pêcheries à partir du mois de Juin jusqu’au mois de Septembre 2007 ;
2. Augmenter le paquet d’activités :
- 2008 : Dans le volet prévention, ajouter la PTME et dans le volet prise en charge, ajouter l’accompagnement psychosocial et la création de deux CDV ;
- 2009 : Assistance aux orphelins, traitement des malades éligibles aux ARV


Inongo, Avril 2007


Médecin Directeur du BDOM Inongo


Dr Pascal NGARA

Aucun commentaire:

Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj

Mgr Donatien Bafuidinsoni, sj
31.03. 2018-

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm

Mgr Jan Van Cauwelaert, cicm
(06.01.1954-12.06. 1967) + 18.08.16

Mgr Léon LESAMBO

Mgr Léon LESAMBO
(12.06. 1967-22.07. 2005) + 19.11.17

Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm

Mgr Philippe NKIERE KENA, cicm
27.07.2005-31.03. 2018

PETIT SEMINAIRE ST LOUIS DE GONZAGUE

PETIT SEMINAIRE ST LOUIS DE GONZAGUE
BOKORO